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Satan à St Mary le bow

Satan à St Mary le bow

Titel: Satan à St Mary le bow
Autoren: Paul C. Doherty
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rat d’égout qui utilisa son habileté à prêter à usure et à arranger des affaires louches pour accéder à des postes importants. Sa famille était du parti de Montfort, c’était des radicaux, des « Populares », mais Crepyn survécut à la tempête et même devint échevin. Il se heurta alors à Duket, orfèvre et membre, lui aussi, du Conseil de la Cité. Duket éprouvait envers Crepyn une certaine inimitié qui se mua en haine lorsque ce dernier prêta de l’argent à la soeur de Duket à un taux si usuraire que la pauvre sotte fut incapable de payer. Crepyn exigea d’être remboursé, mais consentit à réduire la somme à une condition : que la soeur de Duket couchât avec lui. Burnell s’arrêta pour s’éclaircir la gorge.
    — Crepyn proclama tout cela sur les toits en ajoutant force détails sur la façon dont la soeur de Duket s’était comportée au lit. C’est cela qui mena à l’affrontement dans Cheapside et à la mort de Crepyn.
    Le chancelier haussa les épaules.
    — Nous sommes débarrassés de Messire Crepyn, mais le roi, qui a été fort fâché de la mort de Duket, a décidé judicieusement d’utiliser cet incident pour enquêter sur les liens de Crepyn avec, d’une part, la rébellion clandestine et, d’autre part, les truands de la pègre.
    S’interrompant, le chancelier passa à Corbett un petit rouleau de parchemin que liait étroitement le ruban écarlate de la Chancellerie royale :
    — Voilà votre commission, Messire. Vous devez mener l’enquête sur les circonstances entourant la mort de Duket et faire votre rapport directement au roi par mon intermédiaire. Vous m’avez bien compris ? Corbett prit le parchemin en s’inclinant.
    — Existe-t-il des manuscrits ou des écritures ?
    — Que voulez-vous dire, Corbett ? demanda Burnell.
    — Eh bien, les deux hommes étaient des marchands. Ils tenaient certainement des livres de comptes, des détails de leurs transactions ?
    — Non, répliqua fermement le chancelier. Les registres de Duket n’indiquent rien et ceux de Crepyn ont disparu tout de suite après sa mort.
    Il s’arrêta.
    — Rien d’autre ? Corbett fit signe que non.
    — Bon, conclut le chancelier avec un sourire. Nous vous souhaitons plein succès.
    Burnell en serait resté là s’il n’avait été agacé par l’air imperturbable du jeune clerc. Aussi jeta-t-il en guise d’avertissement :
    — C’est une tâche dangereuse. Vous allez sonder des eaux boueuses ! Prenez garde que la vase et les herbes ne vous entraînent au fond et ne vous noient !

CHAPITRE III
    Corbett passa la majeure partie de l’après-midi à prendre congé de ses collègues de la Cour royale de justice. Il savait qu’on remarquerait à peine son absence. De caractère peu liant, il avait beaucoup de connaissances, mais guère d’amis, et son assignation temporaire à une nouvelle mission ne souleva pratiquement pas de questions. Il était courant qu’un clerc se vît assigner de nouvelles tâches, telles qu’une mission diplomatique à l’étranger ou bien — moins populaire — la vérification des comptes d’un manoir royal, ou encore le parcours des comtés en compagnie des juges de la Cour royale en tournée. D’un petit coffre en cuir qu’il gardait dans l’un des bureaux des écritures, Corbett retira certaines de ses possessions et en fit un paquet : quelques pièces de monnaie, la bague de son épouse défunte, une mèche de cheveux de son enfant, une cuillère en corne et de quoi écrire. Burnett lui avait ordonné de commencer son enquête immédiatement et Corbett ne perdit pas de temps. Il pensa d’abord demander une avance d’argent à l’Échiquier {13} en présentant son ordre de mission, mais il savait que ce serait là tâche ardue. Les clercs de l’Échiquier se méfiaient de tous et en particulier des autres clercs. Ils le feraient attendre et examineraient l’ordre de mission avant de lui verser parcimonieusement la somme convenue. Non, décida-t-il, en s’enveloppant dans sa cape, il irait chez son orfèvre de Cheapside retirer une partie de ses propres deniers et ensuite présenterait un état de frais directement à Burnell. Après tout, l’argent n’était pas un problème : il gagnait bien sa vie et venait de vendre son domaine du Sussex. À quoi bon garder une maison quand on n’a pas de foyer ? Corbett essaya de chasser ces idées noires en sortant du palais de Westminster. La chandelle, marquant
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