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Satan à St Mary le bow

Satan à St Mary le bow

Titel: Satan à St Mary le bow
Autoren: Paul C. Doherty
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Alice-atte-Bowe qui s’est mystérieusement enfuie la veille du jour où furent arrêtés ses camarades. Cependant Peter nous a fourni d’autres noms, et les sergents royaux ont rapidement arrêté de nombreuses personnes dans la capitale. Un groupe essaya bien de résister en se barricadant dans une maison de Walbrook. Les archers royaux y mirent le feu et abattirent tous ceux qui s’échappaient. Londres a maintenant été nettoyé de cette vermine et a recouvré sa loyauté envers notre noble souverain. Je vous prie donc instamment de revenir ici le plus vite possible. Dieu vous bénisse. Écrit à Westminster. Juin 1284.
    Corbett poussa un soupir de soulagement. Ainsi Alice avait réussi à s’enfuir. Il était d’accord avec Burnell : lui aussi voulait rentrer à Londres, au grand dam de Ranulf auquel il ordonna immédiatement de faire les paquets. Corbett prit congé du roi et, le jour même, Ranulf et lui reprenaient la route du sud. C’était étrange de chevaucher dans la campagne qui sentait déjà l’été, loin du bruit et de l’agitation de la cour. Toutefois Corbett se sentit à nouveau envahi par ses angoisses et ses craintes, et, poussé par cette sensation de profonde panique, il pressa le pas, ce qui fit oublier à Ranulf son ressentiment à devoir quitter les voluptés de la cour à peine entrevues.
    Il ne leur fallut que quelques jours pour atteindre les faubourgs de la capitale. Laissant Ranulf et les chevaux à une auberge au bord du fleuve, Corbett loua une barque pour se rendre à Westminster, où il arriva aux environs de midi, quatre jours après être parti de Woodstock. En traversant le Grand Hall, il ressentit une sensation de danger et de surexcitation. C’était toujours la même chose après une crise, constata-t-il. Il fallait écrire des mandats d’arrêt, rédiger des lettres, enregistrer des procès, inscrire et sceller des aveux et des témoignages. Tout cela signifiait une surcharge de travail pour des clercs qui étaient gagnés par la peur, la tension et l’agitation qui émanaient des documents passant entre leurs mains. Corbett s’efforça de ne pas voir leurs salutations ou leurs tentatives pour lui parler. Il voulait rencontrer Burnell le plus vite possible et éviter de se laisser entraîner dans des conversations sans intérêt. Il remarqua cependant que certains des principaux clercs le fixaient d’étrange façon, détournant leur regard quand le sien s’attardait sur eux.
    Burnell se trouvait dans ses appartements, mais le clerc dut attendre et patienter des heures avant que le chancelier le fasse appeler dans l’après-midi : Burnell, toujours emmitouflé dans ses habits, était presque noyé par un océan de documents éparpillés, roulés ou étendus à plat sur le grand bureau. Il dévisagea Corbett lorsque celui-ci entra, ses yeux sombres et enfoncés examinant soigneusement le clerc avant de lui désigner un siège et de lui verser un gobelet de vin fort de Gascogne. Corbett s’assit et sirota sa boisson, attendant que Burnell, qui fixait le fond de son verre, prît la parole.
    — Hugh, dit Burnell en reposant son gobelet, vous avez fait du bon, du très bon travail. Ce nid de traîtres a été détruit ; certains ont été soumis à la torture et d’autres, plus nombreux, ont été pendus. Les escarcelles de quelques-uns vont souffrir, continua-t-il avec un sourire mauvais. Ils vont faire d’énormes donations. Des prêts pour garantir leur future bonne conduite. Le rôle que vous avez joué ne sera pas oublié. Oh ! ajouta Burnell comme s’il venait juste d’y penser, et Messire Hubert Seagrave ? Savez-vous où il se trouve ?
    — Seagrave, répondit calmement Corbett, était un traître et je l’ai exécuté. Il vendait ses renseignements au plus offrant ; il méritait de mourir.
    Le chancelier allait parler, mais il se retint et se mit à ranger des documents sur son bureau.
    — Et il y avait cette femme, dit-il lentement. Cette Alice-atte-Bowe dont la mère était une Fitz-Osbert.
    Une patrouille à cheval l’a arrêtée sur la route de Douvres et l’a ramenée à Londres.
    — Et alors ?
    Corbett entendit, comme un son lointain, sa voix jaillir comme de la glace qui se brise.
    — Et alors quoi ? dit Burnell.
    — Cette femme ! s’écria Corbett.
    Il sentait son coeur battre la chamade.
    — Cette femme ! Que lui est-il arrivé ? cria-t-il.
    — Oh ! répondit Burnell sans lever les yeux. Elle n’a pas été
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