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Les spectres de l'honneur

Les spectres de l'honneur

Titel: Les spectres de l'honneur
Autoren: Pierre Naudin
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ne se pooit mes ensonnier de l’office ».
    Kerwyn de Lettenhove prétend que le roi nomma également Arnoul gardien des Portes de Paris. Il n’y resta pas et servit d’intermédiaire entre Charles V et le duc d’Anjou.
    Le 2 mars 1369, il fut contraint de revenir à Bordeaux en tant que prisonnier du prince de Galles et Charles V lui fit compter 6 000 francs pour lui permettre de quitter cette ville. Cependant, l’animadversion du fils d’Édouard III à l’égard d’Audrehem fut cause d’un long retard dans sa libération. Sa rançon acquittée, il quitta Bordeaux à la fin de l’année 1369.
    Il ne pouvait être en Espagne, d’où Guesclin ne voulait point s’en aller. Le Breton vivait dans le faste auprès de sa maîtresse, une dame d’honneur de l’épouse du roi Henri qui lui avait donné deux fils. Et Charles V, au fait de cette « fredaine », avait beau lui envoyer des chevaucheurs, il voulait demeurer sur les terres et dans les châteaux que lui avait offerts le successeur de Pèdre. Enfin, parfois, il guerroyait pour son propre compte : il ne fallait pas qu’il perdît la main !
    Arnoul l’alla trouver au siège de Soria. Il refusa de le suivre, arguant qu’il partirait quand la cité se rendrait II resta devant Soria jusqu’au 26 avril 1370, puis s’en alla, le 26 juin 1370, à Borja. Audrehem l’y accompagna et parvint à le convaincre d’aller affronter les Anglais.
    Ils revinrent à Toulouse à la mi-juillet. Guesclin réintégra l’armée du duc d’Anjou. Il n’y avait qu’une seule façon de le retenir en France : Charles V l’investit de l’office de connétable (20 octobre 1370). Bertrand prêta serment et reçut l’épée en l’Hôtel Saint-Pol. Ensuite, d’un pied ou d’un sabot léger, il repartit en guerre.

 
ANNEXE XIV
QUELQUES LIGNES SUR LES BIOGRAPHIES
     
     
     
    La référence essentielle sur la vie de Bertrand Guesclin, c’est Jean Cuvelier, un trouvère dont on ne sait rien sinon qu’il consacra un long poème épique de 22 790 vers à son « preux » pour complaire à Louis d’Orléans. Mérite-t-il une entière confiance quant aux faits qu’il rapporte ? Non, mais il fournit des détails intéressants et curieux sur la vie, les coutumes de son époque et surtout sur le caractère toujours emporté du connétable. Il s’est ainsi copieusement étendu sur les persécutions dont furent victimes les Juifs d’Espagne. Il faut dire que les gens de son temps n’y voyaient point malice, ni barbarie, mais une sorte de nécessité qui fut affreuse. Adolf Hitler eut des précurseurs. On l’oublie, ce qui est historiquement inadmissible.
    M. Charrière fut semble-t-il le premier à publier le poème de Cuvelier dans la collection des documents inédits sur l’Histoire de France (2 in-4°).
    Cuvelier, dont le nom fut orthographié Truellier, Cimelier, etc., mourut en 1384. Il fut donc le contemporain attentif des événements auxquels participa son idole. Peut-être vécut-il auprès de lui… sous un autre patronyme. Trois ans après sa mort, en 1387 donc, et sur l’ordre de Jean d’Estouteville, capitaine de Vemon, d’Argentier mit l’œuvre en prose et la copia textuellement. Claude Ménard fit imprimer cette « traduction » vers 1618. Il en conserva le style et les faits tels qu’on les trouvait chez d’Argentier, mais cet interpolateur intercala çà et là des additions superflues.
    En 1666, Paul Hay, seigneur du Chastelet, remania le travail de Ménard en y joignant des pièces justificatives dont on ignore où il les trouva. En 1692, Lefebvre, prévôt et théologal d’Arras, publia une vie de Guesclin dans une collection qui parut sous le titre général de : Anciens mémoires du XIVe siècle. Il fut aussitôt suivi de Guyard de Berville dont l’ouvrage fut publié à Paris en 1767 et maintes fois réimprimé. Le livre intitulé : Bertrand Du Guesclin, par l’Anglais Jamiesen, fut traduit en français par M. Bessac (Paris, Rothschild, 1860). Bientôt, Émile de Bonnechose publia chez Hachette (1872) un Bertrand Du Guesclin connétable de France. Une littérature était née. Faute de documents inédits, elle suscite un ennui qui ne s’éteint point lorsque des ajouts, qui se veulent « épiques », y figurent. Le seul regret que l’on puisse avoir, c’est que Siméon Luce qui, en 1876, se lança dans un monumental ouvrage sur le Breton, n’ait pu terminer son œuvre.
    Pour conclure
    Du Dr Lingard, dans son History
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