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Les spectres de l'honneur

Les spectres de l'honneur

Titel: Les spectres de l'honneur
Autoren: Pierre Naudin
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France et le roy d’Angleterre estant et séant, les Anglois ardirent en la coste de Picardie Estaples 366 et autres villes.
    En cel an, le conte de Fondres et N. de La Salle et les souldoiers Normans, Bretons et autres pour le pape Clement se combatirent aux Romains et en mistrent à desconfiture plus de quatorze cens que mors que prins.
    En cel an, trespassa de cest siecle monseigneur Bertran de Clacquin, connestable de France, devant ung chastel appellé Chasteau-Neuf-de-Landon où il avoit mis le siege. Et duquel chastel les Anglois qui le tenoient lui apportèrent les clefs du dit chastel grant piece après qu’il l’oult assiz pour la très grande renommée et double qu’ilz avoient de lui en son paveillon où il estoit couchié malade au lit de la mort. Et les reçut eu nom de son souverain seigneur le roy de France. Auquel après Dieu et la Vierge Marie sa mere et leur très saincte compaignie il se recommanda et aux dux et freres du dit roy et à tout le noble sang de France et generalement à tous nobles, prelas et peuple de tout le dit royaume de France. Et bientost après, les sains sacremens eux et receus moult devotement, fina ses jours et rendi son esprit à Dieu. Il trespassa en ce dit an mil trois cens quatre vingt, eu mois de juillet. De sa mort fut moult grand domaige au royaume de France. Et en fût le roy moult dolent (1) et couroucé. Car pour lors et eu temps les Angloi estoient descendus à Callais les plus fors que pieça descendissent et estoient esméz à plus de quinze mille combattants. Et y estoient grant partie des barons d’Angleterre. Ilz chevaucerent sur le royaume et se logèrent de coste Therouenne. Là pristrent deux petites forteresses qu’ilz abatirent. Puis se deslogerent et coururent sur le royaume de France, sourmontant les rivières jusques en Soissonnois, puis de là jusque à Troye en Champaigne, comme avoit fait au devant le duc de Lencastre o tout son host. Car là cuidoient du duc de Berry, du duc de Bourgoingne, du sire de Coussy, du mareschal de Sancerre, du mareschal de Blainville et des barons de France avoir la bataille. Maiz ils n’estoient pas encoires assemblés, et si ne eust pas le roy de France conseil qu’ilz fussent combatus. Les diz Anglois passèrent Scyne et chevaucerent vers la rivière de Loire et jusquez en Bretaigne et en Guienne.
    *
    Au moment de la disparition du connétable, les Anglais recommencèrent donc une invasion. Ils essayèrent, dans une expédition dirigée par Thomas de Buckingham, de tirer profit des mécontentements d’une nation saignée par les guerres. Bien que semblable aux précédentes, cette aventure présente pourtant cette singularité qu’elle n’était composée que de 7 000 à 8 000 guerriers, ce qui semble indiquer un affaiblissement de la puissance conquérante. Sans avoir été attaquée en bataille rangée, cette armée se dispersa en Bretagne. Elle avait été suivie à pied par les coureurs du duc de Bourgogne. Peut-être aurait-on pu l’exterminer au passage de la Sarthe. Or, sans pourtant avoir été commandée par
    Arnoul d’Audrehem, l’armée française arriva trop tard ! D’aucuns virent dans la dispersion des Goddons le triomphe de Charles V et la fin de la guerre sous son règne.
    Las ! après l’Écluse, Crécy, Poitiers et d’autres défaites de moindre importance, il allait y avoir Azincourt.

 
ANNEXE XIII
LE CAS D’ARNOUL D’AUDREHEM
     
     
     
    Parmi les capitaines français de la seconde expédition de Bertrand Guesclin en Espagne, certains auteurs (Cuvelier le premier, d’autres et, pour achever la liste, Fernand Divoire dont la biographie du Breton, publiée en 1937, est un monceau d’inexactitudes), certains auteurs ont fait figurer Arnoul d’Audrehem. C’est rigoureusement faux.
    Le 1 er mai 1368, après que Guesclin, à l’instigation d’Urbain V, eut levé le siège devant Arles, Arnoul d’Audrehem était parti pour Paris. Le roi lui confia un nouvel emploi, celui de porte-oriflamme, assorti d’une pension de 2 000 livres (acte du 20 juin 1368), pension qu’il toucha seulement à partir du 2 septembre suivant.
    Il fallait des hommes jeunes au commandement des armées. Arnoul avait été contraint de se démettre de sa charge de maréchal, et s’il n’était mort le 15 mars précédant, Boucicaut eût été, lui aussi, « disqualifié ».
    Arnoul était vieux : «  estoit si vieulz et si froissiés d’armes et de travail don temps passé, que bonnement il
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