Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les pièges du désir

Les pièges du désir

Titel: Les pièges du désir
Autoren: Diane Gaston
Vom Netzwerk:
aviez sauvé lord Tranville. Vous n’avez pas besoin d’y aller tout de suite. 
    Il poussa un soupir de soulagement. Sa gratitude était trop intense pour être exprimée en paroles. 
    – Wilson a décidément été à la hauteur. 
    Ariana se leva. 
    – Prenez votre petit déjeuner et habillez-vous. Tout ce que l’hôtel a pu fournir aujourd’hui, c’est du porridge. 
    Ce porridge-là, pour Jack, avait un parfum d’ambroisie. 
    Elle approcha une table du lit et y disposa le plateau du thé. 
    – Je reviens dans un instant. 
    Jack la regarda avec inquiétude. 
    – Ne partez pas, je vous en prie ! 
    – Je ne serai pas longue, promit-elle avec un sourire. 
    Il détestait la perdre de vue, même une seconde. Mais la faim eut raison de lui et il se jeta sur le porridge, qu’il arrosa d’une pleine théière. 
    Il boutonnait son uniforme quand Ariana reparut, portant un paquet enveloppé de papier brun et attaché par une ficelle. 
    – Voici pour vous. 
    Elle déposa l’objet sur la table et ôta les tasses et couverts du petit déjeuner. 
    Jack défit le paquet et ne put retenir une exclamation de joie en découvrant son contenu. Une boîte de fusains, une autre de pastels, et une provision de beau papier protégé par deux épaisses feuilles de carton… De vrais trésors ! 
    – Comment avez-vous fait ? 
    Il lut tant d’amour dans son regard qu’il sentit son cœur chavirer. 
    – J’ai trouvé cela en ville, chez un marchand de couleurs. Je savais que vous auriez besoin de dessiner. 
    C’était comme s’il avait été enfermé dans un sombre donjon et que quelqu’un lui offrait une clé pour retourner vers la lumière. Son émotion était telle qu’il fut incapable d’articuler un mot. Une seule certitude demeurait en lui – il ne quitterait plus jamais Ariana. 
    Elle se dirigea vers la porte. 
    – Vous avez besoin d’être un peu seul. Je reviendrai plus tard. 
    – Non, attendez ! Restez un instant, voulez-vous ? C’est vous que je voudrais dessiner en premier. 
    Elle revint vers lui et lui passa la main dans les cheveux. 
    – Très bien. Mais il n’y a pas d’urgence, Jack. Vous aurez bien des occasions de me peindre. 
    Il lut de nouveau sur son visage cette expression aimante qu’il aurait tant voulu capturer sur le papier. 
    – Parce que je n’ai pas du tout l’intention de vous quitter, au contraire… 
    – Ariana… Voulez-vous m’épouser ? 
    – Vous épouser, répéta-t–elle d’une voix que l’émotion rendait à peine audible. 
    Il rit de bonheur, l’attira vers lui et la fit basculer sur le lit. 
    – J’ai quelque chose à faire avant de remplir ces feuilles de dessins. 
    Elle mêla son rire au sien. 
    – Quoi ? Vous faites passer l’amour avant l’art ? 
    Il la regarda au fond des yeux. 
    – L’amour avec vous, je le fais passer avant tout le reste. 

Épilogue 

    Londres, juin 1817  
    Les murs de la salle d’exposition de Somerset House étaient de nouveau couverts de toiles appartenant aux genres les plus divers. Mais cette année, avec la visite de Canova et l’engouement pour les marbres d’Elgin, la sculpture était à l’honneur. 
    Pratiquement seul dans la salle, Jack leva les yeux vers ses œuvres, accrochées légèrement moins haut que trois ans plus tôt. 
    – Il y a un progrès ! railla-t–il pour lui-même. 
    Il était devenu un peintre à succès depuis son retour de l’armée. Son portrait de Cléopâtre lui avait fait une réputation. Oui, il avait parcouru un long chemin depuis qu’il était venu pour la première fois dans cette pièce, artiste inconnu qui luttait pour préserver sa santé mentale. 
    Comment aurait-il pu oublier ce jour-là ? 
    – Quelle est la toile qui vous plaît autant ? s’enquit près de lui une voix musicale, où tintait une note d’amusement. 
    Il se retourna pour faire face à une jeune femme dont la beauté à couper le souffle semblait émerger tout droit de l’un des tableaux. 
    Et c’était bien le cas – Ariana, tout droit sortie de son tableau à lui. 
    Il s’empara des lèvres roses si tentantes, une liberté qu’il pouvait se permettre dans cette salle presque vide. 
    Elle sourit. 
    – C’est le portrait de la femme à l’enfant, n’est-ce pas ? 
    – Aimez-vous cette œuvre, madame ? 
    – Oh, oui ! 
    Elle se dressa sur la pointe des pieds pour lui rendre son baiser. 
    – Il rayonne d’amour,
Vom Netzwerk:

Weitere Kostenlose Bücher