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Les pièges du désir

Les pièges du désir

Titel: Les pièges du désir
Autoren: Diane Gaston
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l’un des salons de l’établissement. 
    – Jack et lord Tranville sont sains et saufs, annonça-t–elle. 
    Mary Vernon ferma les yeux. 
    – Merci, mon Dieu ! dit-elle dans un soupir. 
    Wilson lui toucha l’épaule. 
    – J’ai réservé des places pour nous dans une voiture, mais il faut y aller, madame. 
    – Allez-y tous les trois, dit Ariana. Moi, je reste ici. 
    Mme Vernon se pencha sur sa chaise, stupéfaite. 
    – Rester ? Mais pourquoi ? 
    Ariana lui retourna un regard résolu. 
    – Il va y avoir une autre bataille. Si par malheur Jack devait être blessé, c’est ici qu’on le ramènerait. 
    Sa gorge se serra d’émotion. 
    – Et je serais là pour prendre soin de lui. 
    Mary se redressa. 
    – En ce cas, je reste aussi. 
    Wilson s’inclina devant elle. 
    – S’il en est ainsi, je ne vous quitterai pas, madame. 
    La soubrette les dévisagea tour à tour. 
    – Eh bien, il ne me reste plus qu’à faire de même, je suppose. Je ne peux quand même pas m’en aller toute seule ! 
    ***
    Un véritable déluge s’abattit ce soir-là sur la région. Réfugié dans une chaumière, Tranville examina les lieux et renifla de dégoût. Le logement qu’on lui avait alloué pour la nuit consistait en une misérable pièce, meublée en tout et pour tout d’un matelas de paille, d’une table et de deux chaises de bois rustique polies par un long usage. Du moins l’endroit était-il sec et sa cheminée bien pourvue de bois. 
    A présent, il devait donner des ordres à ses officiers, dont la plupart s’étaient valeureusement comportés la veille, il devait l’admettre. 
    Il darda sur eux un regard flamboyant. 
    – Je ne veux pas de traînards, c’est bien compris ? Dites à vos hommes de foncer, ou ils auront affaire à moi. 
    – Oui, mon général ! répondit avec zèle un jeune lieutenant. 
    Mais le visage du capitaine Deane demeura inexpressif. Impossible de savoir ce qu’il pensait ! Tranville détestait cela. Il se tourna vers le capitaine Landon, qui avait acquiescé d’un simple hochement de tête. 
    – Je veux que vous alliez trouver Picton sur-le-champ. Allez voir s’il a un message pour moi. 
    Landon jeta un coup d’œil vers la petite fenêtre dont les volets de bois claquaient, fouettés par le vent et la pluie. 
    – Bien, monsieur. 
    – Et vous resterez à ma disposition demain. Je peux avoir besoin de vous pendant la bataille. 
    – Oui, monsieur. 
    Landon était un bon gars, avec un sens aigu du devoir. Un fils de bonne famille, pas un parvenu comme Deane, qui s’était hissé au rang de capitaine à la force du poignet mais ne monterait pas plus haut, Tranville y veillant. Dommage que Landon ait choisi de nouer amitié précisément avec Deane. Il aurait été tellement mieux qu’il se lie avec Edwin ! En tout cas, Landon et Edwin méritaient bien leur promotion de capitaine. S’il l’avait pu, Tranville aurait élevé Edwin au rang supérieur, mais cela ne dépendait pas que de lui. 
    Il observa son fils, assis sur un tabouret près de la porte et occupé à vider la flasque de brandy qu’il emportait toujours avec lui. Oui, Landon aurait une bonne influence sur Edwin. 
    On frappa et Tranville fit signe à Edwin d’ouvrir. Le jeune homme obtempéra avec nonchalance. 
    – Bon sang ! s’exclama-t–il en faisant un pas de côté. 
    Jack Vernon se tenait sur le seuil, dépassant d’une demi-tête le fils de Tranville. 
    – Attention à vos bottes, Vernon, dit sèchement le général. C’est déjà assez sale ici, inutile d’y ajouter de la boue. 
    Jack racla ses semelles sur le pas de la porte. 
    – Et dépêchez-vous, vous laissez entrer la pluie ! 
    Le jeune homme prit le temps d’ôter son shako et de l’égoutter avant d’entrer dans la pièce, le manteau dégoulinant de pluie. Tranville s’apprêtait à protester quand il fut distrait par la mimique du capitaine Deane, qu’il vit pousser Landon du coude en lui désignant Jack Vernon. Qu’est-ce que cela signifiait ? 
    Jack échangea un coup d’œil avec les deux hommes avant de se tourner vers Tranville, dont il évita le regard noir. 
    – J’apporte un message du lieutenant colonel Hamerton, mon général, dit-il au garde-à-vous. 
    Tranville lui arracha le billet, qu’il prit tout son temps pour lire. 
    – Attendez ma réponse, dit-il enfin en repliant la feuille. 
    Il ne prononça pas le «  Repos !  » de rigueur, et
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