Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les pièges du désir

Les pièges du désir

Titel: Les pièges du désir
Autoren: Diane Gaston
Vom Netzwerk:
Jack. Comment aurait-il peint ces arbres, ces étendues d’herbe ? 
    Mais l’exercice était trop douloureux, et au bout d’un moment, elle préféra s’intéresser au style de l’architecture. 
    – Michael se passionnerait pour ces bâtiments, vous ne croyez pas ? 
    – Oui, je suppose… 
    Nancy et Michael étaient rentrés en hâte de Gretna Green, dès que la nouvelle du retour de Napoléon leur était parvenue. Mari et femme, ils vivaient pour l’heure dans l’appartement de Mme Vernon, Adam Street. 
    – C’est vrai que c’est charmant ici, reprit Mary d’une voix étouffée. 
    Ariana se tourna vers elle et s’aperçut qu’elle avait les yeux embués de larmes. Elle lui effleura la main. 
    – Ne soyez pas malheureuse, je vous en prie. Jack s’en tirera. 
    – Jack…, répéta Mary dans un souffle. Qui sait ce qui peut arriver ? 
    Ariana lui passa un bras autour des épaules. 
    – Nous prierons pour lui. 
    Les canons retentirent derechef et Ariana fureta autour d’elle, comme si elle s’attendait à voir des soldats français charger dans les allées. Au lieu de cela, ce fut Wilson qui apparut à l’entrée du parc. Elles se hâtèrent vers lui. 
    – Eh bien, Wilson, quelles nouvelles ? demanda Mary. 
    Le serviteur eut besoin de quelques secondes pour retrouver sa respiration. 
    – Il y a une bataille non loin d’ici, madame, dans un lieu appelé Quatre-Bras. 
    – Est-ce que Jack y est ? s’enquit vivement Ariana. 
    Wilson déglutit. 
    – Tout le laisse penser, mademoiselle. Son régiment, l’ East Essex , est là-bas. 
    – Et… lord Tranville ? fit Mary Vernon d’une voix vibrant d’inquiétude. 
    Tranville ! Ariana n’en crut pas ses oreilles. 
    Wilson jeta à Mary un regard compatissant. 
    – Il doit participer aussi à la bataille, madame. Il s’est porté au secours du général Pack avec la 9e brigade. 
    Mme Vernon blêmit. 
    – Il faut que je rentre à l’hôtel, déclara-t–elle avant de s’éloigner d’un pas vif. 
    Ainsi, ce n’était pas pour son fils, mais pour Tranville que Mary Vernon avait fait ce voyage ! 
    Ariana se tourna vers Wilson. 
    – J’ai du mal à y croire…, murmura-t–elle. 
    Le visage de Wilson s’assombrit. 
    – L’ East Essex fait partie de la 9e brigade, mademoiselle. M. Jack et lord Tranville peuvent se retrouver face à face. 
    Ariana hocha la tête, consternée. 
    Une rencontre avec Tranville pouvait s’avérer dangereuse pour Jack. 
    ***
    Ariana se leva tôt le lendemain matin, pour découvrir une ville en proie à la panique. Des cavaliers belges avaient parcouru les rues en criant qu’ils avaient les Français sur les talons, information qui fut démentie par d’autres rapports. Ariana se dirigea vers la Place Royale dans l’espoir qu’elle pourrait y glaner des nouvelles fiables. Elle eut la chance de tomber sur le commandant Wylie, qui lui apprit que la bataille de la veille n’avait été au mieux qu’une répétition générale de ce qui allait survenir. 
    – Wellington se prépare pour une bien plus grande bataille. 
    Tandis que les gens continuaient à fuir la ville dans tous les véhicules qu’ils avaient pu trouver, des chariots y pénétraient, remplis d’hommes ensanglantés. Leur uniforme ressemblait à celui de Jack et Ariana sentit son cœur se serrer à leur vue. 
    Elle se précipita vers le convoi. 
    – Etes-vous du Royal Essex  ? 
    – Exact, mademoiselle, répondit l’un des malheureux d’une voix lasse. 
    – Connaissez-vous le lieutenant Vernon ? Savez-vous comment il va ? 
    – La dernière fois que je l’ai vu, il était encore entier. 
    Entier , Dieu merci, se répéta-t–elle avec allégresse. 
    – Et le général Tranville ? 
    – Je ne sais pas, mademoiselle. 
    Elle eut beau poser la question auprès des chariots suivants, nul ne put la renseigner. Ce fut seulement à la douzième tentative qu’un soldat répondit enfin : 
    – Je suis du Royal Scots . Nous étions avec la 9e brigade. 
    – Avez-vous des nouvelles du général Tranville ? 
    Le blessé eut un rire sarcastique. 
    – Oh, lui, il est toujours égal à lui-même ! 
    Elle ne comprit pas le sens de la réplique. 
    – Est-ce à dire qu’il n’a pas été blessé ? 
    – Il est indemne, mademoiselle. Le diable l’emporte ! 
    Ariana retourna en toute hâte à l’hôtel. Mme Vernon, sa servante et Wilson l’attendaient dans
Vom Netzwerk:

Weitere Kostenlose Bücher