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Les pièges du désir

Les pièges du désir

Titel: Les pièges du désir
Autoren: Diane Gaston
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autour de lui, visiblement éberlué. 
    – Général Tranville ? 
    Jack désigna le mur où s’appuyait le général, un filet de sang au coin de la bouche. 
    – C’est moi. Que me voulez-vous ? 
    Le visiteur parut encore plus surpris. 
    – Je suis allé chez vous, monsieur, dans votre hôtel particulier. Votre majordome m’a conseillé de me rendre chez Mme Vernon, qui m’a à son tour envoyé ici. 
    Tranville agita la main. 
    – Oui, oui… C’est à quel sujet ? 
    L’officier cambra les reins avec une raideur toute militaire. 
    – On m’a chargé de vous informer que votre pays a de nouveau besoin de vos services. L’empereur Napoléon s’est enfui de l’île d’Elbe et se trouve actuellement en France, où il est en train de lever une armée. 
    Tranville parvint tant bien que mal à se redresser. 
    – Bon sang ! Napoléon s’est échappé ? 
    L’officier claqua des talons. 
    – Oui, monsieur. On vous demande de rejoindre immédiatement le quartier général. 
    Tranville arrangea ses vêtements d’une main fébrile. 
    – Je vous suis. 
    – Un attelage nous attend en bas, mon général. 
    Tranville emboîta le pas à l’officier. 
    – Ce n’est pas fini, Jack ! grommela-t–il en passant devant son adversaire. 
    Resté seul, Jack s’appuya contre le chambranle de la porte et exhala un long soupir. Leur altercation n’avait pas donné de grands résultats. Pour l’heure, une seule chose était sûre. 
    Il allait devoir lui aussi repartir à la guerre. 

Chapitre 20 

    Quatre-Bras, 16 juin 1815  
    Jack fit manœuvrer son cheval à l’intérieur du carré de protection formé par le régiment. L’ East Essex s’était mis en formation de combat dès que les lanciers français avaient donné l’assaut. Les fantassins anglais avaient déjà subi le feu de l’artillerie ennemie. A présent, c’était le terrifiant spectacle des chevaux de guerre en train de charger et des hommes aux casques emplumés pointant leurs longues lances qui emplissait leur champ de vision. 
    – Préparez-vous ! cria le lieutenant-colonel Hamerton, tandis que la cavalcade fonçait droit sur eux à travers le pré. 
    Les doigts des soldats se crispèrent sur les détentes. 
    – Attendez le signal, précisa Jack avec prudence. 
    Napoléon était arrivé de Paris à marches forcées, plus vite et bien plus tôt qu’on ne s’y attendait. Les forces de Blücher étaient encore à quelque distance de là, engagées dans une autre bataille. Si l’armée française l’emportait ici, aux Quatre-Bras, plus rien n’arrêterait l’empereur. 
    Jack déglutit. La vue des soldats, les détonations des fusils et le martèlement sonore de la cavalerie ennemie lui semblaient plus réels en cet instant que sa vie d’artiste. Les encouragements de sir Cecil, l’exposition à Somerset House, le portrait d’Ariana, les étreintes passionnées… 
    N’avait-il pas rêvé tout cela ? 
    Il avait fait ses adieux à la jeune femme et s’était abstenu de lui soutirer des promesses. Si Antoine et Cléopâtre faisait d’elle une vedette, qui savait où ce succès pouvait la mener ? Même Tranville ne pourrait plus l’arrêter. 
    – Prêts ? cria à cet instant Hamerton. 
    Les lanciers étaient maintenant si proches que Jack pouvait distinguer les poils de leurs moustaches. 
    Les hommes visèrent. 
    – Feu ! 
    Les mousquets crépitèrent dans l’air chaud de l’été. 
    – Rechargez ! fit Jack au milieu du brouillard de fumée. 
    Mais les soldats n’avaient pas attendu cet ordre. Après avoir regarni les chargeurs, la ligne de front fit feu, puis s’agenouilla pour que les soldats de l’arrière puissent tirer à leur tour. Ils se déplaçaient méthodiquement, une rangée tirant, l’autre rechargeant, tandis que la cavalerie ennemie se jetait sur eux en hurlant, jouant de la lance et de l’invective. La première vague passée, une autre lui succéda, en un déferlement sans fin. 
    Certaines lances atteignirent leur cible et des hommes tombèrent. On les tira promptement à l’intérieur du carré et les autres resserrèrent les rangs, sans cesser de tirer. Jack les encourageait, surveillant les points faibles de leur défense, toujours prêt à user lui-même de son pistolet. 
    Tout cela semblait si étrangement familier… L’espace d’une seconde, le temps se figea et il revit la scène comme si elle était peinte sous ses yeux. Un ciel bleu
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