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Les pièges du désir

Les pièges du désir

Titel: Les pièges du désir
Autoren: Diane Gaston
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Bruxelles. Par-dessus les chants d’oiseaux et le martèlement des sabots des chevaux, elles entendaient gronder au loin le canon. 
    La bataille avait commencé, et Jack était probablement au fort de la mêlée. De nouveau, il était en train de subir cette horreur qu’il avait si bien su dépeindre dans les tableaux qu’elle avait trouvés retournés contre le mur de sa chambre. 
    Une explosion sourde. Puis une autre, et une autre encore. Mary Vernon tressaillit et se couvrit la bouche de sa main. Le commandant Wylie, un aide de camp de Wellington qui voyageait dans la berline avec elles, lui tapota le bras. 
    – Ne craignez rien, madame. Les canons sont au moins à vingt miles d’ici. 
    Ariana regarda par la fenêtre. Toute la journée, ils avaient croisé des hordes de gens fuyant Bruxelles. A présent, la foule des voyageurs était encore plus dense. 
    Elle se tourna vers le commandant. 
    – Pourquoi ces gens fuient-ils s’il n’y a rien à craindre ? 
    Il eut un sourire rassurant. 
    – J’ai questionné certains d’entre eux quand nous avons fait halte au dernier relais. Ils partent par prudence, voilà tout. Beaucoup d’autres sont restés en ville. On dit que la duchesse de Richmond y a donné un bal hier soir. Wellington y aurait assisté. C’est bien qu’il ne s’inquiète pas ! 
    Ariana n’était pas convaincue. 
    Les hameaux pittoresques et les champs laissèrent place aux faubourgs et ils entrèrent bientôt dans les rues de Bruxelles. 
    – Nous ne pouvons plus revenir en arrière, murmura-t–elle. 
    L’attelage gravit une artère en pente tortueuse et longea de vastes demeures aux façades sculptées, des boutiques aux enseignes rédigées en français et une superbe cathédrale. Au sommet s’élevait le plus beau quartier de Bruxelles, avec son parc encadré par le palais du prince d’Orange et de grandioses bâtiments publics. 
    Le commandant Wylie leur offrit de leur procurer des chambres à l’hôtel des Flandres, qui jouxtait le parc. Le canon se mit à tonner plus fort au moment même où l’attelage faisait halte près de l’entrée de l’hôtel. Le commandant sauta à terre, un pli soucieux au front. Cela ne l’empêcha pas de les escorter à l’intérieur, où il obtint aisément un logement pour ses compagnes de voyage. 
    – Vous avez de la chance, leur dit le majordome. Nous étions complets, mais beaucoup de clients sont partis ce matin. Il me reste plusieurs chambres. 
    Wylie les laissa pour gagner la Place Royale où il devait faire son rapport. Wilson suivit le commandant, dans l’espoir de glaner de bonnes nouvelles pour ces dames. Mais Ariana se sentait trop fébrile pour rester sans rien faire en attendant son retour. 
    – Venez, madame Vernon, allons marcher un peu. Que diriez-vous d’explorer le parc ? 
    Mary acquiesça volontiers. 
    Le parc était encore plus beau qu’elles ne l’espéraient, et si grand que les squares de Londres semblaient bien modestes en comparaison. Ses vastes pelouses ombragées d’arbres immenses étaient traversées d’allées gravillonnées dont les carrefours s’ornaient de fontaines et des statues. De magnifiques demeures sculptées l’entouraient comme un écrin. Si elles ne croisèrent que peu de promeneurs, Ariana s’imagina aisément ce qu’avait dû être le lieu lorsque y circulait encore toute une foule de soldats et de dames, déambulant dans l’air chaud de l’été. 
    Une foule dont Jack et elle auraient pu faire partie… 
    – On disait que la bataille n’aurait pas lieu avant des semaines, murmura Mary Vernon, plus pour elle-même que pour Ariana. 
    Elle avait été une compagne de voyage maussade, ne parlant à Ariana que lorsque c’était strictement nécessaire. Celle-ci ne pouvait lui en vouloir. Après tout, c’était sa faute, si Mme Vernon était si triste. 
    – C’est vrai, soupira-t–elle en retour. 
    Un nouveau tir de canon les fit sursauter et Mary trébucha. Ariana se précipita pour la soutenir, mais sa compagne se dégagea promptement. 
    – Quelle maladroite je fais ! 
    – Vous êtes fatiguée, voilà tout. Voulez-vous que nous retournions à l’hôtel ? Nos chambres doivent être prêtes. Vous vous reposerez un peu, puis nous dînerons et nous retirerons assez tôt. 
    – Comme vous voudrez… 
    Elles revinrent sur leurs pas, et pendant quelques instants, la jeune femme tenta de se distraire en contemplant le paysage avec les yeux de
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