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Les pièges du désir

Les pièges du désir

Titel: Les pièges du désir
Autoren: Diane Gaston
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saufs… 
    ***
    Il était presque midi le lendemain quand la canonnade reprit, plus proche et plus sonore. 
    Ariana et Mary Vernon soignaient de leur mieux les blessés qui avaient afflué à l’hôtel après la bataille de Quatre-Bras, leur apportant de l’eau, des bandages propres, tâchant de réconforter les soldats. Certains étaient du même régiment que Jack, et Ariana les interrogea. Leur réponse était toujours la même – la dernière fois qu’ils l’avaient vu, Jack Vernon se portait encore sur ses deux jambes ! 
    Pendant ce temps, les sons de la bataille continuaient à retentir au loin. A chaque salve d’artillerie, Ariana pensait à Jack. Elle sortait aussi souvent qu’elle pouvait pour glaner des informations. 
    D’autres blessés arrivèrent en ville, certains affirmant que tout était perdu, d’autres proclamant haut et fort que Napoléon était battu. En réalité, personne ne savait laquelle de ces deux assertions était vraie. 
    Il était déjà tard ce soir-là quand la nouvelle se répandit enfin que les Français battaient en retraite. Les Alliés avaient gagné, mais avaient payé leur victoire au prix fort. Le champ de bataille était jonché de morts et de blessés, assurait-on. Ariana éleva vers le ciel une ardente prière pour que Jack ne soit pas de ceux-là. Sûrement, s’il avait été atteint, elle le sentirait dans son cœur ! 
    Au matin, les blessés affluaient encore. Les hôpitaux, les maisons et les hôtels étaient saturés et les malheureux étaient déchargés dans les rues. 
    Mme Vernon voulut aller Place Royale afin de se renseigner sur le sort de Tranville. Comme il était général, elle était persuadée que quelqu’un saurait s’il était en vie ou non. Ariana espérait qu’elles obtiendraient aussi des nouvelles de Jack. 
    Mais les officiels de la Place Royale étaient trop débordés pour leur adresser ne fût-ce que quelques mots et on les reconduisit poliment jusqu’à la porte. Comme elles sortaient, elles virent un jeune officier s’approcher du bâtiment. 
    – Edwin ! s’écria Mary, qui courut aussitôt vers lui. 
    – Ah, c’est vous ! s’exclama le jeune homme avec dédain. 
    Elle ignora son impolitesse pour s’enquérir d’une voix hachée par l’inquiétude : 
    – Votre père… Est-ce que… 
    Edwin frotta sa hideuse cicatrice du revers de la main. 
    – Il a été touché ! geignit-il. Dans les fourrés, près d’un chemin creux. Nos hommes disent qu’ils l’ont vu tomber. Je… je n’y étais pas, vous comprenez. Mon cheval s’était mis à boiter et j’ai été forcé de rester à l’arrière. 
    Il laissa retomber ses mains et détourna les yeux. 
    – Si seulement j’avais été là ! 
    Mary le regarda, livide. 
    – Edwin… Ne me dites pas que… qu’il a été tué ? Non, n’est-ce pas ? 
    Il haussa une épaule d’un geste fataliste. 
    – Il n’est pas revenu du champ de bataille. Cela veut dire qu’il est mort ou mourant. 
    Elle l’agrippa par le revers de sa veste. 
    – Comment, il est peut-être encore en vie et vous l’avez laissé là-bas ? 
    Agacé, il se dégagea de son étreinte. 
    – Un champ de bataille après le combat est un endroit dangereux, madame. Les pillards sont capables de trucider n’importe qui. 
    Elle l’empoigna de nouveau par les parements. 
    – Dites-moi exactement où les hommes l’ont vu tomber, je vous en supplie ! 
    Il lui donna les indications voulues, auxquelles Ariana ne comprit pas grand-chose. Dès qu’il fut débarrassé de Mary, Edwin brossa son habit et voulut tourner les talons. Ariana l’arrêta d’un geste. 
    – Et Jack ? 
    Elle avait si peur de la réponse que les mots avaient eu du mal à franchir ses lèvres. 
    – Eh bien, quoi, Jack ? 
    Il eut un reniflement de mépris. 
    – La dernière fois que je l’ai vu, il était encore debout. Mais la bataille n’était pas finie, on peut toujours espérer. 
    C’en était trop pour Ariana, qui le gifla en plein visage. Il leva le bras pour se protéger et elle s’attendit à ce qu’il la frappe en retour. Mais un général passa par là au même moment et Edwin se contenta de s’éloigner, non sans l’avoir gratifiée d’un regard noir de rancune. 
    Mary s’approcha de la jeune femme. 
    – Je vais essayer de retrouver Lionel, Ariana, annonça-t–elle, le menton résolument pointé. 
    – Vous ne pouvez pas faire cela ! D’abord, c’est
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