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Les pièges du désir

Les pièges du désir

Titel: Les pièges du désir
Autoren: Diane Gaston
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pluie avait détrempé le papier et l’esquisse s’était effacée. 
    Il se passerait peut-être encore des mois ou même une année avant qu’il ne puisse quitter son régiment. Et d’ici là, qui savait ce qui pouvait survenir dans la vie d’Ariana ? 
    Il vit alors approcher au loin, dans la direction opposée, un cheval mené par un homme et une femme. Son attention se focalisa aussitôt sur l’animal. Il aurait donné n’importe quoi pour avoir cette haridelle… 
    Il tâcha de ne pas perdre la bête de vue, mais parmi la foule dense qui marchait sur la route, elle disparaissait souvent de son champ de vision. Il se demanda si Tranville avait assez d’argent dans sa poche pour qu’il puisse acheter cette monture. 
    Et soudain, ce fut comme si la cohue devant lui s’écartait pour lui laisser clairement distinguer l’animal et la femme qui le conduisait. Il ne pouvait discerner le visage de cette dernière, mais quelque chose dans sa tournure lui coupa littéralement la respiration. 
    Elle s’arrêta et parut fixer son regard sur lui. 
    Il n’osait pas y croire. 
    – Jack ! cria-t–elle en s’élançant vers lui. 
    L’exclamation qui lui échappa en retour n’était guère plus qu’un murmure. 
    – Ariana… 
    Elle écarquilla les yeux en découvrant son fardeau. 
    – Oh, mon Dieu… 
    Elle tendit la main vers son visage. Ses mains lui semblèrent si douces, si réelles… Des soldats les dépassèrent en leur lançant au passage plaisanteries et encouragements. 
    L’homme qui accompagnait Ariana amena le cheval vers eux. Jack cilla, incrédule. Wilson, le valet de sa mère… 
    – Monsieur Jack ! s’écria le serviteur avec transport. Je vais vous aider. 
    Ariana s’empara des rênes, tandis que Wilson soulageait Jack de son fardeau. Tranville geignit brièvement, lorsque le valet le hissa sur le dos du cheval. 
    Ariana entoura Jack de ses bras et ils restèrent là un instant, à se serrer simplement l’un contre l’autre. Jack inspirait l’odeur de ses cheveux et savourait la sensation de ses courbes familières, avec l’impression de se trouver enfin exactement où il devait être. L’émotion serrait tant sa gorge qu’il ne put articuler un son. 
    – Je vous avais bien dit que ce n’était pas des adieux, murmura-t–elle. 
    Elle s’accrocha passionnément à lui puis, s’écartant d’un mouvement brusque, elle tâta son visage, ses bras, son torse. 
    – Etes-vous blessé ? 
    S’il l’avait été, il ne s’en souvenait plus… 
    Il secoua la tête. 
    – Venez, dit-elle. 
    Elle glissa une épaule sous son bras pour le soulager en partie de son propre poids. 
    – Je vais vous raconter ce que j’ai vu à Bruxelles. 
    Et pendant toute leur longue marche, elle lui conta tous les détails de leur voyage et lui décrivit leur séjour à Bruxelles sans rien lui demander sur lui-même, détournant ainsi son esprit de l’horreur des combats. 
    Lorsqu’ils atteignirent enfin l’hôtel, elle le conduisit tout droit à sa chambre. Jack s’effondra sur le lit et plongea instantanément dans un sommeil sans rêves. 
    ***
    Lorsqu’il émergea enfin de sa longue inconscience, le soleil inondait la chambre, où flottait une alléchante odeur de thé chaud et de porridge. 
    Ariana était là, occupée à plier du linge. 
    – Ah, vous voilà enfin réveillé ! 
    Il s’assit dans le lit. 
    – Combien de temps ai-je dormi ? 
    Elle sourit. 
    – Environ quinze ou seize heures. Nous sommes mardi matin. 
    Il chercha ses vêtements du regard. 
    – Je dois faire mon rapport au régiment. 
    Ariana hocha la tête et lui tendit ses habits. 
    – Wilson a fait des miracles. Il vous a trouvé une chemise et des sous-vêtements fraîchement lavés. Quant à votre uniforme, il l’a nettoyé et reprisé lui-même, si bien qu’il paraît presque neuf. Et il a même ciré vos bottes ! 
    Jack la prit par la main et l’attira vers lui pour l’embrasser sur les lèvres. 
    – Je crains que tout ceci ne soit qu’une vision. Vous, la nourriture, les vêtements… 
    Il s’arrêta soudain, comme une pensée lui traversait l’esprit. 
    – Et Tranville ? 
    – Il va mieux. Wilson a trouvé un chirurgien qui a réduit la fracture de sa jambe. Votre mère veille sur lui. 
    Elle se laissa aller contre lui et lui rendit son baiser. 
    – Ne vous inquiétez pas pour votre régiment. Wilson a envoyé un messager leur dire que vous
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