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Les murailles de feu

Les murailles de feu

Titel: Les murailles de feu
Autoren: Steven Pressfield
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Mardonius d’emblée, et brûle toutes les pages de ce tas de mensonges, dont la dictée était déjà une folie et dont la seule mention à cette heure-ci jettera Sa Majesté dans de nouveaux accès de rage.
    Je fus occupé plusieurs heures par d’autres tâches. Puis je me mis en quête d’Oronte, le capitaine des Immortels, dont c’était la responsabilité d’exécuter les ordres de Mardonius. Je le trouvai sur le rivage. Il était à bout de forces, accablé par la défaite et son incapacité à secourir les marins agonisants autrement qu’en les tirant de l’eau. Il se ressaisit toutefois pour s’intéresser à l’affaire en cause.
    — Si tu veux retrouver ta tête sur tes épaules demain, dit le capitaine quand il fut informé des ordres du général, tu prétendras que tu n’as jamais entendu ni vu Mardonius.
    Je protestai ; l’ordre avait été donné au nom de Sa Majesté et ne pouvait être ignoré.
    — Non ? Et que racontera donc le général demain ou dans un mois, quand son ordre aura été exécuté et que Sa Majesté t’enverra chercher et demandera à voir le Grec et le texte de ses notes ? Je vais te le dire, moi, poursuivit le capitaine. En ce moment, les chanceliers et les ministres de Sa Majesté la pressent de prendre le bateau pour l’Asie, comme le demandait déjà Mardonius. Cette fois-ci, je pense que le roi les écoutera.
    Selon Oronte, Sa Majesté commanderait que le gros de l’armée perse restât en Grèce, sous le commandement de Mardonius, afin d’achever en Son nom la conquête de l’Hellade. Cela fait, et Sa Majesté possédant enfin Sa victoire, Elle aurait, dans les feux du triomphe, oublié la calamité de ce jour.
    — Pour se délecter alors de Sa conquête, poursuivit Oronte, Elle demandera le récit du Grec Xéon, comme un dessert après le banquet de la victoire. Si toi et moi nous présentons alors devant Elle les mains nues, lequel d’entre nous pointera le doigt vers Mardonius et qui nous croira ?
    Je lui demandai alors ce qu’il fallait faire. Oronte était partagé. D’une part, en sa qualité de commandant des Immortels sous le général Hydarne, il avait été à l’avant-garde de l’attaque contre le dernier carré des Spartiates et des Thespiens aux Thermopyles, et il s’y était comporté avec un courage extraordinaire. De l’autre, il répugnait à faire du mal à un prisonnier qu’il considérait visiblement comme un frère d’armes et même, faut-il le dire, un ami.
    Néanmoins conscient de son devoir, il envoya deux officiers des Immortels avec l’ordre de transférer immédiatement le Grec de la tente du chirurgien royal à celle des Immortels. Après avoir vaqué pendant plusieurs heures à des affaires urgentes, lui et moi nous y rendîmes ensemble. Xéon s’assit sur sa litière, bien que fortement affaibli.
    Il devina l’objet de notre visite, mais réagit avec bonne humeur.
    — Venez, nous dit-il avant qu’Oronte ni moi n’ayons pu l’informer de notre mission. Comment puis-je vous assister dans votre mission ? Il ne serait pas besoin d’une arme pour l’achever, déclara-t-il. Je crois qu’un coup de plume y suffira.
    Oronte lui demanda s’il saisissait l’importance de la victoire navale remportée par la flotte de son pays. Le Grec répondit qu’il la voyait, mais qu’à son avis la guerre était loin d’être achevée et que l’issue restait encore fort douteuse.
    Oronte confessa son extrême répugnance à exécuter la sentence de mise à mort. Vu le désordre qui régnait dans le camp impérial, dit-il, il ne serait pas difficile de faire sortir le captif clandestinement. Est-ce que le Grec avait des amis ou des compatriotes en Attique auxquels on pourrait le confier ? Le captif sourit :
    — Votre armée a fait un travail admirable en les faisant tous fuir, répondit-il. Et de plus Sa Majesté aura besoin de tous Ses hommes pour transporter des colis bien plus importants.
    Néanmoins Oronte cherchait tous les moyens de surseoir à l’exécution.
    — Puisque tu ne nous demandes aucune faveur, dit-il, puis-je t’en demander une ?
    Le Grec répondit qu’il ferait volontiers tout ce qui était en son pouvoir.
    — Tu nous a trompés, mon ami, lui dit Oronte d’un air malin. Tu nous as privés d’un récit que ton maître, le Spartiate Dienekès, as-tu dit, avait promis de te faire. C’était autour du feu, durant cette dernière chasse où lui, Ariston et Alexandros débattaient de la
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