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Les murailles de feu

Les murailles de feu

Titel: Les murailles de feu
Autoren: Steven Pressfield
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chacun de confiance en soi et dans les dieux. Les citoyens guerriers qui avaient subi l’épreuve des armes sur terre ou sur mer s’estimèrent dignes de contribuer à toutes les affaires et à tous les discours de la cité.
    La forme particulière de gouvernement hellénique qu’on appelle démocratie reposait sur des racines profondes, que le sang de la guerre avait fertilisées. Et elle prospérait. Puis la victoire démontrait aux Grecs la puissance de leurs dieux. Ces divinités, que nos esprits civilisés trouvent vaines et dévorées de passions, et trop vulnérables aux défauts humains pour qu’on leur concède le statut divin, incarnaient pour les Grecs quelque chose de supérieur à l’humain et pourtant d’essence humaine.
    À l’automne de ma deuxième année de captivité, Sa Majesté paya une rançon pour moi et plusieurs officiers de l’Empire et nous retournâmes en Asie. Rendu au service de Sa Majesté, je repris mes responsabilités de chroniqueur de l’Empire. La chance ou peut-être la main d’Ahoura Mazda me fit aller vers la fin de l’été au port de Sidon pour assister à l’interrogatoire d’un capitaine de bateau d’Égine. La tempête avait, en effet, détourné la galère de ce Grec vers l’Égypte, et là, il avait été arraisonné par les navires phéniciens de la flotte de Sa Majesté. Consultant le livre de bord de ce capitaine, je vis qu’il avait, l’été précédent, navigué d’Épidaure Limera, port lacédémonien, aux Thermopyles. À ma demande, les officiers de Sa Majesté approfondirent l’interrogatoire sur ce point, et le capitaine répondit que son navire avait servi à transporter une délégation d’officiers et de représentants spartiates qui devaient assister à l’inauguration d’un monument dédié aux Trois Cents. Il y avait également à bord un certain nombre de femmes, veuves et parentes des héros.
    Aucune communication, précisa le capitaine, n’avait été autorisée entre lui et ses officiers et ces femmes. J’eus beau l’interroger, il fut incapable de m’indiquer si Paraleia et Aretê, ni aucune des autres femmes citées par Xéon, se trouvaient parmi les passagères. Le bateau avait accosté à l’embouchure du Spercheios, à l’extrémité orientale de la plaine où l’armée de Sa Majesté avait campé durant l’attaque contre les Murailles de Feu. Le groupe des passagers avait débarqué et franchi à pied les derniers stades qui menaient au monument.
    Trois corps de guerriers grecs, rapporta le capitaine, avaient été retrouvés par les habitants des environs quelques mois plus tôt, au bord supérieur de la plaine trachinienne, sur les pâturages où s’était dressée la tente de Sa Majesté. Leurs vestiges avaient été pieusement conservés par les citoyens de Trachis et rendus à Lacédémone avec les honneurs.
    Il est difficile d’avoir des certitudes dans ces cas-là, mais le bon sens indiquait que ces trois corps avaient été ceux du chevalier Spartiate Doréion, du Skirite Chien et de l’étranger surnommé le Joueur de Ballon, qui avaient participé au raid nocturne contre le pavillon de Sa Majesté. Le capitaine avait également transporté depuis Athènes les cendres d’un autre guerrier de Lacédémone. Ce marin ne savait pas de qui étaient ces cendres, mais mon cœur déduisit d’emblée que ce devaient être celles de notre narrateur. Je poursuivis mes questions.
    Aux Thermopyles, dit ce capitaine, les trois corps et l’urne de cendres avaient été enterrés sur le territoire lacédémonien, dans un tumulus dominant la mer. La topographie du lieu me permit de conclure avec une quasi-certitude que c’était le monticule sur lequel s’était retranché le dernier carré de résistants.
    Il n’y eut pas de Jeux olympiques commémoratifs, mais une simple cérémonie d’action de grâces à Zeus Sauveur, à Apollon, à Éros et aux Muses. Le tout fut achevé en une heure.
    Le capitaine s’était plus soucié, on le conçoit, de la marée et de son point d’ancrage que du déroulement de la cérémonie. Il conservait toutefois un souvenir particulier. Une femme du groupe Spartiate s’était tenue quelque peu à l’écart et était demeurée seule sur le site après que ses compagnes furent reparties. Elle s’était même attardée si longtemps que le capitaine avait dû lui envoyer un matelot pour la faire revenir à bord.
    Je m’enquis du nom de cette femme, mais le capitaine ne l’avait
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