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Les murailles de feu

Les murailles de feu

Titel: Les murailles de feu
Autoren: Steven Pressfield
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clameur des officiers qui se retiraient de la ville. Le chaos régnait. Oronte fit porter le corps de Xéon sur sa litière et rejoignit le poste où il était attendu d’urgence.
    Sa Majesté se rappelle l’anarchie qui régnait ce matin-là. De jeunes voyous, appartenant à cette lie d’Athènes qui ne méritait même pas d’être évacuée, se répandaient dans les rues et eurent même l’audace de pénétrer dans les parages du camp de Sa Majesté. Ils mettaient la main sur tout ce qu’ils pouvaient. Quand nous parvînmes, Oronte, les officiers qui transportaient la litière et moi sur ce que les Athéniens appellent la Voie Sacrée, maintenant dévastée, trois de ces malandrins furent appréhendés par la police militaire. À mon étonnement, Oronte manda les officiers de police et leur donna l’ordre de lui confier ces malfrats. Ils étaient fort dépenaillés et hâves et s’attendaient visiblement à être exécutés sur-le-champ. Oronte me chargea de servir d’interprète.
    Il leur demanda s’ils étaient athéniens ; pas citoyens, répondirent-ils, mais habitants de la ville. Oronte indiqua la litière sur laquelle gisait Xéon, recouvert d’un manteau usé.
    — Savez-vous ce qu’est ce vêtement ?
    Le chef des malfrats, à peine âgé de vingt ans, répondit que c’était le manteau écarlate des Spartiates, réservé à leurs guerriers. À l’évidence, aucun des malandrins ne savait la raison pour laquelle le cadavre de cet Hellène était aux mains des ennemis perses. Oronte leur demanda s’ils connaissaient au port de Phalère un sanctuaire dédié à la Perséphone du Voile ? Ils le connaissaient. Les officiers et moi-même fûmes encore plus étonnés quand le capitaine sortit de sa bourse trois dariques d’or, la solde d’un mois pour un fantassin lourd, et les tendit aux malfrats.
    — Portez le corps de cet homme dans ce temple et montez-en la garde jusqu’à ce que les prêtresses reviennent de leur exil. Elles sauront comment en disposer.
    L’un des officiers s’insurgea :
    — Regarde ces criminels ! Des cochons. Tu leur donnes de l’or et ils se débarrasseront du cadavre dans le premier fossé venu.
    Le temps pressait. Oronte, les officiers et moi devions nous dépêcher de regagner nos postes. Le capitaine dévisagea les trois malfrats.
    — Aimez-vous votre pays ? leur demanda-t-il.
    Leur expression de défi répondit pour eux. Oronte indiqua le corps sur la litière.
    — Cet homme a payé de sa vie pour défendre ce pays. Portez-le avec honneur.
    Puis nous tournâmes les talons, emportés par le courant irrésistible de la fuite et de la retraite.

4
    I l faut ajouter deux codicilles pour compléter ce récit.
    Comme Oronte l’avait prévu, Sa Majesté s’embarqua pour l’Asie, laissant en Grèce les corps d’élite de l’armée, quelque trois cent mille hommes, y compris les Dix Mille Immortels d’Oronte, sous le commandement de Mardonius. Ils avaient ordre de prendre leurs quartiers d’hiver en Thessalie et de reprendre la campagne au printemps. Alors, promit Mardonius, la puissance irrésistible de l’armée de Sa Majesté réduirait une fois pour toutes l’Hellade en sujétion. Je devais moi-même être attaché à l’armée en tant qu’historien.
    Au printemps, en effet, les forces de Sa Majesté affrontèrent les Hellènes sur une plaine proche de la cité grecque de Platées, à un jour de marche au nord-ouest d’Athènes. Aux trois cent mille Perses, Mèdes, Bactriens, Indiens et Saces sous les bannières de Sa Majesté s’opposaient cent mille Hellènes, dont la force principale comprenait toute l’armée Spartiate, soit cinq mille pairs, plus les périèques, les servants armés et les hilotes, au total soixante-quinze mille hommes ; ils étaient assistés sur leur gauche de la milice des hoplites de leurs alliés tégéates, ainsi que de contingents moins importants d’une douzaine de cités grecques, dont les Athéniens, soit encore huit mille hommes.
    Il n’est pas besoin de rappeler en détail la désastreuse défaite, trop connue de Sa Majesté, ni les pertes effroyables causées à l’élite impériale par la famine et la maladie lors de la retraite vers l’Asie. Pour un témoin oculaire, tout ce qu’avait prédit Xéon se réalisa. Nos guerriers se heurtèrent de nouveau au front des boucliers marqués du lambda lacédémonien, mais, cette fois-ci, ce n’était pas sur cinquante ou soixante hommes, comme aux Murailles
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