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Le jour des reines

Le jour des reines

Titel: Le jour des reines
Autoren: Pierre Naudin
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protégea Froissart et Chaucer, premier grand écrivain de langue anglaise, William Langland étant le second.
    Elle commit l’erreur d’accepter comme dame d’honneur Alice Perrers, une jeune matrulle sur les origines de laquelle on ne sait presque rien.
    C’était en 1366. Aussitôt dans la place et dans le lit royal, Édouard III la combla de joyaux, lui fit don de maintes propriétés, se couvrit de ridicule. Jean de Gand, duc de Lancastre, son quatrième fils, obtint, lui aussi, les faveurs d’Alice qui compta un défenseur supplémentaire en la personne de lord Latimer, toujours en manque d’argent. S’ils eurent recours à ses bons offices – de quelque façon qu’elle les leur prodiguât –, ce fut parce que après avoir causé la faillite des banquiers italiens Bardi, Peruzzi, Bonnacursi, elle avait reçu permission de battre la monnaie !
    Pour se doter d’un nom respectable, elle épousa un autre amant, William de Windsor. C’était en quelque sorte un passeport royal. Elle devint si impopulaire qu’en 1376, le Parlement exigea son bannissement et l’obtint.
    Elle revint à la Cour l’année suivante, quand un nouveau Parlement eut rappelé la sentence de son devancier. Elle y reprit ses menées. Elle avait atteint le sommet de l’ignominie en se faisant offrir, le 8 août 1373, les bijoux de la feue reine Philippa. On la voyait auprès du roi, se mêler des choses de la Justice et régner comme jamais la défunte reine ne l’eût osé.
    À l’avènement de Richard II, elle fut traduite devant la Chambre des Lords qui confirma la sentence du Parlement de 1376. William de Windsor, à force d’intrigues, en obtint la révocation en 1379. Alice fut assez habile pour recouvrer quelque faveur à la Cour. Cependant, jusqu’à sa mort (1400), elle fut impliquée dans d’innombrables procès, notamment avec son neveu, John de Windsor, et avec l’abbé de Saint-Albans (qui la démolit dans sa Chronique d’Angleterre).
    Sans pour autant se séparer de cette gaupe, Lancastre avait accepté, en 1372, d’épouser l’héritière de Pierre le Cruel, tué en 1369, sans doute par du Guesclin (l’affaire se passa sous une tente et c’est l’opinion de Pedro Lopez de Ayala : Cronica del rey don Pedro, del rey don Enrique y del rey don Juan). Les prétentions de l’Anglais au trône de Castille amenèrent le Trastamare à se déclarer pour la France. Mais ceci est une autre histoire.
    Nota. – Selon la Chronique de Flandre, William Montagu aurait appris son infortune conjugale quelques jours après sa capture. Pour se venger d’Édouard III, il aurait présenté au roi de France un acte d’alliance avec l’Angleterre sur lequel figuraient non seulement les noms des seigneurs traîtres à la France (La Roche-Tesson, Richard de Percy, Guillaume Bacon et Godefroy d’Harcourt) mais également leurs sceaux qui l’authentifiaient. Gagnés par les promesses du roi d’Angleterre, les conjurés, par ce document, s’engageaient à soutenir Jean de Montfort dans sa guerre contre Charles de Blois et Philippe VI.
    Cette thèse ne résiste guère à l’examen. En effet :
    • Même si les ragots et secrets d’alcôve vont bon train, le viol de la comtesse de Salisbury dut être soigneusement étouffé. Quelques intimes du roi et de dame Catherine en furent informés (compagnons et servantes). Ce n’était pas leur intérêt d’en faire des gorges chaudes : Édouard III se fut montré impitoyable. De plus, pour que les Français eussent été informés, il eût fallu qu’ils possédassent des moyens de transmission rapides entre l’Angleterre et la France. Or, s’ils ne manquaient sûrement pas d’espions – encore que ceux-ci dussent être peu nombreux et d’une médiocrité insigne –, la dramatique aventure de Catherine de Salisbury dut mettre quelques mois avant d’être connue en Angleterre, puis en France où là, évidemment, on s’en réjouit et la divulgua.
    • Une charte scellée (il faut avoir vu les sceaux de cette époque !) est un document encombrant qu’il est impossible de dissimuler aisément. Pourquoi Salisbury l’eût-il gardé sur lui ? Dans son charroi de guerre ? Pourquoi ne se serait-il pas hâté d’envoyer un chevaucheur à Londres ?
    • Il est impossible que le viol eût été commis quelques semaines, voire quelques jours avant la capture du comte (fin 1339). C’est lorsqu’il fut de retour en Angleterre (juin 1342) et par sa femme que
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