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Le jour des reines

Le jour des reines

Titel: Le jour des reines
Autoren: Pierre Naudin
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étaient celles de Henry de Magdebourg en 936. Il apparaît, aussitôt découvertes, qu’elles durent, souvent, être jugées caduques : leur respect, en effet, impliquait une espèce de sainteté dont nul compétiteur n’eût pu se prévaloir. Qu’on en juge :
    Seront exclus par la loi :
    —  qui fera quelque chose contre la foi,
    — qui aura fait quelque chose contre le sacré Empire et la Césare Majesté,
    — qui aura trahi son seigneur, ou sans cause iceluy délaissé, fuyant une bataille ; tué ou meurtri ses compagnons,
    — qui aura outragé fille ou femme, de fait ou de paroles,
    — qui aura falsifié un sceau ou fait un faux serment,
    — qui aura été déclaré infâme ou tenu pour tel,
    — qui, en cachette, aura meurtri sa femme,
    — qui d’aide ou de conseil, aura consenti à la mort de son seigneur,
    — qui aura pillé les églises, femmes veuves ou orphelins ; ou retenu ce qui leur appartenait,
    — qui, ayant été offensé par aucun, ne le poursuit par guerre ou en justice, aussi secrètement que par le feu et les rapines,
    — qui gâte le blé, la vigne dont le public est substanté,
    — qui mettra de nouvelles impositions sans que l’Empereur en soit avisé ou ait entendu parler d’un seigneur qui surchargea sa terre,
    — qui aura commis l’adultère ou ravi vierges et pucelles,
    — qui a fait marchandise pour revendre,
    — qui ne pourra prouver sa race de quatre grands-pères sera battu et chassé.
    Quant aux charges opposant les jouteurs, la liste des « figures » qui pouvaient se présenter est aussi longue, aussi minutieusement établie :
    1. Celui qui rompt le plus de lances selon les règles remportera le prix.
    2. Celui qui touche trois fois la visière du heaume aura le prix.
    3. Celui qui rencontre deux fois cournall to cournall [349] aura le prix.
    4. Celui qui jette à terre un champion d’un coup de lance aura le prix.
    Disqualification :
    1. Celui qui frappe le cheval de son adversaire n’aura pas de prix.
    2. Celui qui frappe un homme dans le dos, ou ayant perdu sa lance, n’aura pas de prix.
    3. Celui qui frappe deux fois la toile sera, la deuxième fois, abated [350] trois.
    4. Celui qui rompt une lance dans un pied de la lice sera jugé comme n’en ayant rompu aucune, mais ayant fait un effort méritoire.
    Attribution des lances rompues :
    1. Celui qui rompt une lance entre la selle et le carnet [351] du heaume s’en verra accorder une.
    2. Celui qui rompt une lance from the cournall upwards [352] s’en verra octroyer deux.
    3. Celui qui brise une lance en frappant son adversaire ou qui le désarçonne ou le désarme de façon à ce qu’il ne puisse courir le prochain tour ; celui, enfin, qui brise sa lance cournall to cournall s’en verra accorder trois.
    Refus des lances :
    1. Celui qui frappe la selle se verra refuser de rompre une lance.
    2. Celui qui frappe la barrière se verra refuser de rompre deux lances.
    Récompenses et prix :
    1. Celui qui désarçonne son adversaire ou le jette à terre, lui et sa monture, sera récompensé avant celui qui aura frappé deux fois cournall to cournall.
    2. Celui qui frappe la visière trois fois sera récompensé avant celui qui aura rompu le plus de lances.
    3. Si un homme est réputé assez vaillant pour être demeuré le plus longtemps en lice et avoir couru la plus longue course et s’être tenu de la plus noble façon, il sera récompensé.
    4. Celui qui par trois fois aura frappé la barrière n’aura aucune récompense.
    Froissart avait une particulière admiration pour ces spectacles et ceux qui fréquemment s’y distinguaient : le comte de Derby [353] , le comte de Northampton [354] , le comte de Warwick [355] , Renaud de Cobham et tant d’autres ! Alors que les joutes offraient une garantie de survie quasi complète, le tournoi, lui, n’était qu’une petite guerre où les armes qu’on y employait, quoique rebattues, restaient redoutables. Dans son étude sur les joutes et les tournois, Jusserand [356] cite le tournoi de Neuss, en 1240, où soixante tournoyeurs moururent, et la bataille rangée, une vraie bataille, de Brémule, en 1119 où l’on ne compta que trois morts. Orderic Vital, racontant cette guerre et son rassurant épilogue [357] , dit que les combattants se ménageaient sibi parcebant et s’occupaient plus de faire des prisonniers que des victimes (pour en obtenir rançon).
     
    *
     
    L’on fait référence constante, au sujet des tournois, à
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