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Le jour des reines

Le jour des reines

Titel: Le jour des reines
Autoren: Pierre Naudin
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répondre qu’il irait à Paris avec 60 000 hommes. Menace vaine. Les barons se révoltèrent. Audeley mourut de maladie à Fontenay-le-Comte au milieu de 1369 ; Chandos, blessé à mort au pont de Lussac, fermait les yeux à jamais soit le 31 décembre 1369, soit le 1 er  janvier 1370. Un vent de défaite souffla dans le camp anglais. Le duc de Berry occupa Limoges, le 21 août 1370, alors qu’Édouard et Jeanne se trouvaient à Cognac, qu’ils firent fortifier.
     
    LA GUERRE EN LITIÈRE
     
    Édouard était désormais si gros et si faible qu’il fallut avoir recours à une litière pour le porter à Limoges (14-19 septembre 1370). La population fut anéantie sur son ordre, et l’évêque Jean de Cros, qui avait livré la cité au duc de Berry, ne put échapper à la mort que sur l’intervention du duc de Lancastre et du Pape Urbain V. Le Prince Noir lui en voulait parce qu’il avait été son ami personnel et le parrain de son fils aîné : Édouard.
    Fut-ce un châtiment divin ? Lorsqu’il revint à Bordeaux, il trouva Jeanne en larmes : Édouard venait de trépasser.
    Il fallut se résoudre à revenir en Angleterre. En janvier 1371, Édouard, très malade, Jeanne et Richard embarquèrent à Bordeaux et débarquèrent à Southampton. De là, ils gagnèrent Windsor. Édouard III fit un accueil assez froid à ce trio de vaincus. Il les assigna à résidence à Berkhampstead, à 10 lieues de Londres. Bien dommage si cet éloignement déplaisait à ces « fêtards » invétérés.
    Il devait à nouveau s’imposer à la France. Sauver Thouars, pris en tenaille par les barons poitevins ; Thouars qui le prévenait : si aucun secours n’arrivait avant la Saint-André (30 novembre) la cité, d’elle-même, deviendrait française.
    Édouard III s’embarqua à Sandwich le 30 août avec le prince de Galles et ses trois autres fils, après avoir institué Richard de Bordeaux, son petit-fils, Gardien du royaume d’Angleterre et fait jurer à ses fils : Lancastre, Cambridge et Buckingham de le reconnaître comme tel. La flotte anglaise cingla vers La Rochelle, mais un calme plat, qui dura neuf semaines, déjoua les desseins du roi. Il revint à Westminster le 28 octobre 1372. Le 30 novembre, le Poitou était perdu pour l’Angleterre.
    Le Prince Noir se traînait. Il mourut le 8 juin 1376 à Westminster, à l’âge de 46 ans, laissant un fils et deux bâtards : sir John Sounder et sir Roger Clarendon.
     
    TOUJOURS BELLE !
     
    Un Dumas écrirait ici que Jeanne eut le cœur brisé. Si elle pleura, ce fut sur son avenir. Elle ne pouvait plus aimer cette énormité malade et sauvage qu’était devenu son époux. Elle dut également se méfier du ressentiment d’Édouard IIIà son égard. Sans doute, cet homme extrêmement superstitieux lui reprochait-il d’avoir exercé sur son fils une influence néfaste, voire d’être responsable de son trépas. Il créa son petit-fils prince de Galles (20 novembre 1376), puis son héritier présomptif (26 janvier 1377), voulant ignorer une féminité qu’il tenait de son grand-père, Édouard II.
    Édouard III mourut à Sheen, le 20 juin 1377, dans la cinquante et unième année d’un règne grandiose en ses débuts, sinistre et scandaleux à la fin. Richard fut couronné le 26 juin. Il avait 11 ans. Jeanne en avait 49. Elle était, paraît-il, toujours aussi belle ; cependant, son rôle auprès de son fils perdit de son importance.
    Que faire ? Son attention se reporta sur les lollards, ces « déviationnistes de Dieu ». Quand, en 1378, le curé de Lutterworth, au synode de Lambeth dut, par ordre de Grégoire XI, venir exposer sa doctrine devant Richard et l’évêque de Londres, elle ne craignit point de leur adresser un message d’intimidation. Wycliff, qui passait pour hérétique, fut libéré !
    On connut l’intervention de Jeanne. Une sorte de « popularité » se fit autour de son nom tandis que celui de son fils n’inspirait, déjà, que de la défiance.
    En 1381, de graves émeutes ravagèrent l’Angleterre, à l’instigation de deux meneurs : Jack Straw et John Bail auxquels s’associa Wat-the-Tyler [344] . Le 11 juin, alors qu’elle revenait de Cantorbery où elle s’était recueillie devant le tombeau de son époux, Jeanne, en traversant Blackheath, se vit arrêter par une bande de forcenés. Les cris de mort cessèrent quand elle fut reconnue ; les armes s’abaissèrent : sa beauté continuait de faire
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