Bastard battle

quarante dans la ville de Dijon à l’enseigne de l’écu de France, bourdeau tenu à ferme au prix de redevance d’argent par Jacot-de-la-mer qui les laissa prendre.
    Mis à la question, Dimanche-le-loup avala moult poires d’angoisse et parla, livra dix noms, un vocabulaire de jargon et s’en fut, banni et relasché. Il parla.
    Ne Billy, enfui des prisons par maniement des piftolets. Ne Tartas, mort et pendu sur la grand-place, atout neuf hommes de déz et de brinde, sous les œilz des bons bourgeois et de leur maudit syndic Jehan Rabustel – qu’ils lui sortent par le nez !
    Et moy, Denisot-le-clerc dit le Hachis, dit Spencer Five, toujours beau débrideur de boyte, et dérouillé du baston, n’ay plus rien en Chaumont, fors la cave de Pierrot Fagotin, éclusée à sec, en usufruict d’hyver, toujours m’en est la porte ouverte, comme pauvreté sur moi reverte. Mais grillon toujours, en été, je repaire en ermitage, déconnu, tonsuré, au bord d’un étang seulet. Et ce rien faisant, la mémoire ne me tarissant, j’emplis les feuillets.
    Et l’hystoire ja ne finit.
    Ainsi, reparu de bannissement, Dimanche-le-loup, cet an, dénonce et fait prendre le bastard par le roy. Lequel est cousu en un sac et jecté dans l’Aube, comme prédit par sorcerie du puits de Chaumont. Et de puis, se fait appeler ce Dimanche-le-loup, Bar-sur-Aube où fut pris le bastard par le roy. Et de puis, de faux-saulnier, pipeur et bon joueur de déz, Bar-sur-Aube se promeut capitaine d’escorcheurs. On dit qu’allié à Robert de Sarrebruck et au sire de Commercy, ils marchent ce jour atout deux mille hommes sur la Meuse.
    Et lors qui peut dire où finit l’hystoire et de quelle manière ?
    Bar-sur-Aube ou un aultre, tout corps, every body, qui porte en teste la bastard battle complète et tient encor les armes, en tous lieux la portera et en écho par les siècles. Et ainsi ja l’hystoire ne finira.
    Detur scriptori pro penna
    pulchra puella
    nomine
    Sylvia