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Bastard battle

Bastard battle

Titel: Bastard battle
Autoren: Céline Minard
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la cour du donjon, avec son baston qui ja ne lui avait servi. Nous pensions tous que le bastard avec ses chevaux enfuis ne mènerait point ses troupes au jour dit. Nous avions tort.
    Le six du mois de novembre mil quatre cent trente-sept, aux six coups de midi, l’espionneur de la grotte nous signa BB, quatre cents hommes, deux cents montés, en vue à deux lieues du gué. Adoncques ce fut le branle-bas. Chascun son poste, la messe est dite !
    Vipère-d’une-toise sauta les soixante pas de dénivelé du rempart au chemin pendant que sa formation descendait par le passage et la poterne. Au pas de course et feutré, à petites jambes, ils firent les trois cents de reste comme en songe et lors se tinrent prêts dans les herbes. Quand les hommes du bastard arrivèrent, chascune des femmes, chascun des freluquets de Vipère-d’une-toise tenait son lieu. Iceulx débondèrent à bon trot, déjà bien eschauffés. Ils voulurent passer le gué, sans défiance, lancèrent dedans leurs chevaux qui se gastèrent les pieds sur les caques-tripes. L’avant-garde y passa, roula dans la Suize, plus de trente cavales brisées. On cria : sur les costés ! Les costés item étaient piégés, vingt et vingt chevaux de mieux, pirement navrés et les hommes avec qui tombaient les ungs sur les aultres. Mais poussés par l’élan, le moyen de s’arrêter ? Sur les corps des cavales et des hommes à terre, le gros de la troupe entreprit de passer comme elle savait faire sur les corps étendus dans les fossés. Et lors, dans les herbes, la formation Vipère-d’une-toise lança son assault maniement de la hanicroche. Ils firent tous les pas jusqu’au trente-sixième qui prenait l’ennemy à revers, sans un bruict, sans apparaître. Du haut des murailles, nous voyions le flot des cavaliers s’étrangler en un bouchon de plus en plus noir et dense. La Suize déjà portait blason rouge. Vipère-d’une-toise mena six fois la manœuvre, jusqu’à couper plus de soixante jarretz. Ensuite de quoi, elle siffla le repli. Le bastard par en sus ses gens vit les femmes et les freluquets se débiner prestement. Lors sortant son épée au clair, le mors aux dents, hurlant, se jeta vers eulx en piétinant ses soldiers.
    Oudinet tenait la poterne ouverte. Il vit quelque soixante-dix cavaliers lancés à toute force, courir sus à travers les vignes, le bastard criant par mi eulx : la démone ! vive ou crevée, je veux sa teste ! Vipère-d’une-toise protégeait le repliement. Au voulge, affolant les bestes en déplaçant beaucoup d’air devant elles avec son pennon en chevelul d’Angloys, elle en arrêta moult et les suivantes. En appui sur les ceps de mes vignes, sautant de l’ung à l’aultre sans les briser, elle paraissait voler. Quand la poterne engloutit son ultime manieur de hanicroche, elle claqua la grille sur Oudinet et plantant son vouge, prenant élan, toucha du pied la croupe du cheval portant le bastard, arracha son vouge du sol, sauta en l’air, et de sus la teste du capitaine des escorcheurs qui chancela sous le choc, s’éleva haut sur la muraille comme en plongeon vers le ciel, puis d’un geste du poignet, ficha son arme dans un joint, tournant autour par les mains et nous atterrit dans la cour par un sault d’arrière. Incontinent, les archers de Billy bersaillèrent en sous les murs, à traicts droits, en forte pluye et lors je vis que les tisserands avoient pour de vray les œilz et les mains en bon accord.
    Alors mesme que les piétons arrivaient seulement au bas du faubourg des tanneries, la cavalerie retraitait. Yeepee !
    Le bastard en volte-face tourna court vers la porte de l’Eau, les reste des cavaliers à sa suite, dans un grand bazar de sabots, fit le tour entier des remparts et vit la blinde devant la rue Chaude, le mur hérissonné de pointes au long de la rue du Four, les fossés pleins, les fraîtes remparées. Il dévia sa piétaille sur le chemin de Châteauvillain à hauteur de la chapelle Notre-Dame de Lorette, et icelieu, pied à terre, cavaliers et fantassins s’arrêtèrent. Il s’y fit un conseil de guerre, certes, car un long temps, les hommes demeurèrent sans remuer ni braz ni pattes. Puis ils convinrent d’une campagne en escarmouches.
    Environ none, trois formations se détachent du lot. Deux de cavales, une de piétons, les archers ne meuvent de la place mais sensiblement se rapprochent des murs par le chemin de Troyes. Deux vingt de cavaliers courent sur la porte de l’Eau.
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