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Bastard battle

Bastard battle

Titel: Bastard battle
Autoren: Céline Minard
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Voyant cela, Enguerrand enfourche son destrier, passe la porte et se tient à découvert, lance aiusellée, prête à frapper, face au chemin de Châteauvillain par où s’avancent les ennemys. Iceulx, gonflés de leur force de grand nombre contre un seul, se lancent fortement à l’assault. D’abord par deux chevaux de front, en colonne, puis un par un de front car le chemin s’étrécit et là, dans ce boyau, Enguerrand les choque, les soulève, les plante, ung derrière l’aultre comme à confesse. Prenant de l’erre quand ils sont lents, reculant contre la porte quand ils foncent. Il casse trois lances de suite, dont le fer reste dans les hauberts transpercés. Les vingt armes d’hast qu’on lui a postées font un tas qui dégrossit à mesure que choient les ennemys occis ou navrés à mort.
    Ce pendant, au magasin porte Arse, les flèches pieu-vent sous la muraille, la seconde formation de cavales se heurte aux tisserands et ne parvient à s’approcher plus de trente pas. Billy fait partir traict sur traite, tous morteux et la plupart comme les Normands sur les Angloys à la bataille d’Hastings, fichant dans les œilz !
    Les cavaliers qui courent le long des murs sont démontés par les arbalètes mises aux meurtrières.
    Ce pendant, la piétaille dépêchée aux remparts de la rue Chaude brèche la blinde et se jette aux fossés avec ses fagots et ses claies. Les eschielles sont posées. Tartas et ses paysans attendent qu’il en monte tout du long et à l’instant qu’ils voient les rondaches apparaître aux créneaux, tapent dedans, les éclatent à grand bruit, à la masse, et poussent le tout en arrière avec les fourches. De toutes parts, moult et grands cris. Et partout, li hauberc frémissoient.
    Porte Arse, Enguerrand rend estai comme à plaisance, il tient le pas sans fléchir, le pas gagné.
    Néanmoins, sans plus d’hast au costé, il lui faut retourner dans les murs. Ce faisant, il fait mine de retraiter en grande faiblesse et se laisse poursuivre. Passent trente cavaliers. Sur lesquels la herse est refermée, leurs suiveurs piqués au travers des grilles et fléchés par le haut. Enguerrand file à beau trot dans la rue Sainct Jehan et icy ses trente poursuivants nous trouvent à pied armés de bastons bien paumoyés, moy et mes tastevins. On en tombe bien quinze en épargnant les chevaux. Tapant au col et au ventre, accrasant les chevilles dans les estriers. Certains déboutés sont traînés par leur monture, la teste abrasée sur le sol. Ceux qui tournent bride et s’enfilent rue des Poutils sont moissonnés par les sabreurs d’Akira. La Florinière, postée au départ de la rue, tranche les braz et quand les cavaliers démontent, esmoignés, porpissant et trempés de sang, elle les décolle d’un mouvement, sans ja oublier d’essorer son katana en rengainant.
    Et les aultres ne sont pas en reste.
    En moins de paroles qu’il ne faut pour le dire, rue Sainct Jehan, rue des Poutils et jusqu’en la ruelle aux immondices, les trente soldiers montés sont courus et occis.
    En dehors, les archers du bastard, approchés pas à pas par le chemin de Troyes, bersaldent haut les murs. Lors montent aux flèches les femmes et les freluquets de Vipère-d’une-toise, par icelle menés, armés des vouges qui moulinent en chœur, renvoyant à l’envoyeur. Ce qui fait sur le rempart comme une ligne de jongleurs se jouant des mousches.
    Ce que voyant, et ne point ressortir ses chevaux, et tous ces hommes gisant porte Arse, porte de l’Eau, au long des fossés, les eschielles brisées, les fascines et les claies laissées à bandon, le bastard, trépignant mais contraint, ordonne à sa troupe de se retirer.
    Ce qui fut, ce jour six de novembre mil quatre cent trente-sept, son dernier mouvement de stratège.

8
    La nuit, nous fîmes quelques feux, aux portes et sur les remparts, pour garder au chaud la relève et voir si l’on s’approchait. On se restaura, sans trop entonner, nous contant nos faicts d’armes du jour passé, hauts et beaux faicts, dans la grande salle des Demoiselles. Et si l’on n’y dança pas cettedite nuit, c’est qu’il nous fallait mesnager, mais le cuer y était.
    Le jour levant nous trouva frais et dispos pour en découdre à nouveau. Or dans le champ de la chapelle Notre-Dame de Lorette, le bastard en son replis se tenait coi. Lors nous chargeâmes une pleine charrette de ses gens occis dans les murs, et ouvrant la porte de l’Eau, nous l’envoyâmes par le
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