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Bastard battle

Bastard battle

Titel: Bastard battle
Autoren: Céline Minard
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au bacinet lui taillant la pointe et les cheveux par dessous.
    — Te voilà tonsuré bouffe-curé !
    Billy s’escroule de rire. Vipère-d’une-toise le voyant si rouge et gonflé, lui rappelle :
    — Dans l’estour, bastal, esplit tlanquil ! Et lui, écumant :
    — Gore pissouse, je ferai tanner ta piau pour ma descente de lit !
    Lors Tartas lui dit très simplement :
    — Va chier !
    Ce que sans doulte il fit, ou simplement vider ses chausses.
    Et ce qui fut, le jour sept de novembre mil quatre cens trente-sept, son dernier mouvement de stratège.

9
    Cette nuit-là, le temps refroidit et l’eau gela dans les tonneaux, mesme à couvert. Nous fîmes bien des feux encor mais les sentinelles battaient le talon, les chevaux soufflaient blanc.
    Nous savions le bastard fatigué, ses hommes défaicts et las, affamés car ils campaient sans provinde ou très peu, à ce que nous voyions. Nonobstant, rage et faim sont souventes fois redoutables combattantes. Nous devions maintenir la gaite et parer au jour venant. On vit que les fossés pris de glace nous desserviraient. Car le bastard avait l’art d’embler eschielles sur les douves d’hyver. Ainsi avait-il pris Chaumont, ce faisant, l’année passée, et d’aultres, par avant, soudainement d’emblée. Mais contre cela, Vuillemenin Gras Pourcel et Jeanette le Rosty des estuves avaient le remède. Alors que Tartas parlait de casser en force, ils mirent à bouyllir des chaul-drons d’eau au sel, à gros bouyllons, et à la mi nuit, noire comme la suie, on les versa doulcement sur tout le long des fossés. La glace ne craqua mais s’amincit. Au matin, parraistrait brillante et sûre, ne le serait.
    Dans la cour du dojo, auprès de Pierrot Fagotin, on mit en terre le samouraï Akira, dans son habit noir et linceul de drap blanc. Son katana planté à la teste de sa tombe, sans pierre ni inscription, le vent par le vent emporté.
    Item les trois hommes de Tartas, Perrinot dit Boichotte, Bercoul, Hermonin le Normant, ensevelis costes à costes. Les cinq tumulus, à veoir, nous pesaient sur le cuer. Lors je dys pour relever l’assemblée trop dolente :
    — Il n’est de guerre sans teste cassée, c’est ainsi, mais il n’est de guerre gagnée sans étendard !
    Et montai au dojo dans la chambre esseulée qui me servait d’escritoire pour y peindre nos armes. Sur un large pourpoint azuré, je traçais au pinceau six rectangles pour moitié rouge pour moitié blanc d’argent et par en sous d’iceulx, un plein cercle rouge. Et portant ma bannière, je paradai dans la cour. Billy sourit et me dit :
    — Et qu’est cela le Hachis ? Un carton de piètre archer ? Six traicts au-dessus de la cible ?!
    — Point du tout !
    — Nenni, de faict : d’azur, au chef chargé d’une gueuse, à six billettes de gueules et d’argent. C’est écu de six braves vivants ayant pris mesme chasteau et soleil levant !
    — Tu l’as dit Enguerrand ! Et mieux encore : nous aultres sept samouraïs, chascun son gobeau et moy à servir léans au tonneau.
    Laquelle gab nous remit du cuer à l’ouvrage et lors passant au muid que je tenais ouvert, l’assemblée tout entière se fit verser par mes soins un plein quarteron. Et allons !
    Ainsi le jour blanc de frimas nous trouva beaux de teint, vermeil, beaux de membres déliés et d’esprit pareil. Aussi le bastard quand il vint pour la seconde fois sous la porte de Buxereuilles, non point pour chanter pouilles mais pis encor : à négoce.
    — Vous semblez bien en joie, ohla, la jouvence ! dit-il. J’ai pourpensé longuement mettant vigilance à profit, la nuit porte conseil, je vous rachète !
    — À quelle monnoye de singe bastard ? Tu parles fort mais tu es sous des murs que tu ne tiens, que nous tenons, gros Jehan comme devant !
    — Tout doux messires petits bandouliers, et cessez vos ragotes. Si je vous mets le siège, vous y restez, et alors là, vivent les murs ! Au jour d’hui, vos tonnes sont en perce, vos bœufs encor gras mais d’icy trois sepmaines, Chaumont sera bien nommée : plus rien n’y aura à peler !
    — Et toi d’abord, morti de faim et de gel sur le pré !
    — Mesme pas en songe, claquedents ! Derrière moy, toute la contrée. Je course, je retourne à plein tant dis que vous séchez sur pied, sans movoir.
    — On t’en croit bastard ! Va donc courser dès maintenant ! les ventre-creux sont avec toi, ne par mi nous !
    — Ne soyez pas si bornés. Les guerres
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