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Bastard battle

Bastard battle

Titel: Bastard battle
Autoren: Céline Minard
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de sièges sont de longue haleine mais ceulx qui sont par dehors ont toujours plus d’air. Je vous rachète j’ay dit ! A savoir, j’oublie vos fredaines et vous prends dans ma compaignie
    — Pour faire le rosty ? Tu manques de viande à ce point ?
    — Corne bouc putie corps-dieu ! Je parle clair et sans travers
    — Comme le goupil !
    — Je n’ay qu’un dit
    — Qui se retourne à l’envy !
    — Mais foutredieu qu’avez-vous donc à maudire de moy ? Ne suis nicet baudet, ne agnelet ne angelot, suis capitaine d’escorcheurs ! Qu’ai-je faict que ne fait tout seigneur ? Accraser, piller, rançonner, et quoy d’aultre ? Et Xaintrailles en Anjou ? Et la Hire en Languedoc, ont-ils fait moins ? Ont-ils fait mieux ? Sont-ce enfans de chœur à vos œilz ? Vous n’entendez rien ! En moy n’a ni venin ni fiel, aulcune cruauté dans mes agissemens. Je suys puissant et le vray puissant est celui qui se maintient.
    — Dans le sang ? Dans le sang des paysans, des gueux, des vieillards et des jouvencelles ? dans le sang des moynes de Fontenay ?
    — Oui dans le sang ! Dans le sang et l’ordure, sur le haut du fumier, seul lieu pour un trône. Le roy lui-mesme a pillé cette année le trésor des églises, les marchands, les marchandes, pour la reprise du chasteau de Montereau, repris, d’où sont partis les Angloys, sauves leurs vies ! Sauves leurs vies, vous m’entendez ! Trois cents murdriers et larrons, godons, ennemys, relaschés par le roy, descendant la Seine en bateaux lourds et chargés de biens. Les églises pillées pour ce faire, les bourgeois rançonnés. Et c’est moy le bastard ?!
    — Il suffit, c’est assez ! Le roy jouerait-il comme toi au jeu de la huche ?
    — Par ma barbe, il y joue ! C’est la France qui est dedans et vous tous par dessus !
    Or à ce point, il y eut si grande noise venant des fossés que le charmement fut rompu et cassé aussi bien que la glace qui cédait sous les hommes du bastard attaquant par surprise et tromperie en sous la rue Chaude.
    — Tu n’es pas goin mâtin punais, à parler de droiture en menant ta faulsée par derrière. Icy tu joues ta vie, tu vas le sentir !
    Et lors, sautant du rempart comme Vipère-d’une-toise le savoir faire, un freluquet nommé Brucelet, s’accrochant de son poids sur un arbre qui plie et le relance, part les pieds devant, roide et long comme un estoc volant, en plein sur la teste du bastard. Icelui, déjà navré la veille, affaibli, gicle des estriers et s’abat lourdement à six pas de son cheval, tremblant la terre. Brucelet va pour le prendre quand sortent comme de taupinières, dix hommes armés de la garde rapprochée du bastard, le cernant orains entour du corps de leur capitaine.
    Brucelet ne s’effroye, ne s’affole. Tourne sur ses pieds, lentement, jauge les hommes. Pousse le bastard assommé qui roule par en bas, dégage la place. Par ensuite, emmi les dix qui le bordent, œilz dans les œilz, il ôte surcot et chemise et ainsi se tient-il, en chausses noires, nu torse et vides les poings devant les armes défeurrées des dix hommes couverts de cuir. Les mains par devant, ouvertes et tenues, les cinq doigts comme des griffes. Sa membrature est ferme et blanche, ses épaules roulent sous sa peau. D’emblée un homme par derrière lui s’élance, lame levée. Brucelet se ramasse, arme son coude et le lasche fort dans l’estomach de l’attaquant, au fois du corps, icelui tombe d’un coup, souffle court et coupé. Lors Brucelet fait un petit bond d’avant et sautillant devant les aultres bouches bées, à petits pieds, lance un miaulement de chat fol, échaudé, de sorcerie de bûcher qui résonne sur les murs et dresse tous poils. Quand le cri retombe, trois devant lui se lancent ensemble à la charge, deux coups de pied, tendus levés, un coup de poing, ils roulent à terre. Deux aultres aux costés, demi-tour sauté, ung par ung, genou sur la face, écrasée, manchette au haterel puis enchaînés sur ce gros qui ne tombe mais recule, coups de pied au ventre, au foie, à l’aine, crochet sous le nez. Brucelet bondit en sault d’arrière enroulé, esquive une épée, bloque le bras qui la tient et force un coup sec. On entend craquer l’os. L’homme hurle. Vipère-d’une-toise depuis le rempart hoche le chef et commande :
    — Kung-fu du thé !
    Brucelet se met en garde basse, puis s’appuie sur la main et jette en cercle autour de lui ses jambes tenues roides, ce
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