Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
1942-Le jour se lève

1942-Le jour se lève

Titel: 1942-Le jour se lève
Autoren: Max Gallo
Vom Netzwerk:
et établissez une défense par air jusqu’à ce qu’il soit possible de
vous relever. »
    Goering promet d’accomplir cette tâche, mais il ne dispose
pas des avions capables de transporter chaque jour 750 tonnes de vivres et
de matériel. Et la chasse russe est totalement maîtresse du ciel.
     
    Pourtant Hitler refuse d’autoriser une tentative de « sortie »
de Paulus, à la rencontre des panzers de von Manstein qui tentent de percer l’« anneau »
russe.
    Hitler paraît ne pas entendre Zeitzler qui évoque « le
désespoir de nos soldats affamés, leur manque de confiance dans le commandement,
les blessés expirant faute de matériel médical, des milliers d’hommes mourant
de froid ».
    Le 25 décembre, il est trop tard pour la percée du
blocus de Stalingrad.
    Pire, les troupes allemandes qui ont avancé dans le Caucase
risquent d’être à leur tour encerclées.
    Zeitzler obtient un ordre de repli, mais Hitler n’en reste
que plus décidé à « vaincre ou mourir » à Stalingrad.
     
    Il souhaite rencontrer Mussolini, dont les troupes n’ont pu
résister sur le Don. Elles ont « détalé », disent les Allemands.
    Mussolini accepte de se rendre à Salzbourg, mais il pose ses
conditions.
    « Je veux prendre mes repas seul, dit-il. Je ne tiens
pas à ce que cette bande de goinfres allemands s’aperçoivent que je me nourris
de riz au lait. »
    En fait, ce qui ronge l’estomac de Mussolini, c’est l’ulcère
de la défaite qu’il pressent. Il en est si persuadé qu’il veut même suggérer à
Hitler de négocier un accord avec Staline, afin de faire face aux Américains, car
selon le Duce, « 1943 sera l’année du coup de collier américain ».
     
    Mussolini ne se rendra finalement pas auprès du Führer qui
écoutera, distrait, Ciano transmettre les propositions du Duce.
    Ciano, bien que ministre des Affaires étrangères et gendre
du Duce, est ignoré par les officiers allemands.
    « L’atmosphère du Grand Quartier Général est accablante,
note-t-il dans son journal. Aux mauvaises nouvelles s’ajoutent le décor lugubre
de cette forêt humide et sombre et l’épreuve de la vie commune dans des
baraques de fortune…
    « Personne n’essaie de dissimuler l’angoisse que
provoquent les percées de l’armée Rouge. Les Allemands tentent ouvertement d’en
rendre l’Italie responsable. »
     
    Ciano imagine le désespoir et la colère des Italiens quand
ils découvriront que des dizaines de milliers d’« Alpini » ont
disparu, tués, prisonniers.
    Il en a le pressentiment, le peuple se retournera contre le
Duce, contre le fascisme.
    Fin 1942, 1,5 million de soldats de différentes
nationalités – près de la moitié des effectifs de l’armée d’invasion de
juin 1941 – ont été tués, blessés, mutilés ou faits prisonniers sur le
front de l’Est.
    Et 327 000 Allemands ont laissé leur vie dans la
boue, la neige ou la terre sèche de l’immensité russe. Mais Hitler est persuadé
d’avoir eu raison. Le doute lui est inconnu.
     
    Le 8 novembre 1942, il prend la parole à Munich, là où,
en 1923, il tenta un putsch.
    C’est le discours annuel aux « vieux combattants »
que la radio allemande diffuse.
     
    « Je crois qu’il est très rare qu’un homme puisse
apparaître devant ses partisans après presque vingt ans sans avoir eu besoin au
cours de ces vingt années d’apporter le moindre changement à son programme »,
commence Hitler.
    La voix du Führer ne tremble pas. Il ne lit pas un texte. Il
puise en lui ces phrases répétées cent fois.
    « Si les Juifs s’imaginent qu’ils peuvent déclencher
une guerre mondiale entre les nations pour l’extermination des races
européennes, alors le résultat ne sera pas l’extermination des races
européennes mais l’extermination des Juifs en Europe. On a ri de mes prophéties. »
    Il s’interrompt, laisse s’apaiser la vague d’applaudissements.
    « De ceux qui riaient autrefois, nombreux sont ceux qui
ont cessé de rire. »
    La salle de la brasserie munichoise vibre à l’évocation des
centaines de milliers de meurtres déjà exécutés.
    D’un geste de la main, Hitler interrompt ses « vieux
combattants ».
    Voilà la menace.
    « Et ceux qui rient encore aujourd’hui vont peut-être
bientôt cesser d’ici peu…
    « Nous ferons en sorte que la juiverie internationale à
laquelle nous devons toutes nos infortunes soit reconnue dans tout son danger
démoniaque. En
Vom Netzwerk:

Weitere Kostenlose Bücher