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1942-Le jour se lève

1942-Le jour se lève

Titel: 1942-Le jour se lève
Autoren: Max Gallo
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révèle à une relation d’affaires le plan d’extermination de la
communauté juive d’Europe.
    Le directeur du bureau genevois du Congrès juif mondial –
Gerhart Riegner – est averti. Il rédige un rapport qu’il envoie à Londres
et à Washington.
    Riegner écrit :
    « Reçu rapport alarmant faisant état qu’au Quartier
Général du Führer un plan est discuté et en cours d’examen selon lequel tous
les Juifs des pays occupés devraient, après déportation et concentration dans l’Est,
être exterminés d’un coup, afin de résoudre une fois pour toutes la question
juive en Europe. Selon le rapport, l’action est planifiée pour l’automne. Les
moyens d’exécution sont encore en discussion, comprenant l’usage d’acide
prussique. Nous transmettons cette information avec toutes les réserves
nécessaires, car son exactitude ne peut être confirmée par nous.
    « L’informateur est attesté comme ayant des liens
proches avec les plus hautes autorités allemandes et ses rapports sont
généralement dignes de foi. »
     
    Le
département d’État et le Foreign Office demeurent sceptiques et demandent à
Stephen Wise, le président du Congrès juif mondial à New York, qui avait lu le
rapport, de ne le publier qu’après avoir obtenu des confirmations par d’autres
sources.
    C’est en novembre et en décembre 1942 que les doutes sont
levés et que la décision est prise de dénoncer l’extermination des Juifs d’Europe
par les nazis. Roosevelt, recevant le 8 décembre 1942 une délégation de
personnalités juives, leur déclare :
    « Le gouvernement des États-Unis est parfaitement au
courant de la plupart des faits sur lesquels vous attirez aujourd’hui mon
attention. Nous en avons malheureusement reçu confirmation par de nombreuses
sources. »
     
    Le 17 décembre 1942, la Grande-Bretagne, les États-Unis,
l’URSS et le Comité national de la France Combattante à Londres révèlent
solennellement que les Juifs d’Europe sont en train d’être exterminés.
    « Les États s’engagent à ce que les responsables de ces
crimes n’échappent pas au châtiment. »
    Mais ils n’annoncent aucune initiative susceptible d’arrêter
le « voyage vers la mort ».
    Et ce n’est pas la menace d’une mise en jugement, une fois
le conflit terminé, qui peut faire reculer les bourreaux.
     
    Et ce n’est pas non plus le message du pape Pie XII, diffusé
sur les ondes de Radio-Vatican, le 24 décembre 1942, qui va arrêter le « voyage
vers la mort » de millions de personnes.
    Le pape déclare que l’humanité doit formuler le vœu de « ramener
la société à l’inébranlable centre de gravitation de la loi divine.
    « Ce vœu, l’humanité le doit à des centaines de
milliers de personnes qui, sans aucune faute de leur part, par le seul fait de
leur nation ou de leur race, ont été vouées à la mort ou à une progressive
extinction ».
    Mais aussitôt, Pie XII, comme s’il craignait d’avoir
pris le parti des Juifs, ajoute, réduisant ainsi la « solution finale »
à un aspect parmi d’autres de la cruauté de la guerre :
    « Ce vœu, l’humanité le doit à ces milliers et milliers
de non-combattants, femmes, enfants, infirmes, vieillards auxquels la guerre
aérienne – dont nous avons depuis le début dénoncé maintes fois les
horreurs – a sans distinction enlevé la vie, les biens, la santé, les
maisons, les asiles de la charité et de la prière. »
     
    L’ambassadeur britannique à Rome s’étonne, suggérant que « le
Vatican, au lieu de penser uniquement au bombardement de Rome – par l’aviation
anglaise –, devrait s’interroger sur ses devoirs face au crime contre l’humanité
sans précédent que représente la campagne d’extermination des Juifs par Hitler ».
    Le cardinal Maglione, secrétaire d’État, a répondu :
    « Le pape ne saurait condamner les atrocités
particulières ni vérifier le nombre de Juifs tués rapporté par les Alliés. »
    Cependant, le Vatican savait par plusieurs sources quels
étaient le but et les conditions du « voyage » auquel les Juifs –
les « non-aryens », écrit le Vatican – étaient condamnés.
     
    Le 26 décembre 1942, Joseph Goebbels note :
    « Le discours du pape est dénué de toute signification
profonde. Il porte sur des généralités qui suscitent le désintérêt le plus
total dans les pays en guerre. »
     
    Que dire ?
    Nommer le crime et réclamer le
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