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1942-Le jour se lève

1942-Le jour se lève

Titel: 1942-Le jour se lève
Autoren: Max Gallo
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Europe, ce danger a été reconnu, et nos lois antisémites ont été
adoptées, État après État.
    « La juiverie internationale a appris ainsi que les
prophéties nationales-socialistes ne sont pas des phrases en l’air… »

 
43 .
    Hitler a raison.
    Les prophéties nationales-socialistes ne sont pas des
phrases en l’air. Elles sont des corps martyrisés, pantelants. Elles ont la
couleur du sang, l’odeur de la mort.
     
    Lorsque Hermann Goering dans un discours au Sportpalast de
Berlin déclare que la guerre est une « grande guerre des races » qui
décidera « si les Allemands et les Aryens survivront ou si les Juifs
domineront le monde », il faut savoir que des centaines de milliers de
Juifs, en Pologne, en Ukraine, mais aussi en Hollande, en France, dans tous les
États d’Europe, ont été exterminés.
     
    Les prophéties nationales-socialistes ne sont pas des « phrases
en l’air ».
     
    Lorsque Goering ajoute que Churchill et Roosevelt sont « des
drogués et des malades mentaux qui s’agitent au bout des ficelles des Juifs »,
il faut entendre les cris des femmes et des enfants qu’on enferme dans les
wagons qui vont les transporter jusqu’à Auschwitz.
    Il faut lire dans les carnets de Himmler cette note du 10 décembre
1942, rédigée après un entretien avec le Führer :
    « Juifs en France – 600 000-700 000 –
s’en débarrasser ? »
    Et Himmler dit à ses subordonnés :
    « Le Führer a donné ordre que les Juifs et tous les
ennemis du Reich en France soient arrêtés et emmenés. »
     
    Et dans l’ancienne zone libre, maintenant occupée, la police
de Vichy, les gendarmes, les membres du Service d’ordre légionnaire organisent
des rafles, des perquisitions, arrêtent, frappent, poussent dans les wagons.
    Souvent, au moment des rafles, des portes s’entrouvrent, des
mains se tendent pour accueillir les persécutés, les cacher.
    Mais ceux qui sont entassés dans les wagons vont découvrir, au
bout de ce voyage dans l’inimaginable, Auschwitz-Birkenau.
     
    Là, dans cette plus grande usine de mort de l’Histoire, 1,5 million
de personnes ont été tuées, par le gaz, les coups, l’épuisement, la
malnutrition, une balle dans la nuque.
     

     
    Le commandant d’Auschwitz, Rudolf Höss, est à la tête d’une
véritable ville, qui est comme la préfiguration de la société nazie, avec sa
zone résidentielle – pour les 2 000 SS et leurs familles –,
son usine, son camp de travail, son camp d’extermination.
    On enfourne dans les chambres à gaz des centaines de
milliers de personnes « sélectionnées », Juifs d’abord, mais aussi
tsiganes, prisonniers de guerre soviétiques.
     
    « Mes fonctions m’obligeaient à assister à tout le
déroulement de l’opération, raconte Rudolf Höss.
    « Jour et nuit, je devais être là pendant qu’on s’occupait
à extraire les cadavres, à les brûler, à leur arracher leurs dents en or, à
leur couper les cheveux. Ces horreurs duraient des heures […]. Il m’incombait
même d’observer la mort à travers les lucarnes de la chambre à gaz : c’étaient
les médecins qui le désiraient. Je ne pouvais échapper à tout cela parce que j’étais
celui vers lequel étaient tournés tous les regards. Je devais montrer à tous
que je ne me contentais pas de donner des ordres et d’organiser les préparatifs,
mais que j’assistais à toutes les phases des opérations, tout comme je l’exigeais
de mes subordonnés. »
     
    Tels sont les actes qui ne sont pas « paroles en l’air ».
    Quand, le 14 décembre 1942, Goebbels dit :
    « La race juive a préparé cette guerre, elle est l’instigatrice
spirituelle de tout ce malheur qui s’est abattu sur ce monde… Le Führer l’a
prophétisé, cela veut dire l’effacement de la race juive en Europe et, si
possible, du monde entier », cela devient cette lettre d’un soldat de la Wehrmacht
qui écrit en 1942 à sa famille :
    « […] Je me suis arrêté pour déjeuner – non loin
de Brest-Litovsk – 1 300 Juifs venaient d’être exécutés la
veille.
    « Ils avaient été conduits auprès d’une fosse, hors de
la ville. Hommes, femmes et enfants durent se dévêtir entièrement et furent
ensuite liquidés d’une balle dans la nuque. Les habits furent désinfectés et
réutilisés.
    « Je suis convaincu que si la guerre dure trop longtemps,
les Juifs finiront en saucisses et seront servis à des prisonniers de guerre
russes
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