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1942-Le jour se lève

1942-Le jour se lève

Titel: 1942-Le jour se lève
Autoren: Max Gallo
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assassinat, écrit Giraud.
C’est pourquoi l’atmosphère est pour le moment défavorable à un entretien
personnel entre nous. »
     
    Dernier jour de l’année 1942.
    Voilà des semaines que la tension est telle que de Gaulle n’a
guère eu l’occasion de passer plus de quelques heures avec les siens à
Hampstead.
    Il va les rejoindre ce soir. Mais avant de quitter Carlton
Gardens, il veut s’adresser au personnel civil et militaire du quartier général
de la France Combattante.
    Il entre dans la salle de réunion où le silence s’établit. Le
général Valin et l’amiral Auboyneau s’avancent, présentent les vœux.
    — Je suis ému, commence de Gaulle.
    Il pense à ceux qui, en ce moment même, dans le désert ou la
clandestinité, se battent.
    — On nous demande de mettre des cadavres sur tous les
champs de bataille et aux poteaux d’exécution, dit-il.
    Il a la gorge serrée, la voix sourde. Il sent les yeux fixés
sur lui. Il a la charge de tous ces destins.
    — Les Français, dit-il, n’ont qu’une seule patrie. Il
faut qu’ils livrent « un seul combat », avec « une seule ardeur,
un seul dégoût, une seule fureur ».
    « La France est et restera une et indivisible. »

 
41 .
    Les paroles de De Gaulle, en cette fin d’année 1942, dans
une France désormais entièrement occupée, irriguent tous les mouvements de
résistance.
     
    « Contre Vichy, contre Hitler, vive l’unité de la
Résistance française », titre Le Populaire, le journal clandestin
du parti socialiste.
    Jean Moulin, avec émotion, découvre que le journal reproduit
l’ Adresse de toute la Résistance française à Roosevelt et à Churchill.
    Voilà des semaines – depuis le débarquement américain
en Afrique du Nord, le 8 novembre – que Moulin, voyant les chefs de
réseau les uns après les autres, s’emploie à obtenir cette unité autour de De
Gaulle et de la France Combattante.
    Les mouvements saluent avec reconnaissance le général de
Gaulle chef incontesté de la Résistance, qui groupe plus que jamais tout le
pays derrière lui.
    « Ils demandent instamment que les destinées nouvelles
de l’Afrique du Nord libérée soient remises au plus tôt entre les mains du
général de Gaulle. »
     
    Jean Moulin va de Nice à Lyon, à Toulouse. Il peut même, puisqu’il
n’y a plus de ligne de démarcation, se rendre à Paris.
    Mais la prudence s’impose.
    La police de Vichy le surveille, mais il n’est, pour elle, qu’un
préfet à la retraite. Il ne cache pas qu’il ne partage pas les idées de Laval, mais
cette franchise est gage de sincérité. N’a-t-il pas été reçu par Laval ?
     
    La Gestapo est, elle, plus méfiante. Elle s’est installée
dans toutes les grandes villes de l’ancienne zone libre.
    Heureusement, Nice est occupée par les Italiens, et l’OVRA –
la police de Mussolini – est moins efficace que la Gestapo.
    Moulin est donc toujours sur ses gardes.
    Il est l’homme clé de la Résistance, celui qui contrôle les
liaisons avec Londres, donc les lieux, les dates des parachutages.
    C’est lui qui reçoit et répartit les fonds envoyés par
Londres, et les armes.
    Ces pouvoirs décisifs suscitent, il le sait, contestations
ici et là, inquiétudes et jalousies.
    Mais la volonté d’unité, de fusion, l’emporte sur les
ferments de division.
     
    Et puis il y a, plus forte que tout, la volonté de se battre.
Des maquis surgissent en ce mois de décembre 1942 – ainsi dans l’Ain.
    La Résistance organise autour d’un attaché de la SNCF –
René Hardy – un réseau Fer, pour coordonner la « bataille du rail ».
    Chaque mouvement de résistance se dote de corps francs.
    L’Armée secrète (AS), commandée par le général Delestraint, se
constitue cependant que se crée l’Organisation de Résistance de l’Armée (ORA). Elle
regroupe les officiers « giraudistes », ceux qui ont choisi Pétain en
1940 et lui sont encore fidèles.
    L’un d’eux, le général Frère, a même présidé le tribunal
militaire qui, en août 1940, a condamné de Gaulle à mort ! Mais ils sont « patriotes »
et… soucieux de leur avenir maintenant que la victoire allemande s’éloigne.
    À cela s’ajoutent le Front National, les Francs-Tireurs et
Partisans Français, la MOI, liés au parti communiste.
    Or l’entrée des troupes allemandes en zone libre a fait
basculer dans la guerre cette France de Vichy, moins exposée depuis 1940.
    L’ennemi est
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