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1942-Le jour se lève

1942-Le jour se lève

Titel: 1942-Le jour se lève
Autoren: Max Gallo
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désormais présent : les corps francs, les
FTPF, les « terroristes » de la MOI l’attaquent.
     
    À Lyon, un Allemand est blessé à coups de pistolet.
    À Toulon, un convoi de la Wehrmacht est attaqué.
    À Limoux, des républicains espagnols abattent le premier SS
tué en zone Sud. Des policiers de Vichy, des membres du Service d’Ordre
Légionnaire sont visés : la Résistance doit, proclame-t-on, « châtier
les traîtres ».
    On attaque des prisons, pour libérer les « patriotes »
détenus. Un commando, le 24 décembre, arrache Bertie Albrecht, la compagne
du fondateur de Combat Henri Frenay, de l’asile d’aliénés de Bron où
elle avait réussi à se faire transférer de la prison Saint-Paul en simulant la
folie.
    Les sabotages se multiplient.
     
    Il s’agit de créer pour les troupes d’occupation et les
collaborateurs un climat d’insécurité.
    Dans le nord de la France – l’ancienne zone occupée –,
les attaques contre les soldats allemands se multiplient. Des sentinelles sont
abattues.
    À Amiens, dans la nuit de Noël, le chef FTP de la Somme fait
exploser une bombe en plein milieu du réveillon au café-restaurant Le Royal, devenu Soldatenheim.
     
    La réplique de l’occupant est implacable.
    Le 26 décembre 1942, la presse publie le compte rendu
suivant :
    « Rennes, le 25 décembre – Au palais de
justice de Rennes s’est ouvert devant le tribunal militaire allemand le procès
intenté par les autorités d’occupation à trente terroristes, dont deux femmes, accusés
d’attentats, d’actes de sabotage commis à Rennes et dans la région, de vol d’explosifs
et de détention d’armes. […] On leur reproche, et leurs aveux confirment ces
accusations, de nombreux attentats commis au cours des derniers mois et dont
voici les principaux : attentats contre des bureaux d’embauchage de
travailleurs français en Allemagne, contre le siège du Francisme, contre le
local de la Légion des volontaires français contre le bolchevisme, contre M. Doriot
au théâtre de Rennes, contre des installations de l’armée allemande. Parmi les
actes de sabotage qui leur ont été reprochés, citons la destruction de lignes
téléphoniques, de câbles à haute tension et de matériel ferroviaire. »
     
    Seize de ces trente « patriotes » seront condamnés
à la peine capitale.
    Mais la répression ne peut étouffer la Résistance. Au
contraire. Dans son rapport du mois de décembre 1942, le préfet de la Somme
écrit :
    « Je vous ai signalé la recrudescence, au cours du mois
de décembre, des sabotages et attentats… des centaines de perquisitions et cinq
arrestations ont été opérées. Cependant, malgré le renforcement de la garde des
installations ferroviaires ordonné par l’autorité occupante, plusieurs actes de
sabotage ont été commis sur la voie ferrée. »
    C’est le temps de l’ Armée des ombres.
     

     

 
42 .
    En ces deux derniers mois de l’année 1942, Hitler prend-il
conscience que, dans tous les pays que ses troupes occupent, pillent et
martyrisent, une Armée des ombres se lève, minoritaire encore, mais qui
veut vaincre pour pouvoir vivre librement ?
    Hitler sait-il que les peuples qu’il a terrorisés, soumis, sentent
que s’esquisse « la fin du commencement » ?
     
    Mais le Führer paraît enfermé en lui-même.
    Il a le teint blafard, le regard souvent fiévreux et fixe. À
cinquante-trois ans, sa démarche est incertaine. Souvent penché en avant, voûté,
comme écrasé par des pensées, des visions, il frotte ses mains, les noue et les
dénoue. Et puis, tout à coup, il se redresse. Le visage crispé, il hurle, il
éructe, écrase de son mépris maréchaux, généraux, aides de camp.
    Et son entourage, ces héritiers des grandes dynasties
militaires tremblent, baissent la tête, n’osent lui faire face.
     
    Hitler oppose cette violence, cette rage aux arguments
raisonnés des officiers d’état-major. Le nouveau chef d’état-major, le général
Kurt Zeitzler, l’adjure d’ordonner le repli de la VI e  armée de
Paulus qui risque d’être encerclée dans le chaudron de Stalingrad.
    Hitler crie, furieux : « Je ne quitterai pas la
Volga, je ne me replierai pas. »
     
    Quand, le 22 novembre, les armées russes ont fermé l’« anneau »
à Kalatch, que les 200 000 hommes de Paulus sont dans la nasse, Hitler
dit seulement à Paulus :
    « Transportez votre quartier général à l’intérieur de
la ville
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