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Satan à St Mary le bow

Satan à St Mary le bow

Titel: Satan à St Mary le bow
Autoren: Paul C. Doherty
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partisans de Montfort ?
    Burnell acquiesça d’un signe de tête.
    — Ce n’est qu’ainsi que mon agent a pu être découvert, répliqua-t-il avec fermeté. Quelqu’un, un des clercs, a livré des renseignements confidentiels qu’il aurait dû tenir secrets. Peut-être n’était-ce pas par désir de trahison, mais par cupidité, pour une bourse remplie d’or. Quoi qu’il en soit, s’il est pris, conclut d’une voix amère Burnell, soyez assuré qu’il sera pendu haut et court comme les autres.
    — Et maintenant ? lança le roi. Qu’allons-nous faire, maintenant ?
    Il s’approcha du chancelier et lui tapota l’épaule.
    — Il y a peu, continua doucement Édouard, je comparais ces comploteurs, ces rebelles, la lie de notre cité, à des rats ; je vous considère, Monseigneur, comme mon tueur de rats. Vous devez débusquer cette vermine.
    Le chancelier toussa et s’éclaircit la gorge.
    — J’ai choisi un homme, reprit-il, un autre clerc qui travaille actuellement à la Cour royale de justice. Burnell s’interrompit et jeta au roi un regard anxieux.
    — C’est probablement notre seul et dernier espoir, Sire !
    — Bien, murmura le roi. Mais ne lui dites pas que vous soupçonnez la présence d’un espion au coeur même du palais de Westminster. Après tout, il se pourrait que cela fût un de ses amis ! conclut-il sur un ton significatif.
    C’était toujours ici qu’ils se rassemblaient, dans l’ossuaire de cette église déserte de Londres, au centre de cette crypte rongée de moisissure et de poussière, dans cet endroit clos et secret, dissimulé aux regards des curieux et des espions. Ils avaient entonné leur prière à Lucifer, l’Étoile du Matin Déchue, les mains tendues au-dessus d’un grossier autel en pierre recouvert de symboles mystiques entourant une croix renversée. La lueur hésitante et crue de l’unique torche éclairait l’obscurité glacée, mais ne révélait rien des treize personnages qui avaient rabattu le capuchon de leur cape et dissimulé leur visage sous des masques de cuir brut. Ils ne savaient même pas qui étaient les autres. Seul leur chef, La Cagoule, silencieux comme toujours, connaissait leur identité. Par des pactes macabres et des serments de sang, ils s’étaient engagés à abattre le roi et à fomenter la révolte. C’était l’essence même de leur existence, le lien qui les unissait, et ils étaient là pour savoir comment mener leur entreprise à bien. La silhouette à la droite du chef prit la parole d’une voix rauque, étouffée par le masque ; ses mots — presque des chuchotements — se répercutèrent dans la pièce glaciale et sinistre.
    — C’est fait, murmura-t-il. Ceux qui mettaient en danger notre Grand Dessein, l’espion et l’assassin, ont été supprimés et expédiés là où il se doit.
    — N’existe-t-il aucune autre menace ? demanda un membre du groupe.
    — Oui et non, répondit le premier interlocuteur, jetant un regard circulaire à ses compagnons. Notre Maître, dit-il en saluant la silhouette assise, notre Maître affirme que le roi et ses gens ont nommé un clerc pour mener l’enquête. Notre agent à la Chancellerie nous a avertis qu’il nous faudrait nous méfier de lui.
    — Pourquoi ? lança quelqu’un. Quel danger représente-t-il ?
    La Cagoule leva la main pour réclamer le silence et fit un signe en direction de l’obscurité. Une vieille femme, ridée et voûtée par l’âge, s’avança péniblement et s’accroupit au milieu du groupe en jetant des regards anxieux à la ronde. Elle repoussa ses cheveux clairsemés de son visage décharné avant de plonger la main dans un sac de cuir sale qu’elle avait apporté et d’en sortir un coq noir aux plumes soyeuses qui frémissait dans sa main, mais était incapable de se débattre à cause du blé drogué qu’il avait mangé. La vieille souleva le coq, salua d’abord La Cagoule, puis l’autel, avant de marmonner une prière et de mordre dans le cou grassouillet du coq dont le corps tressaillit follement et devint flasque, tandis que la vieille, la bouche souillée de sang, de chair et de plumes, levait les yeux et regardait triomphalement l’assemblée qui avait assisté impassiblement à cette scène. Elle aspergea de sang le sol crasseux en une parodie blasphématoire du prêtre qui purifie les fidèles avec un rameau d’hysope, avant le début de la messe. Puis la vieille sorcière s’agenouilla et se mit à examiner
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