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Le templier déchu

Le templier déchu

Titel: Le templier déchu
Autoren: Mary Reed McCall
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des souvenirs.
    — Lucas, fit Alexandre en le saluant d’un hochement de tête moqueur. Je crois me rappeler que toi-même tu portais des chaînes lors de notre dernière rencontre.
    Les yeux de Lucas de Compton flamboyèrent et ses traits se durcirent.
    — C’est vrai, acquiesça-t-il. Et par ta faute, si ma mémoire est bonne. Avec le recul, je devrais, je suppose, t’être reconnaissant de m’avoir fait bannir de la confrérie juste avant la vague d’arrestations. Je ne m’en rendais pas compte à l’époque, mais aujourd’hui...
    Il eut un sourire dédaigneux. Alexandre serra les poings. Même au temps où tous deux faisaient partie du cercle intérieur de l’ordre du Temple – tout comme Damien, Jean et Richard –, Lucas n’avait jamais été un ami. Un complice dans le crime, peut-être, car l’un comme l’autre avaient constamment manqué à leurs vœux sacrés. En effet, s’ils adoraient guerroyer, ils n’appréciaient pas d’obéir, et de mener une vie chaste et vertueuse.
    Les Templiers étaient des moines guerriers redoutables, craints et respectés. Placés sous l’autorité du pape, ils avaient eu pour mission de défendre le christianisme, non seulement en Terre Sainte, avant que les Sarrasins prennent Saint-Jean-d’Acre, mais aussi dans le monde entier. Et la clé de leur puissance, beaucoup en étaient persuadés, résidait dans la volonté stoïque dont ils faisaient preuve pour résister aux tentations de la chair.
    Or Alexandre n’avait jamais pu respecter le vœu de chasteté. Et, de fait, il avait également trahi son vœu d’obéissance, à l’instar de Lucas qui était peut-être pire que lui. Tout naturellement, ils s’étaient entraidés, chacun s’arrangeant pour que les incartades de l’autre soient passées sous silence.
    Il en avait été ainsi pendant un certain temps. Où qu’ils aillent, le monde était plein de jolies garces complaisantes, éblouies par la prestance de ces valeureux chevaliers. Puis, un jour, Lucas avait franchi la limite en prenant du bon temps avec une fille qui n’était pas consentante.
    Ce viol avait signé la fin de la récréation aux yeux d’Alexandre qui, par le plus grand des hasards, avait surpris son camarade en pleine action. Il en avait conçu une telle fureur qu’il avait failli le passer au fil de son épée.
    Il n’avait cependant pas hésité à le dénoncer auprès de leurs supérieurs.
    Le scandale qui en avait résulté avait dévoilé leurs turpitudes au grand jour. On les avait jetés en prison. Jugé par ses pairs, Lucas avait été banni de l’ordre du Temple. Puis, deux semaines plus tard, Alexandre avait connu son sort : escorté par Jean, Damien et Richard, il quitterait Chypre et retournerait en France pour apprendre son châtiment de la bouche même de Jacques de Molay, le grand maitre du Temple.
    C’est exactement ce qui se serait passé si le roi Philippe le Bel n’avait choisi ce moment précis pour ordonner l’arrestation massive de tous les Templiers de France.
    Du jour au lendemain, les chevaliers avaient été pourchassés, emprisonnés et soumis à la question. Les plus chanceux avaient fui. Et ces événements dramatiques avaient marqué la fin de l’ordre du Temple.
    — Au fond, tes sentiments envers l’ordre du Temple ne doivent pas être très différents des miens, reprit Lucas d’un ton léger teinté de moquerie. Toutes ces tortures, ces humiliations, à cause d’une confrérie qui t’avait rejeté.
    — Je suis différent de toi, Lucas, répliqua Alexandre d’un ton coupant. Dieu merci !
    Sans prévenir, Lucas se jeta sur lui, le poing levé, dans l’intention manifeste de répondre à l’insulte par les coups.
    Le comte d’Exford le retint.
    — Du calme. Si vous lui abîmez le visage, cela ne servira mes plans en aucune façon, gronda-t-il.
    Lucas lui retourna un regard furibond.
    — Quels plans ? Je croyais que vous vouliez seulement savoir comment il était entré en possession d’un objet ayant appartenu au trésor des Templiers. Vous avez votre réponse, maintenant. Quant à moi, je n’en ai pas fini avec ce...
    — Monsieur, vous oubliez quelle est votre place ! tonna le comte. Ce prisonnier m’appartient, c’est à moi d’en disposer comme je l’entends. Et pour ce que je lui réserve, il me le faut intact. C’est compris ?
    Lucas marmonna de vagues excuses avant de se mettre au garde-à-vous.
    Alexandre eut un claquement de langue ironique.
    — Je suis
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