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Le templier déchu

Le templier déchu

Titel: Le templier déchu
Autoren: Mary Reed McCall
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qu’on me rende la besace en cuir qui m’a été confisquée quand vos hommes m’ont appréhendé. Elle recèle quelques possessions personnelles qui ont une valeur sentimentale.
    — Reste-t-il des objets qui proviennent du trésor des Templiers ? demanda Exford à Stephen qui venait de les rejoindre.
    — Non, messire. Juste quelques parchemins roulés et noués. Rien qui vaille de la monnaie sonnante et trébuchante.
    Alexandre demeura aussi impassible que possible sous le regard du comte. Il sentait que Lucas le dévisageait avec attention. Peut-être ce dernier se souvenait-il du ciboire, mais il n’avait certainement jamais entendu parler des parchemins. Alexandre lui-même ignorait leur présence au fond du sac qu’il avait dérobé à Jean de Clifton.
    Les parchemins avaient en réalité une valeur bien supérieure à celle de la vaisselle en or qu’ils côtoyaient. Ils faisaient partie du fameux trésor et provenaient de Terre Sainte.
    Le comte d’Exford finit par hocher la tête de mauvaise grâce.
    — Très bien. Finissons-en avec cette affaire et commençons les préparatifs. Messire Stephen, veuillez détacher le prisonnier et...
    — Je n’ai pas fini, l’interrompit Alexandre, qui ressentait des fourmillements, comme chaque fois qu’il jouait avec le feu. Au cas, fort peu probable, où je réussirais à sauver ma peau à l’issue de cette aventure, j’aurai besoin d’argent afin de subvenir à mes besoins.
    Cette fois, le comte faillit s’étrangler :
    — Vous exigez d’être payé pour avoir le privilège d’éviter la potence ?
    Alexandre s’autorisa un demi-sourire.
    — En pièces d’or. Lorsque vos soldats m’ont arrêté, je me proposais de vendre ce ciboire à un orfèvre de Carlisle et d’utiliser l’argent pour aller m’installer dans un coin reculé d’Écosse. Mais ce projet étant tombé à l’eau...
    — Combien ? s’enquit le comte d’un ton neutre.
    — Cinq cents livres.
    Alexandre marqua une pause après avoir énoncé cette somme faramineuse, puis ajouta :
    — Et j’en exige la moitié dès maintenant.
    Comme prévu, un silence de plomb accueillit cette ultime forfanterie. Cependant, à sa grande surprise, le comte parut réfléchir à sa demande.
    Il ne pouvait pourtant ignorer qu’en lui donnant satisfaction, il prendrait de gros risques. En effet, une fois en possession des deux cent cinquante livres, rien ne l’empêcherait de leur fausser compagnie à la première occasion pour aller se réfugier en Écosse.
    Mais peut-être qu’Exford envisageait de s’assurer de son obéissance en lui extirpant une espèce de serment à la manière des Templiers.
    Si tel était le cas, il était vraiment le dernier des imbéciles !
    Le comte se détourna soudain et entraîna Lucas à l’écart, sans doute pour lui demander son avis. Ce répit donna à Alexandre l’occasion de s’interroger sur ce trait de caractère peu reluisant qui lui était propre et lui empoisonnait la vie depuis aussi longtemps qu’il s’en souvienne.
    Car la triste vérité était que, en matière d’honneur, il ne ressemblait en rien à son frère Damien, ou à leurs amis Richard et Jean.
    Il s’en était aperçu des années auparavant, lorsqu’il était tombé amoureux d’une noble damoiselle de la cour, dame Margaret Newcomb, qu’il n’avait pas hésité à séduire. La belle était tombée enceinte et son père, indigné, avait donné le choix à Alexandre. Soit il assumait sa faute et subissait le déshonneur qu’un puissant seigneur qui s’estimait trompé pouvait faire endurer à un simple chevalier, soit il quittait l’Angleterre pour toujours, entrait au service des Templiers et partait guerroyer en Terre Sainte.
    Même s’il avait le cœur déchiré, Alexandre n’avait pas été long à prendre sa décision. Oh, il s’était convaincu que cela valait mieux pour tout le monde, y compris Margaret ! Mais au fond, il savait qu’il avait choisi la voie la plus facile, celle de la fuite.
    Par pure lâcheté.
    Était-ce un reliquat de mauvaise conscience qui l’avait poussé par la suite à s’illustrer au plus fort de la bataille ?
    À cette époque, il n’était peut-être pas très respectueux de ses vœux, mais il avait mis son épée au service de Dieu et se battait avec une telle intrépidité qu’il avait fini par intégrer le cercle intérieur de la confrérie, réservé à l’élite des Templiers.
    Son frère Damien l’y avait rejoint quelque
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