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Le prix de l'indépendance

Titel: Le prix de l'indépendance
Autoren: Diana Gabaldon
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donnée Murray. Prenez ça, vous en aurez besoin.
    Denzell la repoussa de la main.
    — Nous avons ce qu’il faut.
    — Moi aussi, insista William.
    Il la lança à Rachel qui la saisit au vol par réflexe. Elle parut aussi surprise par sa propre réaction que par le geste de William. Il lui sourit, le cœur gros.
    — Bonne chance, lança-t-il sur un ton bourru.
    Il fit tourner son cheval et s’éloigna au petit trot sans un regard en arrière.

    Denzell le regarda s’éloigner et glissa à sa sœur :
    — Tu sais que c’est un soldat britannique ? Probablement un déserteur.
    — Et alors ?
    — La violence accompagne ce genre d’homme. Tu le sais. Rester trop longtemps en sa compagnie est dangereux, non seulement sur le plan physique mais également sur le plan spirituel.
    Rachel resta silencieuse un long moment, contemplant la route déserte. Dans les arbres les insectes bourdonnaient. Puis elle fit faire demi-tour à sa mule et déclara avec flegme :
    — Denzell Hunter, ne serais-tu pas un hypocrite ? Il a sauvé ma vie et la tienne. Tu aurais préféré lui tenir la main devant mon cadavre coupé en morceaux dans cet endroit affreux ?
    — Non, répondit son frère tout aussi calmement. Je remercie Dieu qu’il ait été là pour te sauver. Je pèche peut-être en préférant ta vie au salut de l’âme de ce jeune homme mais je ne suis pas assez hypocrite pour ne pas le reconnaître.
    Elle lui adressa une moue narquoise, ôta son chapeau et l’agita devant elle pour chasser un nuage d’insectes.
    — Je suis honorée. Mais pour ce qui est du danger de fréquenter des hommes violents, n’es-tu pas en train de me conduire auprès d’une armée pour nous enrôler ?
    Il eut un petit rire contrit.
    — Bien vu. Tu as peut-être raison et je suis un hypocrite. Mais, Rachel… poursuivit-il en se penchant pour saisir la bride de sa mule, tu sais que je ferai tout pour qu’il ne t’arrive aucun mal, physiquement et moralement. Tu n’as qu’un mot à dire et je trouverai une famille d’Amis pour t’accueillir. Tu seras à l’abri. Je sais que le Seigneur m’a parlé et je dois obéir à ma conscience.
    Elle le dévisagea longuement.
    — Qui te dit que le Seigneur ne m’a pas parlé à moi aussi ?
    Les yeux de Denzell s’illuminèrent derrière ses verres.
    — Vraiment ? J’en suis très heureux pour toi. Que t’a-t-il dit ?
    — Il m’a dit : « Empêche ta tête de lard de frère de commettre un suicide ou tu auras des comptes à me rendre. »
    Elle lui tapa sur les doigts pour lui faire lâcher sa bride.
    — Si nous devons rejoindre l’armée, Denny, ne perdons plus de temps. Allons-y, conclut-elle en talonnant sa mule.

    William chevaucha quelques minutes le dos bien droit, exhibant l’élégance de sa monte. Une fois hors de vue, il ralentit et perdit de sa raideur. Il était navré de quitter les Hunter mais ses pensées le portaient déjà vers l’avenir.
    Burgoyne. Il l’avait rencontré une fois, dans un théâtre, où il était venu voir une pièce écrite par le général en personne. Il ne se souvenait pas de la trame car il avait été trop occupé à flirter du regard avec une jeune fille occupant la loge voisine mais il était ensuite allé avec son père féliciter le fringant dramaturge grisé par le triomphe et le champagne.
    A Londres, Burgoyne était surnommé « Gentleman Johnny ». La haute société londonienne se l’arrachait, en dépit du fait que sa femme ait dû fuir en France quelques années auparavant pour échapper à une arrestation pour dettes. Cela étant, c’était là un délit tellement courant que personne ne vous en tenait rigueur.
    Que oncle Hal semble apprécier John Burgoyne, en revanche, le surprenait davantage. Oncle Hal n’avait guère de patience pour le théâtre et encore moins pour les dramaturges, même si, étrangement, il possédait dans sa bibliothèque les œuvres complètes d’Aphra Behn. Lord John lui avait confié un jour, sous le sceau du secret, que son frère Hal avait été autrefois passionnément attaché à Mme Behn. A l’époque, il était veuf et n’avait pas encore épousé Minnie.
    Son père lui avait expliqué :
    « C’est que, vois-tu, Mme Behn étant morte, il ne risquait rien. »
    Désireux de ne pas montrer son incompréhension, William avait hoché la tête d’un air entendu même s’il ne voyait pas du tout ce que son père entendait par là.
    Il avait depuis longtemps cessé de chercher à comprendre son
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