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Le prix de l'indépendance

Titel: Le prix de l'indépendance
Autoren: Diana Gabaldon
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des expéditions de ravitaillement. Celles-ci pouvaient être organisées par des Hessiens de l’armée de Howe, désireux d’attirer Washington hors de sa cachette dans les montagnes de Watchung, comme par des troupes continentales cherchant désespérément de quoi se nourrir.
    Les voyageurs, en temps normal chaleureusement accueillis en leur qualité de porteurs de nouvelles, étaient à présent repoussés à coups de mousquet et d’insultes. Il était de plus en plus difficile de s’approvisionner. La présence de Rachel leur permettait parfois d’approcher suffisamment les autochtones pour leur offrir de l’argent en échange de nourriture. La petite réserve de pièces d’or et d’argent de William leur fut fort utile. Denzell avait placé le gros du produit de la vente de leur maison dans une banque à Philadelphie afin d’assurer l’avenir de sa sœur. Quant aux billets émis par le Congrès américain, personne n’en voulait.
    William pouvait difficilement se faire passer pour un quaker. Sa taille et son allure mettaient les gens mal à l’aise tout autant que son silence. En effet, gardant en mémoire le triste sort du capitaine Nathan Hale, William refusait de prétendre vouloir s’enrôler dans l’armée continentale ou de poser des questions qui pourraient plus tard permettre de l’accuser d’espionnage.
    Il n’avait pas discuté de leur séparation avec les Hunter et ces derniers avaient soigneusement évité de l’interroger sur ses projets. Néanmoins, tous trois savaient que le moment était venu. Il le perçut dans l’air à son réveil. Quand Rachel lui tendit un morceau de pain pour le petit déjeuner, sa main effleura la sienne et il manqua la retenir. Elle le sentit et releva des yeux surpris vers lui. Ce matin-là, ils étaient plus verts que marron. Il aurait volontiers envoyé la sagesse au diable et l’aurait embrassée (il pensait qu’elle n’y verrait pas d’objection) si son frère n’avait surgi au même moment d’entre les buissons, reboutonnant sa braguette.
    Il choisit le lieu, tout à coup. Repousser l’échéance ne servait à rien et mieux valait ne pas trop réfléchir. Il arrêta son cheval au milieu d’un carrefour, surprenant Denzell qui tira trop brusquement sur ses rênes et fit regimber sa jument.
    — C’est ici que je vous abandonne, annonça William plus sèchement qu’il ne l’avait voulu. Je continue vers le nord alors que vous devriez vous diriger vers l’est où vous rencontrerez tôt ou tard des représentants de l’armée de Washington…
    Il hésita mais une mise en garde était nécessaire. D’après ce que leur avaient dit des fermiers, Howe avait envoyé des troupes dans la région.
    — … Si vous tombez sur des troupes britanniques ou des mercenaires hessiens… Vous parlez allemand ?
    — Non, répondit Denzell. Juste un peu de français.
    — C’est parfait. La plupart des officiers hessiens le parlent couramment. Si ce n’est pas le cas et que les Hessiens vous donnent du fil à retordre, dites-leur : Ich verlange, Euren Vorgesetzten zu sehen ; ich bin mit seinem Freund bekannt . Cela signifie : « Conduisez-moi à votre officier. Je connais son ami. » Dites la même chose si vous rencontrez des troupes britanniques.
    Il ajouta un peu sottement :
    — En anglais, bien sûr.
    Cela fit sourire Denzell.
    — Je te remercie, mais que faire une fois devant cet officier et qu’il nous demande le nom de ce soi-disant ami ?
    — Cela n’aura plus guère d’importance. En présence d’un officier, vous serez en sécurité. Si cela peut vous rassurer, vous pouvez répondre qu’il s’agit de Harold Grey, duc de Pardloe, colonel du quarante-sixième régiment d’infanterie.
    Contrairement à lord John, oncle Hal ne connaissait pas tout le monde mais tout le monde dans l’armée le connaissait, ne serait-ce que de réputation.
    Il vit Denzell remuer les lèvres, mémorisant le nom.
    Rachel, qui l’avait observé attentivement de sous son chapeau au bord affaissé, le souleva pour regarder William dans le blanc des yeux.
    — Et qui est ce Harold pour toi, Ami William ?
    Il hésita à nouveau mais, après tout, cela n’avait plus d’importance. Il ne reverrait jamais les Hunter. Bien que sachant que les quakers ne se laissaient pas impressionner par les rangs et les titres, il se redressa fièrement sur sa selle
    — Un parent, répondit-il avant de fouiller dans sa poche pour en sortir la petite bourse que lui avait
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