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Le prix de l'indépendance

Titel: Le prix de l'indépendance
Autoren: Diana Gabaldon
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la mule pendant que Rachel triait les branches les plus sèches et les enveloppait dans de la toile. S’ils trouvaient un refuge à la tombée de la nuit, ils auraient au moins de quoi faire un feu pour cuire leur dîner.
    Ils ne parlèrent pas beaucoup. Quand bien même ils auraient été d’humeur bavarde, le vacarme de la pluie sur le feuillage, le sol et leurs chapeaux les aurait obligés à crier.
    Trempés jusqu’aux os mais déterminés, ils chevauchèrent lentement vers le nord quart nord-est. Lorsqu’ils arrivèrent à un croisement de routes, Denny consulta sa boussole d’un air anxieux. Il ôta ses lunettes et les essuya sur un pan de sa veste.
    — Qu’en penses-tu, Ami William ? Aucune de ces routes ne se dirige précisément dans la direction que nous voulons et l’Ami Lockett n’a pas mentionné ce carrefour dans ses instructions. Celle sur laquelle nous sommes va vers l’est tandis que celle-ci semble mener vers le nord.
    Un fermier nommé Lockett et son épouse avaient été leur dernier contact avec l’humanité trois jours plus tôt. La femme leur avait servi un dîner, leur avait vendu du pain, des œufs et du fromage et Lockett leur avait indiqué la route pour Albany. Selon lui, ils devraient rencontrer des signes de l’armée continentale quelque part en chemin. Il n’avait en effet pas mentionné de carrefour.
    William regarda autour d’eux mais le terrain formait une dépression que la pluie avait transformée en une vaste mare. Impossible de déceler la moindre trace de passage. Néanmoins, la route sur laquelle ils se trouvaient était nettement plus large que celle qui la croisait.
    — On reste sur la même, déclara-t-il en éperonnant son cheval.
    Vers la fin de l’après-midi, il commença à s’inquiéter et à se demander s’il avait pris la bonne décision. Selon M. Lockett, ils devaient arriver dans un hameau appelé Johnson’s Ford en fin de journée. Naturellement, ils avaient été ralentis par le mauvais temps et, si le paysage alentour paraissait toujours désert et verdoyant, les fermes et les villages avaient tendance à apparaître aussi soudainement que les champignons après la pluie. Johnson’s Ford surgirait peut-être après le prochain virage. Rachel se pencha en avant sur sa selle et lui lança :
    — Le hameau a peut-être été dissous !
    Elle paraissait elle-même sur le point de se désagréger. Les bords détrempés de son chapeau de paille retombaient autour de sa tête et ses nombreuses couches de vêtements étaient si imbibées qu’elle ressemblait à un paquet de linge dégoulinant.
    William allait lui répondre quand son frère se dressa brusquement debout dans ses étriers en pointant un doigt devant lui.
    — Regardez !
    William crut qu’il avait aperçu leur destination mais il s’agissait uniquement d’un homme marchant dans leur direction d’un pas leste, un grand sac en toile fendu lui abritant la tête et les épaules. Dans leur état d’abattement, tout ce qui avait une forme vaguement humaine semblait une bénédiction et William talonna sa monture pour se porter à la rencontre de l’inconnu.
    Ce dernier le salua cordialement de sous son sac en toile.
    — Où allez-vous par un temps pareil ? demanda-t-il, une grimace dégoûtée révélant une canine brisée et jaunie par le tabac.
    — A Johnson’s Ford. Sommes-nous bien dans la bonne direction ?
    L’homme sursauta.
    — Johnson’s Ford, vous dites ?
    — Oui, c’est bien ce que je dis, répliqua William avec un soupçon d’irritation.
    Il comprenait que l’absence de compagnie dans ces régions rurales puisse inciter leurs habitants à vouloir retenir les voyageurs le plus longtemps possible, mais ce n’était pas le jour.
    — C’est encore loin ?
    L’homme secoua lentement la tête.
    — J’ai bien peur que vous vous soyez trompés de route, monsieur. Fallait tourner à gauche au carrefour.
    Rachel poussa un gémissement pitoyable. La lumière baissait déjà. Revenir au croisement leur prendrait plusieurs heures ; ils ne pouvaient espérer le rejoindre avant la tombée de la nuit.
    L’inconnu s’en rendit compte lui aussi et adressa un large sourire à William, dévoilant ses gencives brunes.
    — Si vous aviez la bonté de m’aider à rattraper ma vache et à la ramener à la maison, ma femme serait ravie de vous offrir un dîner et un lit.
    Faute d’autre solution, William accepta son offre avec autant de grâce que possible. Ils laissèrent Rachel
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