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Le prix de l'indépendance

Titel: Le prix de l'indépendance
Autoren: Diana Gabaldon
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parties intimes féminines. Ce n’était pas un thème dont il souhaitait discuter à portée d’ouïe de Mlle Hunter. Il lui rendit ses rênes et se hâta de changerde sujet avant qu’il ne fasse d’autres déclarations embarrassantes.
    — Vous parliez des activités troublantes du docteur John Hunter ?
    — C’est-à-dire que nous… ses étudiants… avons appris les mystères du corps humain grâce à l’observation du… corps humain.
    — Quoi, vous voulez parler de dissection ?
    — Oui, je sais, cette perspective peut rebuter et pourtant, voir la manière merveilleuse dont Dieu a agencé notre organisme ! Les complexités d’un rein, l’extraordinaire intérieur d’un poumon… William, je ne peux te décrire quelle révélation c’est !
    — Euh… oui, je vous crois sur parole.
    Il était à nouveau possible de se retourner, ce qu’il fit. Rachel s’était redressée et s’étirait, la tête renversée en arrière. Son chapeau de paille glissa sur sa nuque et le soleil illumina son visage. William sourit.
    — Où trouviez-vous les corps à disséquer ?
    Denny Hunter soupira.
    — C’était là l’aspect troublant. Bon nombre étaient des indigents provenant de l’hospice ou de la rue et morts dans des conditions pitoyables. Mais il y avait également beaucoup de criminels exécutés. Même si je devais me réjouir du fait que leur décès ait contribué à rétablir l’ordre social, je ne pouvais qu’être atterré par leur sort.
    — Pourquoi ?
    Hunter le regarda avec étonnement puis sembla comprendre.
    — Pardonne-moi, Ami William, j’oublie que tu n’es pas l’un des nôtres. Nous rejetons la violence, et encore plus le meurtre.
    — Même celui de criminels ? D’assassins ?
    Denzell secoua tristement la tête.
    — On peut les emprisonner ou les condamner à effectuer un labeur utile. Mais que l’Etat commette un meurtre à son tour est une terrible violation des commandements de Dieu et cela nous rend tous complices de son péché. Ne le vois-tu pas ?
    — Je vois surtout que l’Etat a la responsabilité de ses sujets. Vous attendez des agents de police et des juges qu’ils veillent sur votre sécurité et celle de vos biens, n’est-ce pas ? Pour que l’Etat puisse assumer cette responsabilité, il faut qu’il en ait les moyens.
    — Je ne le conteste pas. Comme je l’ai dit, il peut emprisonner les criminels si nécessaire. Mais il n’a pas le droit de tuer des hommes en mon nom !
    — Ah non ? Avez-vous ne serait-ce qu’une petite idée de la nature de certains des criminels que l’on exécute ? Et de leurs crimes ?
    Hunter le regarda en arquant un sourcil.
    — Parce que toi, oui ?
    — Oui. Je connais le gouverneur de la prison de Newgate, c’est un ami de mon père ; encore un. J’ai dîné plusieurs fois avec lui et il m’a raconté des histoires qui défriseraient les boucles de votre perruque… si vous en portiez une, docteur.
    Hunter sourit à peine.
    — Appelle-moi par mon prénom, Ami William. Tu sais que nous ne reconnaissons pas les titres. Je comprends ce que tu dis. J’ai entendu et vu des choses plus terribles encore que ce que tu as pu entendre à la table de ton père. Mais la justice repose entre les mains de Dieu. Exercer la violence et prendre la vie d’autrui, c’est transgresser le commandement du Seigneur et commettre un péché mortel.
    — Si vous êtes attaqué, blessé, vous ne ripostez pas ? Vous n’avez pas le droit de vous défendre, de défendre votre famille ?
    — Nous nous en remettons à la bonté et à la miséricorde de Dieu. Et si nous sommes tués, nous mourons dans la ferme espérance de la résurrection.
    William médita sur la question quelques instants puis déclara sur un ton léger :
    — Ou vous espérez que quelqu’un acceptera d’exercer la violence à votre place.
    Denzell se raidit puis ravala ce qu’il s’apprêtait à rétorquer. Ils demeurèrent silencieux un bon moment et, quand la conversation reprit, elle ne porta plus que sur le chant des oiseaux.

    Le lendemain à leur réveil, il pleuvait. Ce n’était pas une averse orageuse mais un déluge implacable qui semblait bien parti pour durer toute la journée. Ils ne pouvaient rester où ils étaient. La corniche rocheuse qui les avait abrités pour la nuit était exposée en plein vent et le bois ramassé la veille si humide que le feu qu’ils allumèrent pour leur petit déjeuner donna plus de fumée que de chaleur.
    William et Denny chargèrent
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