Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

Le prix de l'indépendance

Titel: Le prix de l'indépendance
Autoren: Diana Gabaldon
Vom Netzwerk:
empressé dans ses manières. Tout en parlant, il se tenait penché en avant, les yeux brillants, ses mains sales constamment en mouvement sur ses genoux. Peut-être n’était-ce dû qu’au fait d’avoir de la compagnie (celle de Mme Johnson ne devait pas être bien gaie !), toutefois le père de William lui avait appris à se fier à son instinct. Il fouilla dans sa sacoche accrochée à l’un des pieux et en sortit la petite dague qu’il portait dans sa botte lorsqu’il était en selle.
    Rachel l’observa la glisser sous sa ceinture et rabattre sa chemise par-dessus. Elle parut inquiète mais ne protesta pas.
    La flamme de sa torche commençait à crachoter et menaçait de s’éteindre et William tendit un bras que Rachel accepta volontiers. Il aurait aimé la prendre par la taille mais il dut se contenter de sentir sa chaleur à une distance convenable.
    La masse de la ferme était plus noire que la nuit, l’arrière ne comportant ni porte ni fenêtre. Ils contournèrent le bâtiment en silence, leurs semelles s’enfonçant dans la terre détrempée. Un mince filet de lumière perçait sous les volets de la façade, seul signe d’une occupation humaine. Il entendit Rachel déglutir et effleura sa main avant de lui ouvrir la porte.
    — Dormez bien, chuchota-t-il. Ne vous inquiétez pas, nous partirons dès l’aube.

    Ce fut le ragoût qui lui sauva la vie. William s’endormit presque aussitôt que couché, écrasé par la fatigue, mais son sommeil fut perturbé par d’éprouvants cauchemars. Il avançait dans un long couloir quand il s’aperçut que les entrelacs ouvragés du tapis turc à ses pieds étaient des serpents. Ils se dressèrent en sifflant à son approche. Comme ils se mouvaient avec lenteur, il parvint à sauter par-dessus mais ses bonds le projetaient contre les murs qui semblaient se refermer sur lui.
    Le couloir se rétrécit bientôt au point qu’il dut avancer de biais, le mur d’en face si proche de son visage que baisser la tête était impossible. Il s’inquiétait de la présence des serpents mais ne pouvait les voir et devait faire des ruades, accrochant un corps lourd de temps à autre. Pris de panique, il en sentit un s’enrouler autour de sa jambe, remonter lentement, glisser sous sa chemise, lui ceindre la taille et lui donner de violents et douloureux coups de tête dans le ventre, cherchant un point à mordre.
    Il se réveilla en sursaut, haletant et en nage, et se rendit compte que la douleur dans son abdomen était bien réelle. Pris d’une crampe aiguë, il fléchit les genoux et roula sur le côté une fraction de seconde avant que la hache ne s’abatte là où s’était trouvée sa tête.
    Il lâcha un pet retentissant puis se jeta sans réfléchir vers la forme sombre qui tentait de retirer la hache plantée dans les lattes du plancher. Il attrapa une des jambes de Johnson et tira. L’homme tomba sur lui en jurant et lui attrapa le cou. William se débattit comme un beau diable, mais les mains se refermèrent sur sa gorge et sa vision s’obscurcit.
    Quelque part, quelqu’un criait. Par réflexe plus que par calcul, William envoya un coup de tête en plein visage de Johnson. Le choc fut douloureux mais l’étau qui lui écrasait la trachée se desserra. Il se dégagea d’un mouvement brusque, roula sur le côté et se releva.
    Les braises mourantes dans la cheminée ne projetaient qu’une faible lueur. Les cris provenaient d’une masse de corps qui s’agitaient dans un coin mais, pour le moment, il ne pouvait rien y faire.
    Johnson avait libéré sa hache d’un coup de pied. William aperçut l’éclat terne de sa lame juste au moment où l’autre l’abattait à nouveau vers son crâne. Il l’esquiva et parvint à agripper le poignet de son assaillant. Un des côtés de la lame heurta son genou et il tomba, entraînant Johnson dans sa chute. Heureusement, il leva l’autre genou à temps pour éviter d’être écrasé sous le poids du fermier.
    Il se jeta sur le côté, ressentit une forte chaleur dans son dos et comprit qu’ils avaient roulé au bord de la cheminée. Il tendit un bras en arrière, saisit une poignée de charbons ardents et les écrasa sur le visage de Johnson, ignorant la brûlure cuisante dans sa paume.
    Johnson retomba en arrière avec de brefs grognements étranglés, une main plaquée sur le visage. Il tenait toujours sa hache et, sentant William se relever, l’agita à l’aveuglette devant lui. William attrapa le
Vom Netzwerk:

Weitere Kostenlose Bücher