Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le combat des Reines

Le combat des Reines

Titel: Le combat des Reines
Autoren: Paul C. Doherty
Vom Netzwerk:
descendre.
    Mais vous
l'attendiez dans le noir avec votre garrot et Pain-Bénit a payé ses erreurs de
sa vie.
    — J'ai
cependant été empoisonné ! tempêta Guido. J'étais malade. Vous en avez été
témoin. J'ai bu ce qui était destiné à messire Gaveston.
    — Sottises !
répondis-je. Guido, vous êtes expert en médecine et en herbes. Je sais à
présent tout ce que j'ai besoin de connaître sur ce qu'Apulée appelle Violata
odorata . Ce qui m'a trompée, c'est qu'il y a maintes espèces de cette
fleur, et aussi son odeur très particulière. Les racines et les graines de la
violette peuvent troubler les humeurs du ventre, provoquer des vomissements, de
légères difficultés respiratoires, un épanchement des entrailles et parfois une
éruption sur la peau. En un mot, messire, vous vous êtes empoisonné vous-même
avec une plante qui n'est point malsaine, mais en possède toutes les
apparences. Vous espériez que je ne m'en apercevrais jamais. Rien d'étonnant à
ce que vous n'ayez cessé de me demander si j'avais trouvé de quelle plante il
s'agissait, insinuant qu'elle devait être nocive tout en employant votre
adresse à vous dépeindre comme un homme très malade.
    Incrédule, Guido
hocha la tête.
    — Vous êtes
un menteur ! Vous colportez des histoires à votre guise. Vous semez la
confusion et les faussetés — comme vous avez essayé de le faire quand
vous m'avez entraînée dans la galerie. Vous vouliez troubler l'eau avec vos
propres théories. Langton a agi de même en déclarant que Gaveston était en fait
l'Empoisonneuse, insulte publique envers le favori, tout en dissimulant la
véritable identité de l'Empoisonneuse. Vous avez aussi caché la vérité. Vous
avez dit que Langton méprisait Chapeleys. Vous avez dénaturé ce que croyait
Chapeleys. Vous étiez capable de tout. Vous avez prétendu avoir été envoyé de
nouveau à la Tour pour soigner Langton après le meurtre de Chapeleys.
    Je fis un geste
d'incrédulité.
    — Vous
alliez lui faire un rapport sur la mort de Chapeleys...
    — On
m'avait dépêché là-bas.
    — Non,
messire, vous, ou plutôt votre maîtresse a prié le roi de vous y envoyer. Ce
dernier, estimant que c'était sans importance, a accepté. Quel mal y avait-il à
cela ? C'était une intelligente supercherie, comme votre prétendu
empoisonnement.
    — Mensonges !
grogna Guido. J'étais malade.
    — Vous
faisiez semblant, rétorquai-je. Il fallait que vous restiez céans, au manoir de
Bourgogne. Je vous ai déjà rappelé que la violette cause des crampes d’estomac,
des éruptions et un flux d’entrailles, mais rien de dangereux. Vous affirmiez
qu’il s’agissait de quelque chose de beaucoup plus grave. Votre maîtresse, la
reine douairière, a persuadé Gaveston de prendre votre place. Vous avez mis
l’essence de violette dans le verre d’eau près de la chaire du favori et l’avez
bu. Vous vous trouviez au manoir de Bourgogne et n’aviez point l’intention d’en
déloger.
    — Mais
j'étais le messager de la reine douairière.
    — Et
alors ?
    — Je
pouvais circuler à mon gré.
    — Oui,
maître Guido, vous le pouviez bel et bien ! Ap Ythel a fait une curieuse
réflexion à votre sujet. Il vous a nommé le « seigneur des
latrines ». Quand mes soupçons se sont éveillés, je l'ai prié de
s'expliquer. Il m'a dit que lorsque vous veniez céans, vous vous rendiez
souvent à la garde-robe. Il a cru que vous souffriez de maux d'estomac. Je ne
le pense pas. Vous vous êtes servi de tissus dissimulés, de tessons de poterie,
de tous les détritus que vous aviez sous la main et pouviez cacher, pour
boucher les trous des chiouères et des fosses d'aisances, d'où ces immondes
émanations.
    — Et
pourquoi aurais-je fait cela ?
    — Maître
Guido, ce ne serait pas la première fois que les latrines, les fosses et les
égouts sont utilisés au détriment de l'endroit même qu'ils desservent.
L'intendant des travaux royaux a été convoqué. Ce travail est répugnant. Il a
engagé des manouvriers. Une bande d'assassins connue sous le nom de Tenebræ  —  les
ombres*  — en a profité pour infiltrer ses membres au manoir de
Bourgogne en tant qu'ouvriers. Les jours ont passé. Un incessant courant de
tâcherons entrait et sortait. Les tueurs, des hors-la-loi et des spadassins
recrutés dans le lieu d'asile de Westminster, se sont joints à eux. Ils ont
introduit des sacs, des brouettes couvertes qui cachaient des outres d'huile
Vom Netzwerk:

Weitere Kostenlose Bücher