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Le combat des Reines

Le combat des Reines

Titel: Le combat des Reines
Autoren: Paul C. Doherty
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garants. Nul serviteur de ce royaume ne l'a arrêté, mais nous
attendions.
    Isabelle lui
jeta un regard morne par-dessus son épaule.
    — Mes
frères et moi, Ausel et les autres, nous trouvions juste de l'autre côté du
portail. Guido est arrivé en se pavanant comme un coq dans une basse-cour. Nous
l'avons entouré. Nous l'avons bâillonné et lui avons attaché les mains.
Personne n'a rien vu. Je pense que personne n'en avait cure.
    — Et ?
    — Nous
l'avons conduit dans la prairie, au nord, au-delà du Grand Fossé, à Tothill
Lane. Nous lui avons ôté ses liens et l'avons accusé d'être ce qu'il était, un
épieur, un traître et un assassin. Il a d'abord plaidé sa cause, mais a fini
par accepter son sort. Nous lui avons permis de se confesser, puis l'avons
emmené vers une souche d'arbre. Ausel l'a décapité. Lui et mes compagnons ont
emporté son corps chez les frères de la Sainte-Croix afin qu'ils l'enterrent.
J'ai envoyé de l'argent pour la messe de requiem. Madame, Bernard méritait sa
mort.
    — Merci,
dit Isabelle en se détournant. De grâce, ajouta-t-elle, de grâce, attendez
dehors.
    Bertrand se
leva, salua, me fît un signe de tête et sortit. Ma maîtresse attendit que la
porte fût close avant de s'approcher ; les ombres qui s'allongeaient déjà
cachaient ses joues ruisselantes de larmes.
    — Ce
mystère est éclairci. Je suis reine ; que Gaveston profite de son heure de
gloire. Mon époux composera avec les barons en usant de gratifications, de
concessions et en leur révélant les véritables intentions de Philippe de France :
il regagnera ainsi leurs cœurs. Nous irons à Windsor. Je persuaderai Édouard de
laisser Gaveston s'exiler de façon honorable, peut-être avec messire Mortimer,
le lieutenant du roi en Irlande.
    Elle soupira.
    — Bien sûr,
Gaveston reviendra, mais croyez-moi, Mathilde de Clairebon — ou
devrais-je dire Mathilde de Westminster ? —, cette farce s'achèvera.
Oh, oui, je me souviens de l'adage : ne fais jamais la guerre sauf si tu
le dois, n'engage jamais un combat sauf si tu es sûr de le gagner. Mais, le
jour qui me conviendra, au moment qui me conviendra, à l'endroit qui me
conviendra, moi, Isabelle, je mettrai fin pour de bon à cette mascarade !

 
     
     
     
     
    NOTE DE L'AUTEUR
     
     
     
    L'essentiel de
ce que Mathilde écrit ici sur la crise du printemps 1308 est véridique, que ce
soit le personnage de Philippe IV, les envoyés français en Angleterre, les
talents martiaux de Gaveston, ou son goût pour les surnoms ! Il en va de
même pour la description qu'elle fait de Winchelsea et des principaux barons.
Les chroniques contemporaines reflètent fidèlement le caractère d'Édouard II.
Quant à Philippe IV et à ses acolytes, c'étaient de sinistres personnages. Il
est exact que, en ce qui concernait les Templiers, Édouard II tergiversait. On
peut encore visiter l'église du Nouveau Temple et examiner avec soin les
effigies au sol. Au Moyen Âge, les reliques jouaient un grand rôle. Les moines
de Glastonbury avaient bel et bien « découvert » les corps d'Arthur
et de Guenièvre, et on vénéra le Sang sacré à l'abbaye de Hailes jusqu'à la
Réforme. Sur les saints suaires, voir Burial Cloths of
Christ , Isabella and the Strange Death of Edward II [15] , The Great Crown
Jewels Robbery of 1303 [16] par Mark Guscin (aux éditions CTS). On garde encore l'un d'eux à Oviedo,
en Espagne. Le manoir de Bourgogne existait vraiment et l'arrière-fond
politique et géographique de cette crise ainsi que la disposition de
Westminster sont analysés dans deux de mes ouvrages non romanesques ; ces
deux livres ont pour base la thèse que j'ai soutenue à Oxford sur la reine
Isabelle. La machination de Guido pour provoquer effluves nauséabonds et
miasmes est rationnelle. En 1326, Mortimer tenta de tuer de la même façon Édouard
II, qui était alors prisonnier.
    La carrière de
Walter Langton fut telle qu'elle est décrite ici —  The Lancercost
Chronicle fait de l'évêque « l'implacable ennemi de Gaveston ».
Langton fut disgracié et la chronique d'Hemingburgh raconte comment on s'empara
de son immense trésor à l'église du Nouveau Temple.
    L'entrée de
Mathilde dans la maison royale est logique et vraisemblable. Rois et reines se
fiaient souvent aux avis et au soutien des roturiers, ce dont on accusa
explicitement Édouard II en 1326. La trahison de la reine Marguerite est aussi
un fait. Les traités de paix de 1296-1298
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