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Le combat des Reines

Le combat des Reines

Titel: Le combat des Reines
Autoren: Paul C. Doherty
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de
Bourgogne.
    — Que
voulez-vous dire ?
    — Nous y
reviendrons dans un instant. Continuez, Mathilde.
    — Les grands
seigneurs et Langton étaient ravis de votre soutien matériel et moral. Vous
avez passé un accord verbal avec eux.
    Je m'arrêtai en
regardant ces yeux remplis de haine. Marguerite posa les mains sur la
cordelière qui ceignait sa taille et je me demandai si elle y avait caché un
couteau.
    — Vous
jouiez donc les médiatrices et les informiez pourtant autant que possible sur
les conseils privés du monarque.
    — Mais,
ironisa Marguerite, à la longue les seigneurs auraient prévenu Édouard de ma
prétendue duplicité. J'étais à leur merci ; n'importe lequel pouvait me
trahir.
    — Que
nenni, rétorquai-je. Ils n'avaient nulle preuve. Je présume que vous n'avez
traité qu'avec Langton, Pembroke et Lincoln, personne d'autre.
    Je repris ma
respiration.
    — Vous
négociiez avec eux individuellement. Pourquoi Langton aurait-il révélé que vous
étiez l'Empoisonneuse ? On ne l'aurait point cru et il aurait perdu une
précieuse alliée. Quant à Lincoln et à Pembroke... Oh, vous vous faisiez passer
pour la dame avisée qui voulait aider son beau-fils, que vous admiriez tant,
tout en comprenant parfaitement l'aversion des barons pour le favori. Qui plus
est, pourquoi Lincoln et Pembroke auraient-ils reconnu qu'ils complotaient
contre le souverain ? Ils ne désiraient guère se compromettre, à peine
vous mentionnaient-ils donc. Ils concevaient votre position. Vous incarniez la
pieuse reine douairière, fort soucieuse des actions de votre beau-fils et
préoccupée par l'ascension de Gaveston, le favori. Bien sûr, la disgrâce de
Langton, son arrestation soudaine, l'attaque contre les Templiers, la mainmise
sur leurs biens, surtout sur l'église du Nouveau Temple, étaient un obstacle.
Cependant vous avez manifestement essayé de le franchir en suggérant à votre
beau-fils de céder le Nouveau Temple à Winchelsea afin que les barons puissent
avoir le contrôle sur le trésor caché de Langton. Ils auraient alors pu
persévérer dans une interminable opposition tout en travaillant de leur mieux à
faire relâcher Langton.
    Je
m'interrompis, choisissant les mots suivants avec grand soin.
    — Les juges
royaux...
    Marguerite
tressaillit devant cette menace implicite.
    — ...
argueront que votre plan ultime consistait à affaiblir le roi et son royaume, à
le rendre plus malléable pour que votre frère finisse par le soumettre. Les barons
s'en rendaient peut-être compte, certes, mais, aveuglés par leur haine envers
Gaveston, ils toléraient cette ingérence. En réalité, ils ignoraient tout de
votre véritable complot.
    Guido grommela
quelque chose dans le patois des bas quartiers de Paris. Une prière ? Un
juron ? Je n'aurais su dire, pourtant ces quelques mots me firent
comprendre que j'avais frappé au cœur de la cible.
    — Complot ?
Véritable complot ? s'exclama la reine douairière tout agitée, le visage
blême, l'air éperdu.
    — Certes !
Les grands barons et Langton ne saisissaient pas tout à fait les ingénieuses
manœuvres de Philippe sur l'échiquier. Il rêve, n'est-ce pas, d'être le nouveau
Charlemagne, de dominer rois, princes et papes ? Il cherche à tout diriger
par le biais des mariages. Ma maîtresse est unie à son époux et Philippe s'est
servi de la bonne fortune de messire Gaveston pour s'immiscer plus avant dans
les affaires de ce royaume. Il a d'abord espéré qu'Édouard deviendrait son roi
vassal. Mais venons-en à la vraie intrigue.
    Je me penchai en
avant.
    — Que se
passerait-il si le roi et son favori disparaissaient, s'ils périssaient dans un
incendie ou étaient assassinés peu après ? Vers qui les seigneurs
pourraient-ils se tourner ? Dans les veines de quel prince coule le sang
des Plantagenêts ? Édouard n'a pas de fils. Il ne reste plus, madame, que
vos jeunes rejetons, Edmund de Woodstock et Thomas de Brotherton. Ma maîtresse,
malheureuse veuve, si elle survivait à la conjuration, serait renvoyée en
France. Mais vous, madame, connaîtriez votre heure de gloire. Reine mère de
futurs rois, sans doute régente du royaume, guidée, bien entendu, par votre
frère Philippe et ses acolytes ! Rien d'étonnant à ce que la perspective
d'une éventuelle grossesse de votre nièce vous ait fort troublée. Cela vous
aurait créé des difficultés !
    Angoissée,
Marguerite eut un geste de dénégation.
    — Ma douce
tante,
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