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Le combat des Reines

Le combat des Reines

Titel: Le combat des Reines
Autoren: Paul C. Doherty
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de
votre plan diabolique. Vous vous êtes glissé dans les ténèbres ; vous
aviez l'intention d'attendre que Demontaigu aille au festin. Chapeleys serait
alors seul dans la chambre et il serait facile de le duper. M'avez-vous imitée ?
Avez-vous déclaré être envoyé par Demontaigu ou par moi ? Chapeleys,
solitaire et vulnérable, s'est laissé tromper et a ouvert la porte. Vous avez à
nouveau usé du garrot et c'en fut fait de lui. Vous n'avez pas perdu de temps
pour vider, examiner et brûler le contenu de sa sacoche. Ensuite, vous avez
tiré le corps vers la porte-fenêtre, pris la corde à incendie, dont un bout
était accroché à un anneau dans le mur, et avez attaché l'autre bien serré
autour du cou de votre victime. La corde était épaisse et rugueuse. Vous l'avez
disposée de telle sorte que la marque dans la chair encore chaude dissimule
tous signes du garrot. Vous avez mouché les chandelles, ouvert la porte-fenêtre
et pendu le malheureux Chapeleys. Pour épaissir le mystère, vous avez fermé et
verrouillé l'huis de l'intérieur, preuve irréfutable que Chapeleys, de simple
désespoir, avait brûlé ses documents et s'était pendu. Puis vous vous êtes
servi de cette même corde qui entourait le corps du clerc pour descendre dans
l'ombre. Après avoir prestement ôté votre déguisement, vous avez en vitesse
rejoint les festivités au manoir de Bourgogne. Vous étiez l'invité spécial du
roi. Les gardes à la grande porte vous connaissaient. Les gens allaient et
venaient. Rien ne pouvait révéler que vous veniez d'accomplir un forfait.
    Guido me
regardait fixement. Je remarquai qu'il avait sorti un rollet de l'escarcelle
accrochée à sa ceinture. J'aperçus les bords d'un sceau pourpre. Il suivit mon
regard.
    — Vos
accusations sont dénuées de preuve, déclara-t-il d'une voix calme, comme si le
manuscrit lui redonnait confiance.
    — Il arrive
que la logique soit sa propre preuve, rétorquai-je. Comme je l'ai dit, rien ne
se passe aussi aisément que prévu. Edmund Lascelles, Pain-bénit, espion anglais
à la cour de France, a été démasqué et a fui en Angleterre. Les Secreti l'y ont suivi. Ils ont noté qu'il logeait au Secret de Salomon , mais ils
ne pouvaient rien faire et ne voulaient pas provoquer de soupçons. Ils ont
préféré transmettre ce renseignement à Marigny et à sa bande, qui vous a
informé, maître Guido. Une fois encore, avec votre visage lisse et votre talent
de mime, déguisé en femme, vous vous êtes faufilé dans la nuit. Vous vous êtes
approché de la taverne et, par cajolerie, avez incité une servante à remettre
un message à Pain-bénit. Vous lui avez donné une copie des sceaux de messire
Gaveston...
    — Comment
les aurais-je obtenus ?
    — Sans
aucun mal, Guido : votre maîtresse a accès ici à toutes sortes de
documents. Je sais qu'elle a reçu des missives de messire Gaveston. Vous vous
êtes contenté de détacher deux sceaux pour persuader Pain-bénit de quitter
l'auberge. Vous lui avez envoyé une note lui recommandant de fuir en prenant
tous ses biens et sans se faire remarquer. Vous vouliez vous assurer qu'il ne
laissait aucune trace dans sa chambre.
    — Une note ?
De la main de messire Gaveston ? Comment aurais-je pu... ? persifla
Guido.
    — Rien de
plus simple. Vous êtes un épieur, un assassin. Messire Gaveston n'écrirait pas
un message ; un clerc le ferait. Pain-bénit ne constaterait rien
d'étrange. La note était une chose, les sceaux en étaient une autre. Dans ce
courrier, vous recommandiez à Pain-Bénit de tout emporter. Il a rempli ses
sacoches, a fermé la porte de l'intérieur, est descendu par la fenêtre en
repoussant les volets derrière lui, d'abord celui de gauche puis celui de
droite afin que, dedans, la barre retombe dans le fermoir. J'ai déjà vu
procéder ainsi ; c'est tout à fait ordinaire. Il y a une armoire, ici, au
palais, où même un palefrenier pourrait vous montrer comment clore une porte en
faisant retomber l'épar et comment l'ouvrir en y insérant un couteau. Pour
Pain-bénit tout était normal. Il se savait pourchassé. Son protecteur l'avait
prévenu : il devait quitter Le Secret de Salomon aussi vite et
aussi discrètement qu'il le pouvait. En tant qu'épieur, il a suivi ces ordres
sans hésiter, en ne laissant rien derrière lui, persuadé que le roi et Gaveston
veilleraient à sa sauvegarde. J'imagine que vous aviez disposé une échelle contre
la fenêtre pour l'aider à
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