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Le combat des Reines

Le combat des Reines

Titel: Le combat des Reines
Autoren: Paul C. Doherty
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et
des fûts de poudre à canon. En admettant qu'il y ait eu un contrôle, un archer
gallois pouvait en conclure que ce n'était que des produits destinés à curer
les latrines. Je me demande si les malandrins eux-mêmes se sont rendu compte de
la signification exacte de leurs actes. La vigilance des gardes s'est relâchée.
Sa Grâce le roi, dont on sait qu'il aime se mêler aux artisans et parler avec
eux, tout louable que ce soit, n'a pas facilité les choses. L'huile et la
poudre ont été engrangées en secret dans les caves du manoir de Bourgogne.
    Je gardai les
yeux fixés sur Guido, qui, à présent, triturait avec maladresse le parchemin.
    — Je ne
connais pas toute la vérité, repris-je. On a aussi trouvé des arbalètes, des
épées et des poignards. J'ai pensé qu'on les avait mis là pour égarer les
soupçons. Je crois maintenant que je me trompais. Vous vouliez que personne ne
découvre ce qui se préparait. Je présume que ces puissantes arbalètes avaient
été entreposées pour que les assassins en usent contre quiconque s'échapperait
du château. Ce sont des armes redoutables, aux carreaux mortels qu'on peut
lâcher dans le noir contre un malheureux titubant dans la lumière des flammes.
    — J'ignore
tout de cette affaire, déclara la reine douairière.
    Elle écarta un
peu sa chaire de celle de Guido, ce qui n'échappa pas à son serviteur.
    — Madame,
accusa Isabelle, c'est pour cela que Guido a agi comme il l'a fait, en
prétendant être empoisonné et en danger de mort ; c'est ce que vous
vouliez !
    Marguerite lui
renvoya un regard froid. Isabelle se tourna et m'adressa un signe de tête.
    — Madame, vous
vous arrangeriez pour quitter le manoir de Bourgogne, mais Guido, lui,
resterait. Il reprenait des forces ; au fil du temps, on l'accepterait.
Une nuit, il préparerait une mèche de graisse, comme on le ferait pour une
lampe, mais plus longue et bien enduite d'huile. Il placerait l'un des bouts
contre la poudre, et allumerait l'autre. L'incendie qui s'ensuivrait
dévasterait le palais. Dieu seul sait quelles autres machinations il ourdissait
durant son séjour ici : les escaliers obstrués, les portes bloquées...
Maître Guido s'échapperait pour mettre en œuvre n'importe quel méfait
nécessaire par la suite, y compris le trépas des survivants.
    — John Highill ? murmura Isabelle.
    — Ah, oui.
    Je désignai
Guido.
    — J'ai
évoqué ce que vous comptiez faire. Revenons-en à ce que vous avez fait. Une
terrible faute, messire Guido. Par ruse, j'ai contraint Langton à révéler le
nom de John Highill, un vieux clerc de la chancellerie qui délirait de façon
étrange et avait été enfermé à l'hôpital de Bethléem. Mis à part le roi,
messire Gaveston et ma maîtresse, seuls vous, la reine douairière et Langton
aviez eu vent de ma découverte. Highill est mort mystérieusement des mains
d'une supposée franciscaine. C'est une affaire de logique, maître Guido !
Cette nonne ne pouvait être que vous ou votre maîtresse. Encapuchonné et
masqué, dans l'ombre, avec votre don pour la comédie, vous avez rendu visite à
Highill. Il aimait boire et vous avez versé un toxique dans sa coupe. Il a
péri. Vous avez nettoyé le gobelet, dérobé ses biens et vous êtes éclipsé.
    — Mais
j'étais alité ici, au manoir de Bourgogne !
    — Vous
alliez vraiment assez bien ! me moquai-je. Et, comme vous l'avez dit, en
tant que messager de la reine Marguerite, vous pouviez vous déplacer à votre
guise. D'ailleurs, qui l'aurait remarqué ? Qui s'en serait soucié ?
    Je
m'interrompis.
    — La reine
douairière va et vient, entre et sort ; qui aurait prêté attention à une
dame de compagnie voilée, portant ses enfançons, peut-être ? Qui aurait
imaginé que c'était Guido le Jongleur ? Ah, et si on ne vous avait point
trouvé dans votre lit de malade ? Eh bien, Guido serait sorti faire une
petite promenade.
    Ce dernier fut
sur le point de riposter.
    — Vous êtes
un tueur, insistai-je. Vous avez envoyé des assassins contre moi et Demontaigu.
Vous, elle...
    Je pointai un
doigt accusateur sur Marguerite.
    — ... et
Marigny. Nous vous inquiétions, n'est-ce pas ? Vous avez essayé de
découvrir ce que nous savions ! Vous vouliez mettre fin à notre indiscrète
curiosité et à notre immixtion dans ce qui ne nous concernait pas ! Nous
trancher la gorge ! C'aurait été un malheureux accident dans la lande !
Un clerc et sa bachelette occis sans merci par des
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