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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux
Autoren: J. M. Auel
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la tombée de la nuit au bord d’un ruisseau ou d’un torrent. Elle n’avait
aucun mal à trouver de l’eau. Sous l’action conjuguée des pluies printanières
et de la fonte des neiges, les rivières débordaient et le moindre ruisseau, la
moindre ravine se remplissait. Plus tard, ces cours d’eau éphémères
s’assécheraient complètement ou, dans le meilleur des cas, ne seraient plus
qu’un mince filet de liquide boueux. Toute cette humidité allait être
rapidement absorbée par la terre. Mais avant que cela se produise, les steppes
auraient eu le temps de refleurir.
    Presque du jour au lendemain, le pays se couvrit de fleurs.
Blanches, jaunes ou pourpres – plus rarement rouge vif ou d’un bleu
lumineux –, elles émaillaient le vert tendre des immenses prairies. Le
printemps avait toujours été la saison préférée d’Ayla et, une fois de plus,
elle était émue par sa beauté.
    Maintenant que les steppes renaissaient à là vie, elle avait de
moins en moins besoin de puiser dans les réserves de nourriture qu’elle avait
emportées avec elle et commençait à vivre sur le pays. Cette activité la
ralentissait à peine : comme toutes les femmes du Clan, elle avait appris
à cueillir des fleurs, des feuilles, des bourgeons et des baies tout en
continuant à marcher. Pour déterrer rapidement les racines et les bulbes, elle
se servait d’un bâton à fouir. Il s’agissait d’une branche débarrassée de ses
rameaux et de ses feuilles et dont une des extrémités avait été taillée en
pointe avec une lame en silex. La cueillette lui semblait facile maintenant
qu’elle n’avait plus qu’elle à nourrir.
    En plus, elle avait un avantage sur les autres femmes du
Clan : elle pouvait chasser. Uniquement avec une fronde, bien sûr !
Mais dans ce domaine, elle était de loin la plus habile du Clan. Les hommes
eux-mêmes avaient été obligés de le reconnaître. Ils avaient eu beaucoup de mal
à se faire à l’idée qu’une femme puisse chasser et Ayla avait payé très cher le
droit d’user de ce privilège.
    Quand les écureuils fossoyeurs, les hamsters géants, les grandes
gerboises, les lapins et les lièvres quittèrent leurs gîtes d’hiver, attirés
par l’herbe tendre, elle reprit l’habitude de porter sa fronde suspendue à la
lanière en cuir qui tenait sa fourrure fermée, à côté de son bâton à fouir. En
revanche, son sac de guérisseuse était comme toujours accroché à la ceinture du
vêtement qu’elle portait sous sa fourrure.
    Si la nourriture était abondante, il était un peu plus difficile
de trouver du bois et de faire du feu. Les buissons et les arbres qui
s’efforçaient de pousser le long des cours d’eau saisonniers fournissaient à
Ayla du bois mort. Elle trouvait aussi sur place des excréments d’animaux. Mais
cela ne suffisait pas pour faire du feu chaque soir. Parfois, au moment où elle
s’arrêtait, elle ne trouvait pas le bois dont elle avait besoin, ou alors
celui-ci était vert ou humide. Il arrivait aussi qu’elle soit trop fatiguée
pour avoir le courage d’allumer un feu.
    Dormir en plein air, sans feu pour se protéger, ne lui souriait
guère. Les vastes prairies qu’elle traversait attiraient de grands troupeaux
d’herbivores dont les rangs étaient décimés par toutes sortes de prédateurs.
Seul un feu pouvait les tenir à distance. Les membres du Clan le savaient et,
lorsqu’ils voyageaient, l’un d’eux avait le privilège de transporter un charbon
ardent qui, chaque soir, servait à allumer un nouveau feu. Jusqu’alors, Ayla
n’avait pas eu l’idée de faire la même chose. Et quand elle y pensa, elle se
demanda pourquoi elle n’y avait pas songé plus tôt.
    Même en utilisant une drille à feu et une sole en bois, il était
très difficile d’allumer un feu quand le bois était vert ou humide. Le jour où
elle trouva un squelette d’aurochs, elle se dit que le problème était résolu.
    La lune avait à nouveau parcouru un cycle complet et la chaleur
de l’été était en train de remplacer l’humidité printanière. Ayla traversait
toujours la large plaine côtière qui descendait en pente douce vers la mer
intérieure. Les limons charriés par les inondations saisonnières formaient de
larges estuaires barrés en partie par des amas de sable, ou même des mares et
des étangs.
    C’est au bord d’un petit étang de ce genre qu’Ayla s’arrêta au milieu
de la matinée. La veille, elle n’avait pu camper près
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