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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux
Autoren: J. M. Auel
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pourrait me faire
mourir !
    Elle se passa la langue sur les lèvres et, au goût de sel de ses
larmes, se prit à sourire. Iza et Creb avaient toujours été étonnés qu’elle
puisse pleurer. Les membres du Clan ne pleuraient jamais, sauf lorsque leurs
yeux étaient irrités. Durc lui-même avait hérité des yeux bruns du Clan :
même s’il lui ressemblait par bien des côtés et était capable d’imiter les sons
qu’elle émettait, jamais il ne versait une larme.
    Ayla se dépêcha de redescendre. Au moment où elle remettait son
panier sur son dos, elle se demanda si les yeux des Autres versaient eux aussi
des larmes ou si ses propres yeux étaient simplement fragiles comme le disait
Iza. Puis elle se répéta le conseil de la guérisseuse « Trouve ton peuple
et ton compagnon. »
    Longeant la côte, la jeune femme s’engagea en direction de
l’ouest et traversa sans difficulté de nombreux cours d’eau qui allaient se
jeter dans la mer intérieure. Mais un jour, elle se retrouva devant une rivière
plus large que les autres. Dans l’espoir de trouver un gué, elle obliqua alors
vers le nord, suivant le cours d’eau qui s’enfonçait à l’intérieur des terres.
Tant que la rivière avait coulé le long de la côte, elle n’était bordée que de
pins et de mélèzes plus ou moins hauts. Mais, dès que le cours d’eau pénétra
dans les steppes, aux conifères vinrent s’ajouter des bouquets de saules, de
bouleaux et de trembles.
    La rivière faisait des tours et des détours et, au fur et à
mesure que les jours passaient, l’inquiétude d’Ayla grandissait. La direction générale
suivie par le cours d’eau était le nord-est et elle ne souhaitait pas aller
vers l’est. Elle savait en effet que les membres du Clan remontaient parfois
dans cette partie du continent pour chasser. Et elle ne voulait pas courir le
risque de les rencontrer – pas avec la malédiction qui pesait sur
elle ! Il fallait absolument qu’elle traverse la rivière.
    Quand le cours d’eau s’élargit, se divisant en deux bras autour
d’une petite île sablonneuse bordée de rochers et de buissons, elle décida de
tenter sa chance. Le lit de galets qu’elle apercevait de l’autre côté de l’île
ne semblait pas trop profond et elle estima qu’elle devait pouvoir passer à pied.
Elle aurait très bien pu traverser la rivière à la nage mais elle ne voulait
mouiller ni le contenu de son panier ni ses vêtements en fourrure. Ceux-ci
mettraient du temps à sécher et les nuits étaient encore trop froides pour
qu’elle puisse se passer d’eux.
    Elle fit quelques aller et retour le long de la berge avant de
découvrir un endroit où l’eau semblait moins profonde qu’ailleurs. Elle se
déshabilla alors entièrement, rangea ses vêtements dans son panier et, tenant
celui-ci à bout de bras, pénétra dans l’eau. Les pierres sur lesquelles elle
marchait étaient glissantes, le courant avait tendance à la déséquilibrer et,
au milieu du premier bras, l’eau lui arrivait à la taille. Malgré tout, elle
réussit à atteindre l’île sans encombre.
    Le second bras était plus large et elle doutait de pouvoir le
traverser aussi facilement. Elle s’y engagea pourtant, car elle n’avait aucune
envie de faire demi-tour. Plus elle avançait et plus le lit de la rivière se
creusait, si bien qu’arrivée au milieu, l’eau lui montait déjà jusqu’au cou.
Elle posa son panier sur sa tête et continua à avancer sur la pointe des pieds.
Mais soudain le sol se déroba. Sa tête s’enfonça dans l’eau et elle but la
tasse. Aussitôt ses jambes se mirent en mouvement et, tenant son panier d’une
seule main, elle se servit de son autre bras pour essayer de gagner la rive.
Elle lutta un court instant contre le courant qui essayait de l’entraîner puis
sentit à nouveau des pierres sous ses pieds. Un moment plus tard, elle atteignait
la rive.
    Après avoir traversé la rivière, Ayla s’enfonça à nouveau dans
les steppes. Les pluies s’espacèrent, les journées ensoleillées devinrent plus
nombreuses : la belle saison était enfin arrivée. Les buissons et les
arbres étrennaient leurs nouvelles feuilles et l’extrémité des branches de
conifères se couvrait d’aiguilles d’un vert doux et lumineux. Ayla, qui aimait
bien leur saveur légèrement piquante, en cueillait au passage et les mâchonnait
tout en marchant.
    Elle prit l’habitude de voyager toute la journée et de ne s’arrêter
qu’à
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