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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux
Autoren: J. M. Auel
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d’aurochs
et une branche débarrassée de ses rameaux. Avec la peau d’aurochs, elle dressa
une tente basse et pentue, maintenue sur le sol par des pierres et des morceaux
de bois flotté, et elle se servit de la branche pour y ménager une ouverture.
    En s’aidant de ses dents, elle dénoua les lanières en cuir de
ses moufles. De forme à peu près ronde, celles-ci étaient faites d’une peau
retournée, resserrée à la hauteur du poignet et fendue à l’intérieur, côté
paume, pour permettre le passage de la main ou du pouce lorsqu’elle désirait
attraper quelque chose. Les peaux qui recouvraient ses pieds étaient du même
modèle – sauf qu’elles étaient dépourvues de fente – et
elle dut pas mal batailler avant de réussir à dénouer les courroies mouillées
qui les tenaient fermées à hauteur de la cheville. Quand elle se fut
déchaussée, elle retira les touffes de carex qui se trouvaient à l’intérieur de
ses chausses et les mit de côté.
    Elle étala alors sa peau d’ours à l’intérieur de la tente, face
mouillée contre le sol, puis posa par-dessus ses moufles, ses chausses en peau
et les touffes de carex. Elle pénétra en rampant sous la tente, pieds en avant,
et en bloqua l’entrée à l’aide de son panier. Après avoir frotté ses pieds
glacés, elle s’enveloppa dans la fourrure. Dès que celle-ci lui eut communiqué
sa chaleur, elle se roula en boule et ferma les yeux.
    L’hiver n’en finissait pas de mourir. Ce n’est qu’à contrecœur
qu’il cédait la place à la saison nouvelle. Et le printemps lui-même semblait
hésiter à s’installer : un jour, il faisait froid comme au plein cœur de
l’hiver et le lendemain, le soleil brillait, annonciateur des chaleurs de
l’été.
    Durant la nuit, le temps changea à nouveau et la tempête
s’arrêta net. Quand Ayla se réveilla , le
soleil se réverbérait sur les plaques de glace et les amas de neige de la rive,
et le ciel était d’un bleu profond et lumineux. Quelques nuages s’effilochaient
vers le sud.
    Elle se glissa en rampant hors de la tente et, pieds nus, courut
vers le ruisseau. Elle avait emporté une vessie recouverte de peau qui lui
servait de gourde et qu’elle plongea dans le cours d’eau glacial. Après l’avoir
remplie, elle but une longue gorgée et se précipita à nouveau sous la tente
pour se réchauffer.
    Mais elle ne resta pas longtemps à l’intérieur. Maintenant que
la tempête s’était calmée et que le soleil brillait, elle n’avait plus qu’une
hâte : reprendre sa route. Ses chausses ayant séché pendant la nuit, elle
les enfila, attacha sa peau d’ours par-dessus le vêtement en peau qu’elle avait
gardé pour dormir et, après avoir fouillé dans son panier pour y chercher un
morceau de viande séchée, y rangea sa tente et ses moufles. Tout en mastiquant
la viande séchée, elle se remit en route.
    Le cours du ruisseau était à peu près droit, en pente légère, et
elle n’eut aucun mal à le suivre. Elle marchait en fredonnant toujours le même
son d’une voix sans timbre. De temps en temps, elle apercevait des petites
taches vertes sur les buissons de la rive et quand elle vit que, tel un visage
minuscule, une fleur avait réussi à percer l’épaisse couche de neige, cela la
fit sourire. A un moment donné, un gros morceau de glace se détacha soudain de
la berge et, après avoir ricoché à côté d’elle, s’éloigna à toute vitesse,
entraîné par le courant.
    Quand Ayla avait quitté le Clan, le printemps était déjà arrivé.
Mais à l’extrême sud de la péninsule, il faisait plus chaud qu’ailleurs et
l’hiver durait moins longtemps. Abritée des vents glacials par une chaîne de
montagnes, réchauffée et arrosée par les brises venues de la mer intérieure,
cette étroite bande côtière orientée au sud bénéficiait d’un climat tempéré.
Plus au nord, dans les steppes, le climat était plus rude. Et Ayla, après avoir
longé la chaîne de montagnes, avait voyagé dans cette direction. Si bien que,
pour elle, c’était toujours le début du printemps.
    Alors qu’elle cheminait le long du cours d’eau, elle entendit soudain
les cris rauques des hirondelles de mer. Elle leva les yeux et aperçut,
tournoyant au-dessus d’elle, ces oiseaux qui ressemblaient à de petites
mouettes. La mer ne devait pas être loin. Et les hirondelles étaient
certainement en train de nicher. Ce qui voulait dire : des œufs. Mais
aussi : des moules
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