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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux
Autoren: J. M. Auel
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gens du Clan n’aiment pas nager,
pensa-t-elle. Ils disaient toujours que pour m’éloigner autant de la rive, il
fallait que je ne sois pas comme les autres. Jusqu’au jour où Ona a failli se
noyer...
    Ce jour-là, tout le monde lui avait été reconnaissant d’avoir
sauvé la petite fille. Brun l’avait même aidée à sortir de l’eau. Elle avait eu
l’impression que les membres du Clan la considéraient enfin comme une des leurs.
Le fait que ses jambes ne soient pas arquées, qu’elle soit trop mince et trop
grande, qu’elle ait les cheveux blonds, les yeux bleus et un haut front,
soudain tout cela n’avait plus eu d’importance. Après qu’elle eut sauvé Ona de
la noyade, certains membres du Clan avaient essayé d’apprendre à nager. Mais
ils n’y étaient pas vraiment arrivé ils flottaient difficilement et prenaient
peur dès qu’ils perdaient pied.
    Durc pourrait-il apprendre à nager ? se demanda Ayla. Quand
il est né, il était moins lourd que les bébés du Clan et il ne sera jamais
aussi musclé que la plupart des hommes. Oui, il y a des chances qu’un jour il
puisse nager.
    Mais qui lui apprendra ? Uba l’aime autant que s’il était
son propre fils et elle prendra soin de lui mais elle ne sait pas nager. Brun
non plus. Il lui apprendra à chasser et le prendra sous sa protection. Il ne
laissera pas Broud lui faire du mal. Il me l’a promis au moment de mon départ.
    Est-ce que Broud est responsable du fait que Durc ait grandi à
l’intérieur de mon ventre ? se demanda encore Ayla qui se rappelait en
frissonnant comment Broud l’avait forcée. Iza disait que les hommes font ça aux
femmes qu’ils aiment mais Broud a agi ainsi parce qu’il savait que je le
haïssais. Tout le monde dit que ce sont les esprits des totems qui mettent en
route les bébés. Mais aucun homme du Clan ne possédait un totem assez fort pour
vaincre mon Lion des Cavernes. Pourtant, ce n’est qu’après avoir été violée par
Broud que je suis tombée enceinte. Et tout le monde a été surpris : on pensait
que je n’aurais jamais de bébé.
    J’aimerais bien voir Durc quand il sera devenu adulte. Il était
déjà grand pour son âge, comme moi, et il dépassera tous les hommes du Clan,
j’en suis sûre...
    Non ! je n’en sais rien ! Et je ne le saurai
jamais ! Jamais je ne reverrai mon fils.
    Arrête de penser à lui ! s’intima-t-elle en ravalant ses
larmes et, quittant l’endroit où elle était assise, elle s’approcha du bord de
l’eau.
    Plongée dans ses pensées, Ayla n’avait pas remarqué le tronc
d’arbre fourchu qui flottait tout près de la rive. Quand celui-ci se trouva
emprisonné dans l’enchevêtrement des branches mortes qui se déployaient au ras
de l’eau, elle lui jeta un coup d’œil indifférent. Il roulait d’un côté et de
l’autre pour se libérer, sous le regard absent d’Ayla. Soudain, elle le vit
vraiment et découvrit du même coup tout ce qu’elle pouvait en tirer.
    Elle s’avança dans l’eau et hissa le tronc sur la rive. Il
s’agissait de la partie supérieure d’un arbre de belle taille qui avait dû être
coupé net par une violente inondation en amont du fleuve et qui n’était pas
encore trop imbibé d’eau. Ayla fouilla dans un des replis de son vêtement en
peau pour en sortir son coup-de-poing. A l’aide de l’instrument, elle coupa la
plus longue des deux branches afin qu’elle ait à peu près la même taille que
l’autre, puis elle les élagua toutes les deux.
    Après avoir jeté un coup d’œil autour d’elle, elle se dirigea
vers un bosquet de bouleaux couvert de clématites. Elle tira sur la plante pour
en détacher une jeune tige, souple et résistante. Tout en la débarrassant de
ses feuilles, elle revint sur ses pas et s’approcha de son chargement. Elle
commença par étendre sa tente en peau sur le sol, puis y vida le contenu de son
panier. Le moment était venu de dresser l’inventaire de ce qu’elle possédait et
de tout ranger à nouveau.
    Au fond du panier, elle plaça ses jambières, ses moufles en fourrure,
ainsi que le vêtement en peau retourné dont elle n’aurait pas besoin avant
l’hiver prochain. Où serai-je à ce moment-là ? se demanda-t-elle en
marquant un temps d’arrêt. Balayant d’un geste cette question à laquelle elle
ne pouvait pas répondre, elle continua son rangement. Mais à nouveau elle
s’arrêta à la vue de la couverture en cuir souple dans laquelle elle plaçait
Durc, petit,
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