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Fiora et le Téméraire

Fiora et le Téméraire

Titel: Fiora et le Téméraire
Autoren: Juliette Benzoni
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le duc
Charles de Bourgogne dont Jean de Brévailles était l’écuyer au temps où
celui-ci n’était que comte de Charolais et qui, par orgueil blessé et parce que
le jeune homme avait quitté son service sans autorisation, ne sut pas accorder
la clémence qui sied à un prince, surtout envers un compagnon d’armes...
    Ces
trois hommes, Fiora les avait condamnés à mort, de compte à demi, pour le
Téméraire, avec son vieil ami Démétrios Lascaris, le mage-médecin de Byzance
qui tenait, de son côté, à venger la mort de son jeune frère Théodose, exécuté
par les Turcs pour avoir cru ingénument au serment de ce prince... Et l’heure
était venue, à présent, de se mettre à l’œuvre.
    S’arrachant
soudain à son amère réflexion, la jeune femme tourna les talons et fit face au
trio silencieux que formaient, avec Démétrios et son serviteur Esteban, dame
Léonarde Mercet, la vieille fille que Francesco Beltrami avait jadis emmenée,
de cette même ville de Dijon, pour servir de seconde mère au bébé abandonné. Ce
fut à elle que Fiora s’adressa :
    – Où
se trouve la maison du bourreau ?
    – Pourquoi
cette question ?
    – Ne
m’avez-vous pas dit que mon père, avant de quitter cette ville, avait remis à
cet homme de l’or pour qu’il donne une sépulture décente à ma mère et... à son
frère ?
    – Ce
frère était votre vrai père, reprocha doucement Léonarde.
    – Je
ne le considérerai jamais comme tel. Il m’a seulement donné le souffle de la
vie mais mon père véritable sera toujours et à jamais celui qui repose sous les
dalles de l’église d’Or San Michele, à Florence. Néanmoins, je veux voir cette
tombe.
    – Ce
pourrait être difficile, voire impossible. L’exécuteur de l’époque, Arny
Signart, était un homme déjà âgé. Il n’est peut-être plus de ce monde et, de
toute façon, il n’exercerait certainement plus...
    – Eh
bien, son successeur nous apprendra ce qu’il en est. Allons le voir !
    Sans
attendre d’autre réponse, elle se dirigeait vers les chevaux qu’Esteban avait
attachés à l’anneau de fer d’une maison mais Démétrios arrêta son élan :
    – Laisse-moi
y aller ! Ta place n’est pas dans ce genre d’endroit. L’homme, le
tourmenteur qui manie ces instruments, ajouta-t-il en désignant l’échafaud et
ses accessoires, est tenu à l’écart par tous les autres. Il est une sorte de
lépreux que l’on évite...
    – Et
lorsqu’il se rend au marché, car il faut bien qu’il vive, renchérit Léonarde,
il est muni d’une baguette à l’aide de laquelle il doit désigner ce qu’il veut
acheter.
    – Et
son argent ? On n’en veut pas ? demanda Fiora, sarcastique.
    – Il
est tenu de porter des gants. Mais beaucoup préfèrent lui donner plutôt que d’accepter
des pièces qui sont le prix du sang. Jadis, le duc Jean de Bourgogne que l’on
disait Sans Peur, a causé un scandale à Paris, lors des troubles de 1413, en
serrant la main de Capeluche, le bourreau de la ville.
    – Tout
ceci ne me concerne pas, coupa Fiora. Merci de ta sollicitude, Démétrios, mais
cette visite fait partie de la tâche que je me suis imposée et je dois l’accomplir
tout comme j’accomplirai encore bien d’autres choses déplaisantes. Où habite
cet homme ?
    – Comme
vous voudrez ! soupira Léonarde, sachant bien qu’il était inutile d’insister.
Suivez-moi ! Ce n’est pas loin d’ici. Inutile de prendre les chevaux...
    Laissant
les montures à la garde d’Esteban, Léonarde guida sa compagne et le médecin
grec vers le fond de la place où coulait un ruisseau, le Suzon, près duquel s’élevait
le moulin des Carmes. Une maison apparut sur l’arrière de ce dernier, appuyée
au rempart et sans qu’aucune autre lui fît face ou se tînt à ses côtés ; une
maison solide et solitaire dont la porte rouge était peinte de neuf. Un guichet
grillagé permettait aux habitants de reconnaître le visiteur avant de lui
ouvrir.
    A l’appel
du marteau de fer, un visage barbu apparut derrière les minces barreaux :
    – Que
voulez-vous ? fit une voix sèche.
    – Etes-vous
le bourreau de cette ville ? demanda Fiora, je voudrais vous parler.
    – Qui
êtes-vous ?
    – Une
voyageuse, une étrangère et mon nom ne vous dirait rien. Mais je paierai si
vous répondez à mes questions.
    – Chez
moi, on paie plus volontiers pour que je n’en pose pas.
    Le
guichet se referma mais la porte s’ouvrit. Un homme vêtu
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