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C'était le XXe siècle T.1

C'était le XXe siècle T.1

Titel: C'était le XXe siècle T.1
Autoren: Alain Decaux
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News, son journal, une lettre par laquelle il annonce qu’il est prêt à ajouter 1 000 dollars à la rançon, cependant qu’il s’offre comme intermédiaire.
    Quel scandale dans le quartier du Bronx ! Le pauvre docteur pourrait vaciller sous les sarcasmes mais il tient bon. Avec son teint vermeil et ses cheveux blancs, il semble que rien ne puisse l’atteindre. Il a raison. Le prouve la lettre qu’il reçoit le 9 mars au soir :
     
    Monsieur,
    Si vous désirez être l’intermédiaire dans l’affaire Lindbergh, suivez attentivement nos instructions. Ci-joint un mot à remettre à M. Lindbergh lui-même. Il explique tout. N’en parlez à personne. Si la presse et la police sont mises au courant, nous interromprons les négociations.
    Dès que M. Lindbergh vous aura donné l’argent, faites insérer ces trois mots dans le New York American :
    ARGENT EST PRÊT
    Ensuite, attendez instructions. Vos 1 000 dollars ne nous intéressent pas. Gardez-les. Soyez chez vous tous les soirs entre 18 heures et minuit. Vous aurez de nos nouvelles.
     
    Une enveloppe à l’adresse du colonel Lindbergh est jointe à la première. Condon se précipite pour téléphoner. On lui passe Lindbergh. Depuis la nuit de l’enlèvement, celui-ci est submergé de messages, de conseils, de menaces, de tentatives d’extorsion d’argent par de faux ravisseurs. Très las, il demande malgré tout au docteur d’ouvrir l’enveloppe qui lui est destinée, et de la lui lire. Ce que fait le vieux professeur :
     
    Monsieur,
    M. Condon est accepté comme intermédiaire. Vous pouvez lui remettre les 70 000 dollars. Faites un paquet de telles dimensions (« il y a un dessin » précise le docteur).
    Huit heures après que vous aurez remis l’argent, nous vous donnerons l’adresse de l’enfant.
     
    De plus en plus réservé, Lindbergh lui demande si c’est tout. D’évidence, il croit à une nouvelle supercherie.
    Le docteur Condon dit qu’il y a une signature :
    — Colonel, j’ignore si ceci est importait, mais cela représente deux cercles sécants. Est-ce important ?
    Et voilà, au bout du fil, que la voix s’anime, devient incisive :
    — Je viens immédiatement vous voir. Où êtes-vous ?
    — Dans le Bronx, répond le vieil homme. Mais ne vous dérangez pas. Vous avez assez à faire. Je viendrai chez vous, à Hopewell  (49) .
    Le docteur va quitter le Bronx à minuit. À 2 heures du matin, il sonne chez Lindbergh qui le reçoit aussitôt, en présence de son ami Breckinridge. Conciliabule. Confrontation des lettres : les deux dernières sont bien de la main du premier scripteur. La décision est prise aussitôt : il faut que Condon réponde le plus vite possible. Bien entendu, il recevra l’argent.
    Condon repart le lendemain matin, muni de trois jouets de Charles Jr. : un lion, un chameau et un éléphant. Cet éléphant que le petit garçon appelait un élépant . Il est si sûr de se trouver bientôt en présence du bébé qu’il pense, en lui présentant les jouets, pouvoir s’assurer de son identité. Il emporte aussi les épingles de sûreté qui attachaient les couvertures et les draps du bébé. Il demandera aux ravisseurs où ils les ont vus pour la dernière fois.
    L’après-midi même, le message paraît dans le New York American  : « J’accepte. Argent est prêt. » Condon a signé Jafsie, contraction phonétique de ses initiales. Il pense que, pour communiquer avec les ravisseurs, un tel pseudonyme sera plus pratique. Nul autre qu’eux et lui ne le connaîtra.
     
    Le 11 mars, peu après midi, le téléphone sonne chez les Condon. Mme Condon décroche. Un homme demande à parler au docteur. Voix sourde, fort accent germanique. Mme Condon répond que son mari est absent. L’homme déclare qu’il rappellera vers 19 heures.
    À partir de 18 heures, Condon et le colonel Breckinridge attendent près du téléphone. Après 19 heures, le téléphone, de nouveau. En hâte, Condon décroche. La même voix sourde à l’accent germanique. L’homme confirme qu’il faudra qu’il soit chez lui chaque soir entre 18 heures et minuit. Le docteur recevra bientôt un autre message.
    Le lendemain, à 20 h 30, Condon se trouve bien sûr à son domicile. Pas de téléphone mais un coup de sonnette brutal à la porte. Le docteur court ouvrir. C’est un chauffeur de taxi – qui lui remet une lettre. Fébrile, le docteur déchire l’enveloppe. La même écriture ! Il lit :
     
    Monsieur
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