Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
C'était le XXe siècle T.1

C'était le XXe siècle T.1

Titel: C'était le XXe siècle T.1
Autoren: Alain Decaux
Vom Netzwerk:
vous serez seuls responsables de ce qui arrivera. » Il n’y a plus d’autre solution : il faut réunir l’argent. Lindbergh met en vente un gros paquet d’actions. Naturellement, il vend mal. Peu lui importe ! Sa banque a rassemblé 50 000 dollars, répartis en coupures de différentes valeurs, telles que les ravisseurs les avaient exigées. Pour le reste, il faudra procéder à une nouvelle vente, ce qui n’est pas facile. Nouveau message du docteur Condon : « Faites-moi savoir comment vous faire parvenir lettre importante. Urgent. Jafsie. »
    Une réponse incompréhensible. Le scripteur se plaint que l’affaire n’avance pas. Il se demande si Condon a bien envoyé le pyjama au colonel Lindbergh. Les jours suivants, Condon va insérer plusieurs messages dans le New York American . Plus de réponse.
     
    Deux autres personnages étaient sur les rangs, un homme d’Église, le révérend Harold Dobson Peacock, et un armateur, John Curtis. Ils affirmaient être en rapport avec les ravisseurs, par l’intermédiaire d’un homme appartenant à la pègre, un certain Sam. Le révérend donnait de tels détails que Lindbergh se mettait à douter. Du côté du docteur Condon, c’était le silence. Et si Condon avait tout inventé pour empocher les 50 000 dollars ?
    Lindbergh reçut longuement le révérend Harold Dobson Peacock et l’armateur Curtis.
     
    Le samedi 26 mars, l’opiniâtre docteur Condon insère un nouveau message :
    « L’argent est prêt. Fournissez-nous code simple utilisable dans journal. Jafsie. »
    Réponse – enfin – le mardi suivait, mais elle ne résout rien. Les ravisseurs annoncent que, si l’affaire n’est pas conclue le 8 avril, ils demanderont 100 000 dollars. Ils s’étonnent que Lindbergh suive tant de fausses pistes : « Il sait que nous sommes les seuls vrais ravisseurs, notre signature est toujours la même depuis le premier message. »
    Après une dernière invite de Condon parue dans le journal, une lettre encore, signée des mêmes cercles colorés. Condon est invité à préparer l’argent pour le samedi soir. La banque Morgan fait déposer deux paquets chez Condon. Le premier contient 50 000 dollars, dont 35 000 en dollars-or. Le second renferme 450 dollars en billets-or, ceux-ci très facilement identifiables.
    Le samedi 2 avril, encore une annonce dans le New York American  : « Oui. Tout est prêt. Jafsie. » Condon a rangé les billets dans une boîte qu’il a fait confectionner tout exprès.
    Le soir, en compagnie du docteur Condon, Lindbergh et Al Reich attendent. On sonne. C’est un homme « jeune, mince, basané », un chauffeur de taxi. Il tend une enveloppe à Mme Condon et s’enfuit pour s’engouffrer dans le taxi qui démarre en trombe. C’est Lindbergh qui ouvre l’enveloppe et lit ces lignes :
     
    Cher Monsieur,
    Rendez-vous en voiture au numéro 3225 de East Tremont Avenue.
    C’est une pépinière.
    En dessous, Bergen Greenhauses, fleuriste.
    Il y a une table devant la porte. Sous la table, vous trouverez une lettre recouverte d’une pierre. Lisez et suivez instructions.
    Ne contactez personne en cours de route. Si vous employez un émetteur radio, nous vous avertissons que nous avons l’équipement nécessaire pour vous intercepter. Apportez l’argent en un seul colis.
    Soyez au rendez-vous dans trois quarts d’heure.
     
    Toujours la même signature : le cercle entrelacé.
    Al Reich prête sa Ford. Lindbergh conduit. À l’endroit indiqué, ils trouvent le message. On leur commande de gagner un chemin de terre le long du cimetière de Saint-Raymond. Ils y vont. Pour ne pas effrayer le ravisseur, Condon exige que Lindbergh reste dans la voiture. Il ira seul. Il passe et repasse devant le portail du cimetière. Pas âme qui vive. Il crie à l’adresse de Lindbergh :
    — Je crois qu’il n’y a personne. Nous ferions mieux de rentrer.
    Alors une voix l’appelle venant du cimetière :
    — Ho, docteur !
    Condon s’arrête, scrute l’obscurité.
    — Ho, docteur, par ici !
    L’homme a parlé si fort que Lindbergh, toujours assis dans la voiture, a parfaitement entendu. Le timbre, l’accent, la façon d’articuler de l’homme se gravent instantanément dans sa mémoire.
    Condon entre dans le cimetière. Accroupi derrière une tombe, l’homme l’attend. Le même.
    Le docteur annonce qu’il ne va pas lui remettre les 70 000 dollars, mais seulement 50 000. Après avoir discuté, l’homme finit
Vom Netzwerk:

Weitere Kostenlose Bücher