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C'était le XXe siècle T.1

C'était le XXe siècle T.1

Titel: C'était le XXe siècle T.1
Autoren: Alain Decaux
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fait don de sa maison d’Hopewell à l’État du New Jersey. Il demande que l’on y ouvre un asile destiné aux enfants déshérités, « sans distinction de race ni de croyance ».
    Le criminel court toujours.
    Le dernier espoir qui subsiste de le retrouver, ce sont les billets de la rançon. Bien entendu, les numéros de chaque billet ont été soigneusement relevés. De temps en temps, on signale que l’un d’eux est en circulation. Le ravisseur est prudent. Il ne change jamais beaucoup d’argent à la fois. Toujours dans des lieux éloignés les uns des autres.
    Il faut se souvenir qu’un nombre relativement important des billets de banque versés par Lindbergh sont des dollars-or. Parmi les mesures que le nouveau président, Franklin D. Roosevelt, vient de prendre pour tenter de faire sortir son pays de la dépression qui l’accable, figure l’abandon de l’étalon-or. On annonce que les porteurs de dollars-or doivent sans délai les porter à la banque. Sans cela les billets risquent d’être bientôt périmés.
    La police – décidément tenace, et il faut l’en louer – se dit que si l’on rejoint un jour le ravisseur de Charles Jr., ce sera grâce à ces dollars-or. Elle demande à tous les pompistes, quand on leur remettra en paiement des dollars-or, de noter sur le billet le numéro de la voiture.
    En septembre 1934, dans une liasse, le caissier d’une banque trouve un billet sur lequel on a noté au crayon ce numéro : 4U-13-41.
    On retrouve la voiture et l’on remonte ainsi jusqu’au propriétaire. Il s’appelle Richard Bruno Hauptmann. Un charpentier. Il est allemand – oui – et parle avec un fort accent. Il habite dans le Bronx, au 1279 East 22 e Street. On envahit son domicile, on fouille sa maison, son garage. Sur la planche supérieure d’une armoire, on découvre une boîte contenant 13 000 dollars. Tous les billets appartiennent à la rançon versée par Charles Lindbergh.
     
    Richard Hauptmann est né en Allemagne en 1890. Des études sommaires, un caractère plus que difficile. Bon soldat pendant la guerre 14-18. Rendu à la vie civile, il tourne mal. Trois condamnations, dont la dernière à quatre ans de prison pour vol.
    Libéré, il s’embarque pour New York, vit plutôt bien que mal de son métier de charpentier. C’est sa seule qualité, il excelle à travailler le bois. Il se marie avec une compatriote. Jusqu’en 1932, il traverse une existence sans histoire. Un beau jour, il quitte son emploi. Curieusement, son train de vie se modifie. Ses dépenses augmentent. Quand les policiers l’interrogeront, il dira qu’il s’est mis à jouer à la Bourse et qu’il a beaucoup gagné. La vérification de ses comptes montrera qu’il a en effet joué à la Bourse, mais surtout perdu.
    Entre-temps – et après le rapt de Charles Jr. – sa femme lui a donné un bébé, un petit Wolfram qu’il idolâtre.
    Pour expliquer la présence des billets, Hauptmann dira qu’il s’agissait d’un dépôt à lui confié par son ami Isidor Fisch, un compatriote.
    Dans ce cas, pourquoi Hauptmann a-t-il mis une partie des billets en circulation ? Il répond : son ami est mort et il pensait pouvoir se donner un peu de bon temps avec l’argent que Fisch lui avait confié.
    On va retrouver la trace d’Isidor Fisch, un ancien ouvrier fourreur qui, tuberculeux au dernier degré, avait quitté New York pour s’en aller mourir en Allemagne. L’enquête confirme que Fisch a bien été l’ami de Richard Hauptmann mais que, pour payer son billet de retour, il avait dû contracter un emprunt. Auprès de qui ? De Richard Hauptmann ! Fisch aurait donc confié une fortune à son ami en lui empruntant en même temps quelques dollars qu’il promettait par reçu de rembourser ?
    Les investigations se poursuivent, plus acharnées que jamais. L’échelle trouvée sur les lieux du rapt a été soumise à un expert en bois, Arthur Koehler, directeur du laboratoire forestier fédéral. On ne peut se défendre d’admirer une enquête comme celle que conduisit ce M. Koehler. Il fallait trouver, parmi les quarante mille marchands des États-Unis, celui qui avait vendu le bois de cette échelle. On y parvient. Koehler démontre que l’échelle a été fabriquée avec des planches provenant de la National Lumber Cy. Une entreprise où Hauptmann avait précédemment travaillé !
    Autre présomption écrasante : on va trouver, dans la boîte à outils de Hauptmann et dans le plancher
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