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C'était le XXe siècle T.1

C'était le XXe siècle T.1

Titel: C'était le XXe siècle T.1
Autoren: Alain Decaux
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l’ai pas.
    Très vite, Betty demanda où était le colonel :
    — En bas, dans la bibliothèque.
    Betty y courut :
    — Colonel, avez-vous le bébé ?
    — Non. N’est-il pas dans son berceau ?
    — Il n’y est pas.
    L’ affaire Lindbergh commençait.
     
    Le regard clair de Lindbergh luit de colère et de désespoir. Il semble que son long corps soit crispé, tendu tout entier. Éperdument, il cherche. Sous la fenêtre sud-est, sur le radiateur du chauffage central, il aperçoit une enveloppe. Il s’avance pour la prendre quand il songe aux empreintes :
    — Ne touchez à rien surtout ! ordonne-t-il d’une voix impérative que les deux femmes ne lui connaissent pas.
    Son regard s’est porté vers la fenêtre dont les volets ne ferment pas. Il les voit entrouverts. Et, sur le rebord de la fenêtre, on distingue très clairement des traces de terre rougeâtre, lesquelles s’avancent presque jusqu’au milieu de la pièce. Lindbergh, Anne et Betty ont reconnu la terre du jardin.
    Appelés par Betty – « le bébé n’est plus là ! » – Elsie et Oliver Whatley paraissent ahuris, au désespoir. Sur l’ordre de Lindbergh, c’est Oliver qui va téléphoner à la police locale. Puis Lindbergh descend au rez-de-chaussée appeler la police de l’État du New Jersey, ainsi que, à New York, son ami et conseiller, le colonel Henry C. Breckinridge.
    Betty et Elsie ont entrepris de visiter la maison, pièce par pièce, recoin après recoin, armoire après armoire. Et si le bébé s’était lui-même caché ? Dans ces sortes d’affaires, on essaie de se raccrocher à tout espoir. Même à un espoir impossible. Lindbergh est sorti, son fusil à la main. Il cherche dans le jardin, dans les prés avoisinants, cependant qu’Oliver l’éclairé à l’aide des phares d’une voiture sortie précipitamment du garage.
    Rien. Ni bébé ni ravisseur.
    Une auto s’arrête devant la maison. En surgissent Harry Wolfe, chef de la police de Hopewell, et le gardien de la paix Charles E. Williamson. L’enquête va commencer. En quelques minutes, chacun a dit tout ce qu’il savait. Anne, la voix brisée, parle du rhume de son petit garçon. Pourvu qu’ils l’aient enveloppé d’une couverture !
    Non loin de la maison, les deux policiers vont découvrir une échelle composée de trois parties emboîtables, sûrement destinées à en faciliter le transport. Deux des parties tiennent encore entre elles mais le dernier échelon de la partie inférieure, ainsi que l’un des montants, sont brisés. Lindbergh se souvient : le bruit de bois cassé. Que ne s’est-il alors précipité ! Comment aurait-il pu prévoir une telle horreur ? Le bruit qu’il a perçu a correspondu au moment où le ravisseur, chargé de l’enfant, descendait le long de l’échelle. Sous le poids, le barreau a dû se briser net. Le ravisseur est-il tombé avec le malheureux bébé ? Sous la fenêtre, on va repérer deux orifices creusés dans la terre glaise : d’évidence, les traces laissées par les montants de l’échelle. Tout autour, des empreintes confuses qui peuvent être celles d’un piétinement aussi bien que d’une chute. Un peu plus loin sur le sol, un ciseau. À quoi a-t-il pu servir ?
    Voici toute une file de voitures. En descendent plusieurs membres de la police du New Jersey. Voici maintenant l’automobile du colonel Breckinridge. Tout ce monde monte dans la nursery, mais nul ne touche à l’enveloppe. Il faut attendre le brigadier Kelly, spécialiste en empreintes digitales. À plus de minuit, il surgit, armé de son matériel. Il se saisit de l’enveloppe, l’examine longuement : aucune empreinte. Alors seulement Lindbergh a le droit d’ouvrir l’enveloppe. Il lit :
     
    Cher Monsieur,
    Préparez 50 000 dollars ; 25 000 en billets de 20 dollars, 15 000 en billets de 10 dollars, et 10 000 en billets de 5 dollars. Dans deux à quatre jours, nous vous indiquerons où déposer l’argent. Nous vous recommandons de ne rien rendre public ni d’alerter la police. L’enfant sera bien soigné.
    Vous reconnaîtrez la lettre à la signature et aux trois trous.
     
    La signature ? Elle consiste en deux cercles, s’interceptant l’un l’autre. Les cercles sont tracés en bleu. L’ovale réservé par leur intersection est peint en rouge. Sur le double cercle, horizontalement, trois trous carrés percent le papier.
    Le ravisseur – ou les ravisseurs – ont bien spécifié de ne pas prévenir la
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