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Titus

Titus

Titel: Titus
Autoren: Max Gallo
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Rome. Les femmes les plus illustres se conduisaient comme des putains, s’offrant pour amants des gladiateurs ou des esclaves. Vespasien avait même dû édicter une loi condamnant celles qui mettaient un serviteur dans leur lit à être elles-mêmes traitées comme des servantes. Mais qui s’en souciait ? On ne pouvait appliquer cette loi, sinon toutes les épouses romaines seraient devenues autant d’esclaves domestiques !
    J’avais compris ce que voulait m’indiquer Flavius Josèphe lorsqu’il m’avait confié avec orgueil : « Les parents de ma nouvelle épouse sont de la meilleure noblesse, l’une des plus en vue de Crète. Les qualités de mon épouse en font une femme supérieure entre mille… »
     
    J’avais répété cette phrase à ces écrivains, ces rhéteurs, ces historiens qui, tels Tacite, Juvénal ou Martial, étaient venus me rendre visite dès le lendemain de mon arrivée dans la demeure de Sénèque où je logeais. Pour eux, j’étais déjà un « vieux Romain », donc un homme qui pouvait comprendre leur rancœur, leur colère.
    Les Juifs, m’avaient-ils dit, ont encore étendu leur pouvoir. Flavius Josèphe enferme sa femme qu’il a voulue vierge, mais il conseille cette reine juive, cette Bérénice qui a été mariée trois fois, dont on sait qu’elle aspire à épouser Titus. Celui-ci l’a installée au palais impérial ! Une reine orientale qui a eu des relations incestueuses avec son frère Agrippa ! Était-ce là une future impératrice digne de Rome ?
    J’avais déjà entendu de tels propos. Mais ils se faisaient plus virulents.
    On décrivait le quartier juif de la rive droite du Tibre comme le plus sale de Rome. De là venaient tous les mendiants qui infestaient les rues de la ville.
    — Les Juifs sont les descendants des lépreux chassés d’Égypte, répétait Tacite.
    Selon lui, ils corrompaient Rome avec leurs superstitions, leurs prophéties, leur refus de célébrer le culte de l’empereur, leur impiété, donc, qui leur faisait condamner tous les sacrifices aux divinités de l’Empire. Avait-on détruit le Temple de Jérusalem, massacré les rebelles de Galilée et de Judée pour que l’influence des Juifs se fasse encore davantage sentir à Rome ?
    Et il fallait compter aussi avec les disciples de Christos, ce Juif.
    J’ai même entendu des citoyens regretter le temps de Néron, quand on suppliciait les chrétiens et que l’empereur citharède envoyait Vespasien en Galilée pour écraser sicaires et zélotes. Mais ceux-ci, une fois vaincus, avaient trouvé des complices à Rome parmi ces Juifs dont Vespasien et son fils Titus s’entouraient.
    On me chuchotait qu’ils seraient bientôt démasqués et que l’empereur serait contraint de les chasser.
    J’étais inquiet pour Flavius Josèphe.
    Je gardais le souvenir des persécutions. Je voyais s’élever les murs du grand amphithéâtre dont Vespasien avait ordonné la construction. Y livrerait-on un jour les Juifs et les chrétiens en pâture aux fauves ?
    J’ai revu Flavius Josèphe pour l’avertir des dangers qui le menaçaient.
    Il commençait d’écrire, m’expliqua-t-il, une histoire de la guerre de Judée. Il était le seul à en connaître tous les aspects.
    — Je vais prendre comme point de départ, me dit-il, la période où se sont arrêtés nos historiens et nos prophètes.
    Puis il a haussé le ton.
    Il voulait en finir avec les calomnies. Il n’avait pas trahi son peuple, sa foi, mais, au contraire, en choisissant le camp romain, il avait préservé l’avenir contre ces sicaires, ces zélotes, ces brigands qui n’avaient eu pour seule issue que d’égorger leurs femmes et leurs enfants, puis de s’entretuer, ne laissant que leur mort en héritage.
    Est-ce que l’extermination des mères et des fils, est-ce que le suicide des hommes pouvaient réconcilier le peuple juif avec Dieu ?
    Il s’est levé, m’a lu d’une voix forte les premières lignes de son livre :
    — « Moi, Josèphe Ben Matthias, prêtre de Jérusalem, qui ai moi-même fait la guerre contre les Romains et qui, par la force des choses, ai suivi le reste des opérations à leurs côtés, je me suis proposé d’en rédiger le récit à l’usage de tous les citoyens de l’Empire et de ceux qui, dans mon peuple, voudront connaître la vérité… »
    J’ai dit que, ce faisant, il allait susciter le ressentiment des Juifs, qui le considéreraient comme un traître, et celui des Romains, qui le
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